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25/03/2009

80 000 chômeurs supplémentaires en France en février

Le ministère de l'emploi a confirmé, mercredi 25 mars, les mauvais chiffres annoncés dans un premier temps par LCI, qui tablait sur une hausse de 80 000 chômeurs en février. Selon les chiffres officiels publiés en fin d'après-midi, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A (sans aucune activité) a crû en février de 79 900 en métropole à 2,38 millions de personnes. Si l'on compte les inscrits, exerçant une activité réduite, le chiffre monte à 3,4 millions (+ 80 800), selon une nouvelle présentation statistique, qui remplace les huit catégories actuelles de demandeurs d'emploi par cinq catégories.

Les données sur les demandeurs d'emploi sont présentées en cinq nouvelles catégories statistiques (A, B, C, D, E), qui remplacent les huit anciennes catégories (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) sans recouvrir les mêmes réalités. En incluant ceux exerçant une activité réduite (catégories B et C), au total 3,6 millions de Français étaient inscrits à Pôle Emploi (le nouveau nom de l'ANPE) fin février et tenus de faire des "actes positifs de recherche d'emploi", soit une hausse de 2,4% – 80 800 personnes – sur un mois.

Après deux années d'amélioration, le marché du travail en France s'est fortement retourné en 2008, avec 217 000 personnes supplémentaires venues s'inscrire ou se réinscrire entre les mois de janvier et décembre. Nicolas Sarkozy, confronté à la montée des tensions sociales, a défendu, mardi, ses mesures face à la crise, envisageant d'en "faire davantage" si la situation se dégradait encore. Il avait annoncé en décembre un plan de relance de 26 milliards d'euros, jugé par l'opposition de gauche insuffisant et ne répondant pas aux difficultés sociales.

Mais six jours après les manifestations du jeudi 19 mars, qui ont rassemblé, selon les sources, 1,2 à trois millions de personnes dans toute la France pour réclamer un changement de politique, opposition et syndicats ont vu dans cette nouvelle poussée du chômage une justification à leurs revendications. "La stabilisation de l'emploi ne pourra provenir que d'un retour de la croissance et donc de la mise en place d'un véritable plan de relance", écrit le secrétaire national au travail et à l'emploi du Parti socialiste. Quant au PCF, il estime qu'il est "temps de rappeler aux puissants que les chiffres du chômage ne sont pas qu'un simple indicateur économique".

Côté syndical, la CFDT a affirmé qu'elle "n'acceptait pas [que] les salariés paient un lourd tribut à la crise", et a réclamé du patronat et du gouvernement des "réponses à la hauteur".
Le Monde - 25-03-09

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