Les Étasuniens ont perdu leur capacité à l'autocritique, révélant ainsi leur incroyable hypocrisie au monde.
M. Robert Gates, ministre de la Guerre, a fustigé Associated Press et sa journaliste Julie Jacobson, intégrée aux troupes étasuniennes en Afghanistan, parce qu’elle a pris et diffusé la photo d’un Marine blessé pendant l'action, qui a succombé à ses blessures.
La photographe était en patrouille avec les Marines quand ils ont essuyé des tirs. Elle a trouvé le courage et la présence d'esprit de faire son travail. Sa récompense est d’être accablée par le fauteur de guerre Gates, qui l’a qualifiée d’« indélicate. » Gates dit que son employeur, Associated Press, manque de « jugement et de décence commune. »
L'American Legion s’en est mêlée, dénonçant Associated Press pour sont « manque accablant de compassion et de décence commune. »
Pour endiguer l'opposition à ses guerres, le ministère de la Guerre cache tout indice de victimes au public. Courroucé par les preuves échappées à la censure, le ministre de la Guerre et l’American Legion ont attaqué en usant d’un jargon politiquement correct : « indélicate », « offensé, » et « angoisse », « douleurs et souffrances » infligées à la famille du Marine. Le ministère de la Guerre a l’air de préparer un délit de harcèlement.
C’est pas ça faire porter le chapeau ? Le Marine a perdu la vie non pas du fait d'Associated Press et de sa photographe, mais à cause des criminels de guerre, Gates, Bush, Cheney, Obama, et du Congrès qui sponsorise des guerres d'agression flagrantes, qui ne servent pas des buts étasuniens, mais gardent pleins les coffres des campagnes [électorales] avec les contributions des compagnies d'armement.
Le caporal de marine de première classe Joshua M. Bernard est mort parce que le gouvernement et une partie importante de la population des États-Unis pensent avoir le droit d'envahir, bombarder et occuper d'autres peuples qui n'ont pas levé la main contre nous, mais sont diabolisés par des mensonges et la propagande.
Pour le ministre de la Guerre, c'est la photo qui est indélicate, pas la revendication des États-Unis en leur droit de déterminer le sort de l'Afghanistan avec des bombes et des troupiers.
L'exceptionnelle « nation vertueuse » ne pense pas qu'il est indélicat que ses bombes fassent éclater en morceaux des villageois sans défense. Le 4 septembre, la veille de l’éclat de Gates à propos de la photo « indélicate, » l'Agence France Presse a rapporté que, en Afghanistan, une frappe aérienne de l’US/OTAN a tué un grand nombre de villageois venus se ravitailler en carburant auprès de deux navires-citernes détournés des forces d'occupation négligentes et inattentives :
« Pas une personne n’était en un seul morceau. Des mains, des jambes et des parties de corps étaient éparpillés partout. Ceux qui n’étaient pas à bord des ravitailleurs ont été gravement brûlés, » a dit Mohammad Daud, un homme de 32 ans, pour illustrer la scène infernale. Les carcasses brûlées des navires-citernes encore fumantes au milieu des épaves échoués sur la berge, étaient entourées par des restes de chairs carbonisées de villageois de la région de Chahar Dara, dans la province de Kunduz, près de la frontière tadjike. Le Dr Farid Rahid, porte-parole à Kaboul du ministère de la Santé, a déclaré que plus de 250 villageois étaient à proximité des ravitailleurs au moment du raid aérien.
Que peut bien penser le monde des États-Unis ? Le ministre de la Guerre et une association militaire d’anciens combattants trouvent que la photo d’un soldat étasunien blessé et mourant est indélicate, mais pas l’extermination d'un village afghan qui est venu chercher le carburant dont il avait besoin.
