Les 283 salariés de l’unité de connectique automobile de Haute-Garonne séquestrent depuis ce lundi 20 avril à 17 heures le patron de la filiale française du groupe américain Molex Automotive.
C’est un petit tour sur les tableaux Exel du cerveau informatique de l’industriel américain à Lincoln dans le Nebraska, qui a déchaîné les métallos.
Ils ont à cette heure le sentiment que leur usine de Villemur a été désossée pendant que leurs patrons leur racontaient des balivernes.
Le 28 octobre dernier, la direction de cette unité annonçait à ses salariés sa prochaine délocalisation en Slovaquie malgré des exercices 2007 et 2008 bénéficiaires.
Depuis, ce même groupe a annoncé aussi la fermeture prochaine de ce site slovaque: le marché ralentissant, les constructeurs automobiles auraient eu besoin de moins de boîtiers pour l’électronique des feux arrière, des lève-vitres ou des tableaux de bord. La faute à la crise, en quelque sorte…
Sauf que l’avocat de leur comité d’entreprise s’en va aujourd’hui mardi déposer une plainte auprès du procureur de la République avec, sous le bras, des documents qui disent tout le contraire:
les pièces que produisait Villemur-sur-Tarn et dont le marché ne voudrait plus, sont en fait fabriquées en cachette et sous les mêmes références dans le Nebraska et stockées en Allemagne...
«Un patron a le droit de disposer de son bien comme il l’entend, développe M°Jean-Marc Denjean. Á condition de ne pas raconter n’importe quoi aux instances représentatives de ses salariés».
Les salariés ont opté pour la manière coercitive quand leur direction locale a reconnu en comité d’entreprise ce lundi 20 avril avoir copié tous leurs moules de leur production à Villemur pour les envoyer aux Etats-Unis…
Libération - 21.04.09
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