Grève des cours, des notes... L'enseignement supérieur s'organise

Grève des notes, grève des responsabilités administratives, grève des cours, annulation des jurys d'examen, facs mortes, cours détournés... C'est une mobilisation historique qui secoue le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le blocage mis en oeuvre depuis lundi 2 février traduit les inquiétudes et la colère de la communauté universitaire devant les réformes - et notamment celle du statut des enseignants-chercheurs - portées par la ministre Valérie Pécresse. Et en point de mire, la question de l'avenir de l'enseignement et de l'éducation publics. La coordination nationale des universités, « Sauvons l'université », lance un appel à ce que « les universités et les laboratoires s’arrêtent » dans le cadre d’une grève reconductible et illimitée. Elle a aussi programmé deux journées de manifestations le 5 et le 10 février. Sans compter des actions comme une « cérémonie nationale de non remise des maquettes des masters le vendredi 13 devant le ministère et les rectorats ». L'objet de leur colère : « une politique générale qui conduit à la paupérisation des universités et des laboratoires de recherche, au démantèlement des grands organismes et au développement d’une précarisation généralisée ». Parmi les différentes initiatives menées conjointement dans de très nombreux établissements, et à défaut d'entrer en grève, des enseignants de l'EHESS ont monté une opération baptisée "Changeons le programme": il s'agit d'organiser des débats et discussions sur plusieurs points des réformes annoncées. L'enjeu maintenant, c'est que les étudiants s'inscrivent, avec leurs profs, dans le mouvement.
Regards - 03.02.09