Nous publions ci-dessous, successivement, les communiqués de l’intersyndicale des journalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, SJ-CFTC et CFE-CGC), du SNJ et du SNJ-CGT. (Acrimed)
I. Communiqué de l’intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, SJ-CFTC et CFE-CGC)
- Défense du droit à une retraite décente et juste
Journalistes et autres salariés des médias. Tous dans la rue le 23 septembre !
Avec plus de 200 manifestations prévues en France, le 23 septembre sera une mobilisation exceptionnelle contre un projet de loi sur les retraites condamné par les deux-tiers des Français, car il est profondément injuste et menace le pouvoir d’achat de millions de personnes.
Nous syndicats SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT et SJ-CFTC souhaitons qu’un maximum de salariés des médias participent aux manifestations. Et nous veillerons à ce que le droit de grève, inscrit dans la Constitution française, soit respecté dans toutes nos entreprises. Les arrêts de travail dans les médias, auxquels nous appelons pour participer aux manifestations, s’organisent pour permettre aux reporters de continuer à informer le public sur cette journée de grève, comme l’ont par exemple prévu les intersyndicales de l’Agence France-Presse, de Lagardère ou de Wolters Kluwer-France.
Nous dénonçons ce projet de loi démagogique et idéologique, qui avance les mêmes recettes injustes que les réformes de 1993 et 2003 ; réformes qui ont depuis fait la preuve de leur inefficacité. Esquivant le débat, refusant les propositions de l’intersyndicale, le gouvernement souhaite faire adopter une loi inadaptée au défi d’un financement équitable et durable des retraites. En faisant régler par les salariés la facture de la crise financière, une telle loi ne ferait qu’aggraver les déséquilibres économiques et sociaux qui minent la cohésion sociale.
Le chômage, les bas salaires, les exonérations sociales accordées aux patrons sont les principales causes des difficultés de financement de la protection sociale. La loi Woerth ferait de la France le parent pauvre de la retraite en Europe, avec de sévères décotes dans les revenus de ceux qui voudront partir avant 67 ans pour laisser une place aux jeunes. Les salariés des médias en savent quelque chose, après avoir subi des plans sociaux à répétition et des carrières très souvent incomplètes, marquées par la précarité.
A Paris, l’intersyndicale SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, SJ-CFTC et CFE-CGC donne rendez-vous boulevard Henri IV au niveau du 37, à l’angle de la rue Castex.
II. Communiqué du SNJ
- Tous en grève et dans la rue le 23 septembre
La retraite à 67 ans ne passera pas !
Malgré la très forte mobilisation du 24 juin, suivie de celle du 7 septembre plus puissante encore, le gouvernement reste sourd à la colère des salariés, qui ne veulent pas d’une réforme qui les forcerait à travailler plus longtemps pour, au final, n’avoir aucune garantie de toucher une pension de retraite décente.
Ce gouvernement – et avec lui les 329 députés qui ont voté pour cette réforme en première lecture – refuse également d’entendre la colère des citoyens, ulcérés par les affaires démontrant chaque jour que les richesses de ce pays sont de plus en plus confisquées par une caste privilégiée, tandis que tous les sacrifices retombent sur le monde du travail et ceux dont la position est la plus fragile.
La précarité qui mine plus que jamais notre profession, doublée de plans sociaux utilisés par les patrons de presse pour se débarrasser des seniors, rend cette « contre-réforme » plus insupportable encore. Elle condamne la plupart des journalistes à des carrières morcelées, et donc à ne pouvoir prendre leur retraite à taux plein qu’à partir de 67 ans. Dans le même temps, les pensions risquent de fondre comme neige au soleil, par le biais d’une retraite complémentaire elle-même gravement menacée.
Pour les journalistes, comme pour l’ensemble des salariés, c’est donc la double peine que ce gouvernement veut appliquer, ceci dans le seul but de rassurer les marchés financiers et mieux protéger derrière un bouclier fiscal les plus grandes fortunes du pays.
Le SNJ appelle donc la profession à participer massivement – par la grève et les manifestations de rue – à la journée d’action interprofessionnelle du jeudi 23 septembre.
Avant l’examen du projet de loi devant le Sénat, cette journée doit permettre d’inverser enfin le rapport de force en faveur des salariés, afin d’en finir avec cette réforme profondément injuste et le mépris que ses auteurs affichent vis-à-vis de ceux qui la contestent.
Paris, le 17 septembre 2010
SNJ
III. Communiqué du SNJ-CGT
- Le 23 septembre, tous ensemble pour gagner
329 députés ont voté sans états d’âme une loi qui constitue un véritable recul de civilisation. Pour la première fois depuis un siècle l’âge de la retraite a été repoussé quasiment à la limite de l’espérance de vie en bonne santé (63 ans pour les hommes, 64 ans pour les femmes).
329 députés, après un débat tronqué à l’Assemblée nationale et alors que le gouvernement a rejeté les propositions de l’intersyndicale, sont restés sourds aux exigences d’une majorité de Français. Ainsi 57% pensent que le gouvernement doit céder sur sa décision de repousser à 62 ans l’âge légal de la retraite. Cette loi est encore loin de pouvoir être appliquée. Après son adoption par l’assemblée le Sénat va prochainement l’examiner. Cette réforme injuste et inefficace doit être abandonnée et remplacée par un projet de justice sociale. Imposons-le !
Le problème de fond des retraites n’est pas démographique. C’est un problème de financement. Les sacrifices sont réclamés aux salariés qui vont contribuer à 85% à l’effort financier (22,6 milliards d’euros) ! C’est injuste et inacceptable.
Pourtant, pour garantir la retraite à 60 ans, des solutions existent :
- Mettons à contribution les revenus financiers des entreprises à hauteur de la cotisation retraite patronale et ce sont 20 milliards d’euros qui alimenteront les caisses retraite.
- Taxons les stocks options, l’intéressement, la participation et 10 milliards supplémentaires seront dégagés.
- Remettons à plat les exonérations de cotisation dont bénéficient de façon injustifiée les employeurs : 32 milliards d’euros sont en jeu !
- Développons l’emploi, adoptons des mesures efficaces pour l’emploi des moins de 30 ans et des plus de 50 ans, augmentons les salaires... Un million d’emplois en plus et c’est 5 milliards d’euros de cotisations supplémentaires...
Les journalistes sont particulièrement concernés
Les journalistes sont touchés de plein fouet par cette "réforme". Leurs longues études, leurs carrières chaotiques, de plus en plus marquées par la précarité, le stress et les pressions de tout ordre, leurs mises à l’écart des entreprises de presse la cinquantaine atteinte, vont peser lourdement sur le niveau de leurs futures pensions...
Après la réussite de la journée du 7 septembre le SNJ-CGT les appelle à amplifier la mobilisation et à faire du 23 septembre, par la grève et les manifestations, une journée déterminante pour la justice sociale et le droit à la retraite à 60 ans. Ils les appellent à cesser le travail, à rejoindre les cortèges unitaires pour refuser ce recul de société.
À Paris, manifestation le jeudi 23 septembre à 13 h. Place de la Bastille
Montreuil, le 20 septembre 2010
SNJ-CGT
http://www.acrimed.org/article3445.html
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