À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

05/02/2009

Des centaines de milliers de salariés allemands sous surveillance

Vive indignation en Allemagne où Deutsche Telekom et Deutsche Bahn ont reconnu avoir fouillé les données privées de centaines de milliers de salariés pour démasquer d'éventuels employés corrompus. Les deux dossiers semblent être indépendants l'un de l'autre.

Deutsche Telekom, le géant des télécommunications, a donc passé au crible en 2006 les données bancaires de plus de 100.000 salariés en les comparant à celles de fournisseurs pour révéler d'éventuelles relations douteuses. Un porte-parole a toutefois précisé qu'il s'agissait d'un "test". Il n'a pas voulu donné le nombre précis de salariés qui ont été surveillés.

Deutsche Telekom est coutumier du fait. Il y a un an, il avait déjà reconnu avoir surveillé des membres de son conseil de surveillance afin de trouver l'origine de fuites dans la presse.

En comparaison, le scandale qui entoure Deutsche Bahn est plus fort et double. Mercredi 4 février, la compagnie publique de chemins de fer a confirmé qu'en 2005 elle avait passé en revue les données privées de 173.000 salariés pour les comparer à celles des fournisseurs. Cela représente les trois quarts de son effectif total. La semaine dernière, la Bahn avait déjà révélé avoir procédé en 2002 et 2003 à des opérations d'ampleur similaire, portant des noms de code tels que "Babylone" ou "Ecureuil" et confiées à une société de détectives privés, à l'abri du regard des syndicats.

L'affaire pourrait coûter son poste au patron de la Bahn, Hartmut Mehdorn. Le spécialiste de politique intérieure du parti social-démocrate (SPD) Dieter Wiefelspütz a déclaré mercredi qu'il "devrait peut-être commencer à chercher un autre travail", dans un entretien au Kölner Stadt-Anzeiger. Un porte-parole du ministère des Transports a pressé Deutsche Bahn de s'expliquer au plus vite tout en disant que "le temps n'était pas encore venu de parler de conséquences personnelles." Le porte-parole d'Angela Merkel a lui refusé de dire si le patron de la Bahn bénéficiait toujours de la confiance de la chancelière.

C'est surtout sur Deutsche Bahn que se concentrent les critiques des spécialistes de la confidentialité des données privées. Pour combattre la corruption "il faut respecter certaines règles, par exemple avertir les syndicats et se baser sur des soupçons concrets", explique à l'AFP Thilo Weichert, de l'Etat régional du Schleswig-Holstein (nord). "Venant de Deutsche Bahn, une entreprise publique, c'est un signal désastreux pour le secteur privé", juge pour sa part Peter Wedder, professeur de droit du travail à Francfort. Et Peter Weichert de rappeler que "la question de la confidentialité des données privées est particulièrement sensible en Allemagne. Cela est lié à notre expérience des dictatures, nazie et communiste.".

E24 avec AFP - 04.02.09

Sem comentários:

Related Posts with Thumbnails