L’accès des femmes à la justice se heurte à un manque de volonté politique et d’engagement financier. Même en Europe dans 86% des cas de viols jugés, l’agresseur n’est pas condamné, c’est ce que révèle le rapport approfondi débattu à l’ONU sur « toutes les formes de violence à l’égard des femmes ». A l’occasion de son premier anniversaire ONU-Femmes sonne l’alarme, le Secrétaire général a dénoncé un fléau « généralisé » qui menace les progrès vers l’égalité, le développement et la paix. Cette étude globale est la première du genre« La violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits de l’homme, qui s’enracine dans les relations de pouvoir traditionnellement inégales entre les hommes et les femmes, ainsi que dans la discrimination systémique à l’égard des femmes omniprésente aussi bien dans la sphère publique que privée », affirme le rapport du Secrétaire général. Or la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes a été ratifiée par 186 pays et la violence conjugale a beau être désormais interdite dans 125 pays, rien ne change fondamentalement.
L’étude, commanditée en 2003 par l’Assemblée générale et présentée à sa Troisième Commission conclut que « la violence à l’égard des femmes est universelle et se produit dans toutes les sociétés et cultures, mais qu’elle revêt différentes formes et n’est pas vécue de la même manière ». « Les formes de violence auxquelles les femmes sont exposées, ainsi que la manière dont elles en sont victimes, sont souvent façonnées par la convergence de leur statut de femme et d’autres facteurs comme la race, l’origine ethnique, la classe sociale, l’âge, l’orientation sexuelle, le handicap, la nationalité, le statut juridique, la religion et la culture », indique le rapport, qui estime qu’il faut en conséquence « adopter différentes stratégies, tenant compte de ces facteurs ».
Au long de ses 156 pages, le rapport expose que l’élaboration et l’adoption de normes et règles internationales relatives à la lutte contre cette violence ont enregistré des avancées majeures lors des deux décennies écoulées. « Cette réglementation sert de base à l’engagement des États et d’autres parties prenantes, le système des Nations Unies notamment, de s’employer à y mettre un terme. Les États sont ainsi tenus de prévenir de telles actes de violence; d’entamer des poursuites lorsqu’elles se produisent et de punir leurs auteurs; et d’ouvrir des voies de recours et de réparation aux victimes ».
Mais, souligne le document, un décalage inacceptable demeure entre les normes internationales relatives à la violence à l’égard des femmes, d’une part, et la mobilisation concrète de l’audience politique et des moyens pour les appliquer, d’autre part. Parmi les nombreuses recommandations apportées en conclusion du rapport, le Secrétaire général souligne la nécessité de préciser les obligations des États dans les divers contextes où surgit la violence à l’égard des femmes.
Saluant le rapport, la directrice du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Thoraya Ahmed Obaid, a déploré le fait que « trop de femmes étaient soumises à la violence puis à la honte ».
-. Etude approfondie des Nations Unie sur toutes les formes de violences à l’égard des femmes (FR) http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N06/419/75/PDF/N0641975.pdf?OpenElement
-. Conférence de presse de Michelle Bachelet directrice exécutive de ONU-FEMMES à l’occasion du lancement du rapport http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/Conf110706-ONU-Femmes.doc.htm
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