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13/02/2009

Les entreprises du CAC 40 ont versé en 2008 54,2 milliards d'euros à leurs actionnaires

Malgré la crise, les sommes restituées aux actionnaires en 2008 n'ont que légèrement reculé. En pleine saison d'annonce des résultats et des dividendes et alors que le sujet est devenu un thème de société, le total de l'argent « rendu », par le biais des dividendes et des rachats d'actions, n'a que légèrement fléchi. Les entreprises du CAC 40 ont versé 54,2 milliards d'euros en 2008, contre 57,2 milliards d'euros en 2007, selon la lettre d'information « Vernimmen.net », publiée ce vendredi.

Ce total masque des évolutions disparates : si les dividendes ont été préservés, les rachats d'actions ont, eux, nettement reculé. Les entreprises de l'indice parisien ont acquis 11,2 milliards d'euros de leurs propres actions en 2008 (1), soit une chute de 42 % par rapport à 2007. Cela représente 1 % de leur capitalisation boursière (contre 1,4 % l'année précédente). « La plupart des sociétés ont cessé leurs opérations au second semestre, sur fond d'accentuation de la crise, commente Yann Le Fur, coauteur de cette lettre. Et les plus gros contributeurs en 2007 étaient les financières, qui ont nettement réduit ces opérations. » Ce secteur a racheté l'an dernier seulement 283 millions d'euros, contre 5,7 milliards d'euros en 2007.

Les rachats de l'an dernier ont été le fait d'un nombre limité de sociétés. Seulement cinq entreprises - ArcelorMittal (4,1 milliards), GDF Suez (1,3 milliard), Sanofi-Aventis (1,2 milliard), Total (1,2 milliard) et L'Oréal (933 millions) - ont représenté les trois quarts des sommes totales. « En 2007, il fallait compter dix groupes pour atteindre ce même pourcentage », indiquent les auteurs de l'étude. A l'inverse, 13 entreprises, soit un quart de la cote, n'ont pas fait de rachats significatifs.

ArcelorMittal a été, pour la deuxième année d'affilée, le plus important contributeur : il a racheté trois fois plus d'actions qu'il n'a versé de dividendes. « Le rachat d'actions sert à rendre à l'actionnaire le cash-flow excédentaire transitoire, alors que le dividende est un socle que l'on espère pérenne, précisent les spécialistes. Dans un secteur comme la sidérurgie, avec de grandes variations d'activité, trop augmenter le dividende ferait courir le risque de ne pas pouvoir le maintenir à l'avenir. »
Eviter un signal trop négatif

Pour éviter de donner un signal trop négatif au marché, les entreprises ont cherché à préserver, dans une certaine mesure, les dividendes. Sur longue période, la volatilité des dividendes (à 8 %) est ainsi nettement inférieure à celle des résultats (à 25 %), selon les calculs de la Société Générale sur les entreprises européennes cotées, depuis 1970.

En phase difficile, les dividendes ont généralement tendance à reculer moins que les bénéfices, si bien que le taux de distribution, calculé par le rapport dividendes sur bénéfices nets (à 42 % sur le CAC 40 en 2008), a pu enregistrer des pics en pleine conjoncture morose. A l'inverse, « ces dernières années, les entreprises ont eu tendance à augmenter leurs dividendes plus vite que les profits, pour conserver des rendements élevés en phase de gains boursiers », souligne Fabrice Théveneau, responsable de la recherche actions de la Société Générale.

Cette volonté de maintenir le dividende explique la poursuite de la hausse des sommes versées : les groupes du CAC 40 ont dépensé en 2008 (au titre de l'exercice 2007) presque 43 milliards d'euros, contre 37,9 milliards en 2007. Le rythme de progression a toutefois décéléré (+ 14 % entre 2007 et 2008, après + 21 % entre 2006 et 2007), signe des prémices de la crise. A titre de comparaison, les profits ont légèrement augmenté entre 2006 et 2007, mais sont attendus en repli en 2008, autour de 95 milliards d'euros (pour les profits non récurrents, selon le consensus à début janvier).
Les Echos - MARINA ALCARAZ - 13.02.09

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