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10/02/2009

Les associations caritatives, victimes collatérales de la crise

Le Monde.fr - 10.02.09

Le gouvernement britannique a annoncé, lundi 9 février, qu'il allait débloquer 40 millions de livres (près de 50 millions d'euros) pour venir en aide aux associations caritatives, victimes collatérales de la crise économique. D'après une étude, citée par le Guardian, les associations anglaises auraient perdu 13 % de leur patrimoine depuis un an. La morosité économique a entraîné une baisse des dons, qui contraint des associations bien établies comme Shelter, qui vient en aide aux sans-abri, ou la NSPCC, une association de protection de l'enfance, à licencier.

Comme le relève Stephen Bubb, président de l'association anglaise des responsables d'associations caritatives, cette somme allouée par l'Etat ne suffira pas : "les petites associations qui aident les gens qui ont perdu leur emploi retourneront voir le gouvernement pour lui demander comment il peut les aider". Les 40 millions de livres pèsent en effet bien peu à côté des 500 milliards mobilisés pour sauver les banques.

Si la France s'est inspirée du plan britannique d'aide aux établissements bancaires, un plan d'aide au milieu associatif n'a pour l'instant jamais été évoqué. Pourtant, les associations ressentent déjà les premiers effets de la crise financière. Dans un sondage réalisé par l'IFOP en octobre, 50 % des personnes interrogées déclaraient avoir donné de l'argent à une association lors des douze derniers mois. En juillet 2008, ils étaient 56 % à avoir donné sur la même période. Plus inquiétant : la moitié des personnes interrogées n'avaient pas l'intention de donner cette année, justifiant cette décision par un manque de moyen "en raison de la dégradation de [leur] pouvoir d'achat".

INQUIÉTUDE CHEZ LES ASSOCIATIONS FRANÇAISES

"Les dons privés n'ont pas diminué mais, déjà, les partenariats avec les entreprises se sont réduits, certaines sociétés partenaires se sont désengagées, nous obligeant à revoir nos projections, note Floriane Cutler, de l'association Aides. On est très inquiets, même si pour l'instant on est pas en panne de financement. Quand on voit que l'Etat mobilise tant de milliards pour sauver les banques, tant de milliards pour sauver Airbus... Il pourrait sans doute s'inspirer de ce plan britannique."

D'autres associations ont déjà lancé un appel à l'Etat. "Nous avons mené des démarches communes avec Les Restos du cœur, avec la Croix-Rouge, avec la Banque alimentaire, explique Julien Lauprêtre, le directeur du Secours populaire. Nous sommes allés dans les ministères pour leur expliquer qu'avec la crise nous avions 20 % de personnes supplémentaires en demande d'aide et qu'il nous fallait de l'argent, et des moyens. Nous sommes actuellement en pourparlers." Pas de vaste plan d'aide, donc, mais peut-être un "coup de pouce". En attendant, il s'agit pour les associations de ne pas "baisser les bras". "Récolter de l'argent est devenu difficile, les gens sont moins réceptifs aux sollicitations. Mais il faut continuer, innover, trouver de nouveaux moyens de faire entrer les sous... On s'est mobilisés, on a fait des braderies et pour l'instant, nos finances sont plutôt meilleures que l'an dernier."

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