Frédéric Lordon
L’ampleur de la crise financière pose directement la question de l’efficacité des stratégies de régulation prudentielle telles qu’elles sont vouées à rencontrer trois écueils difficilement surmontables : 1) la puissance des forces concurrentielles qui entraînent les agents quoi qu’ils en aient ; 2) l’impossibilité essentielle du contrôle des risques ex ante ; 3) les effets symboliques de la croyance « innovation » qui distord le régime collectif des anticipations et de l’appréciation du risque. Contre les stratégies de régulation qui seront trop vraisemblablement débordées à nouveau par une dynamique de bulle, il est permis de plaider pour une refonte beaucoup plus radicale des structures de la finance selon l’objectif d’une réduction drastique de ses niveaux de profit-risque et selon le principe d’une désophistication générale de ses activités. Le présent article énonce plusieurs propositions en ce sens jusqu’à l’idée d’une modification profonde des structures bancaires qu’il s’agirait de faire évoluer dans la direction d’un « système socialisé du crédit ». - Texte
Frédéric Lordon, « Après la crise financière : « réguler » ou refondre ? », Revue de la régulation [En ligne], n°5 | 1er semestre 2009, mis en ligne le 08 juin 2009, Consulté le 25 septembre 2010. URL : http://regulation.revues.org/index7461.html
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