Le gouvernement est comme le criminel accusant de son crime la police quand il est arrêté ou l’agresseur psychopathe qui rejette la faute sur sa victime. C’est un fait connu que la CIA a violé le droit étasunien et international avec ses assassinats, enlèvements et tortures. Mais ce n'est pas ce repaire de criminels qui en sera tenu pour responsable. Au lieu de cela, ceux qui seront punis sont les êtres moraux qui, horrifiés par l'arbitraire et l'inhumanité de la CIA, divulgueront les preuves des crimes de cet organisme. La CIA a demandé au ministère de la Justice (sic) d'enquêter sur ce que la CIA prétend être la « divulgation criminelle » de son programme secret d’assassinat de dirigeants étrangers soupçonnés de terrorisme. Comme nous l'avons appris de Gitmo, les gens soupçonnés sont en grande majorité innocents.Ce programme de la CIA est si indéfendable que, quand le directeur de la CIA Leon Panetta en a pris connaissance, six mois après son entrée en fonction, il l’a annulé (en supposant que ceux qui le gèrent obéiraient) et a informé le Congrès.
Pourtant, la CIA veut que la personne qui a révélé son crime soit punie pour divulgation d’informations secrètes. Cet organisme secret, déconnecté des normes morales et juridiques, est une menace plus grave pour notre pays que les terroristes. Qui sait quelle opération sous fausse bannière il réussira afin de fournir la justification et le soutien à son programme. Un organise présentant plus d’inconvénients que d’avantages devrait être aboli.
Le programme d'assassinat de dirigeants terroristes est lui-même truffé de contradictions et de dangers. La haine créée par les États-Unis et Israël est au-delà de tout leader. Si l'un d’eux est tué, d'autres prendront la relève. Le résultat le plus probable du programme d'assassinat de la CIA, c’est que l'agence sera manipulée par des rivales, tout comme le FBI fut utilisé par une famille mafiosi afin d'en éliminer une autre. Pour établir sa crédibilité auprès des groupes qu'ils tenteront d’infiltrer, les agents de la CIA seront incités à prendre part à des actions violentes contre les États-Unis et leurs alliés.
Accuser celui qui dit la vérité à la place du malfaiteur, c’est l’attitude prise par les Néo-conservateurs contre le New York Times quand, après un an de retard, qui donna à George W. Bush le temps d’être réélu, il a enfin publié la fuite de la NSA qui révélait que l'administration Bush avait commis des infractions violant la Foreign Intelligence Surveillance Act. Les Néo-conservateurs, en particulier ceux qui sont associés au magazine Commentary, voulaient faire inculper le New York Times pour haute trahison. Pour le funeste esprit néo-conservateur, tout ce qui interfère avec son agenda diabolique est trahison.
C’est la façon de penser de nombreux Étasuniens. Des Étasuniens Über Alles ! Personne ne compte à part nous (et Israël). La mort que nous infligeons, la douleur et la souffrance que nous apportons aux autres, ne sont que dommages collatéraux sur le chemin sanglant de notre hégémonie.
La posture du gouvernement sur la « liberté et la démocratie, » c’est que, tout individu se plaignant d'illégalité, d'immoralité ou d'inhumanité est un traître. Le sénateur républicain Christopher S. Bond en est le dernier exemple. Bond est monté sur ses grands chevaux à propos de « dommages irréparables » envers la CIA depuis la révélation de ses activités criminelles. Bond veut que ces Back Stabbers qui ont révélé les méfaits de la CIA, aient des comptes à rendre. Bond est incapable de comprendre que ce sont les activités criminelles, et non leur divulgation, qui sont la source du problème. De toute évidence, la loi sur la protection des whistleblower* n'a aucun soutien de la part du sénateur Bond, qui la voit comme un simple droit farfouiller.
Le gouvernement étasunien en est arrivé là aujourd'hui : Ne tenir aucun compte des crimes du gouvernement et les dissimuler sont des actes patriotes recommandés. Révéler les crimes du gouvernement est un acte de trahison. Beaucoup d'Étasuniens, démocrates et républicains, sont d'accords.
Et malgré tout, ils pensent toujours être la nation vertueuse, la nation exceptionnelle, le sel de la terre.
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