(Chaires mixtes université/organisme)
Ne participons pas à la mise en place d’un dispositif injuste et mortifère pour les organismes de recherche
En complément des 800 suppressions d’emplois en 2009, le Ministère a mis en place fin 2008 le dispositif des chaires mixtes Université-Organismes et créé 130 chaires dont 90 avec le CNRS, pour la seule année 2009. Ce processus est programmé à la hausse pour les années qui viennent (http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/02/le-gouvernement.html).
Dans ce dispositif, un maître de conférence débutant se voit déchargé pendant 5 ans de 2/3 de ses heures d’enseignements, bénéficie d’un complément de salaire d’environ 30% et de crédits de recherche supplémentaires.
Nous soutenons le principe d’un allègement des services d’enseignement, notamment pour les jeunes recrutés, afin de favoriser les activités de recherche. Toutefois les conséquences du dispositif tel qu’il est proposé sont strictement contraires à cet objectif.
En effet, premièrement, ces chaires vont créer de profondes inégalités entre les enseignants-chercheurs d’un même laboratoire ; ces dernières seront immanquablement sources de conflits et donc nuisibles au travail collectif et, partant, à la recherche dans son ensemble.
Deuxièmement, au-delà même des fortes distorsions de salaires et de conditions de travail que la chaire occasionnera, la réduction du service d’enseignement dont bénéficiera son titulaire – dans un contexte de stagnation des recrutements - conduira mécaniquement à alourdir celui des autres enseignants-chercheurs (à moins qu’elle ne conduise à augmenter encore le recours aux contrats précaires).
Le troisième aspect extrêmement nocif de ce dispositif est qu’il participe du dépeçage des organismes de recherche. En effet, chacune de ces chaires « consomme » outre un poste de maître de conférence, un poste de chargé de recherche au sein d’un EPST. Ce dispositif conduit ainsi dès 2009 à une réduction de 25% des recrutements chercheur au CNRS, qui passe de 400 en 2008 à 300 en 2009. A court terme, il conduira à l’extinction pure et simple du statut de chercheur EPST.
De nombreuses voix se sont élevées pour demander l’abandon de la procédure des chaires universités/organismes et le rétablissement de l’ensemble des postes de titulaires des EPST et de l’université supprimés en 2009. C’est le cas du C3N (qui réunit les directions des Conseil Scientifique du CNRS et du Comité National), de l’ensemble des associations et syndicats de la recherche et de l’enseignement supérieur, mais aussi de dizaines d’AG et de conseils de laboratoires ou d’université (http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php ?article2304). Plus récemment, des établissements, telles que les Universités de Paris 11, Paris 6, Lyon 1, Nice Sophia Antipolis et l’ENS Paris, ont annoncé qu’ils refusaient d’accueillir ces chaires.
Ces chaires ne pourront être mises en place sans la participation effective des scientifiques et des laboratoires et des universités. C’est pourquoi Sauvons La Recherche appelle les scientifiques à promouvoir des positions collectives de laboratoires, d’établissements et de sections scientifiques pour non seulement condamner le principe des chaires, mais pour s’opposer à la constitution des jurys. En tout état de cause SLR appelle au boycott de ces jurys.
SLR - 24.03.09
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
27/03/2009
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