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25/03/2009

Le directeur industriel de 3M de Pithiviers toujours séquestré

Les syndicats de l'usine pharmaceutique 3M de Pithiviers (Loiret), qui retiennent depuis mardi leur directeur, étaient mercredi soir dans l'attente d'une réponse de leur direction à leurs revendications.

"Nous avons demandé par l'intermédiaire du médiateur que notre direction mette l'enveloppe budgétaire nécessaire à la satisfaction de nos revendications", a dit Patrice Bailloux, délégué CGC.

"Le médiateur est en pourparlers avec notre direction nationale. Nous attendons la réponse de Judith Lion, notre DRH.

"L'acceptation de ce protocole permettrait la réouverture du dialogue et la libération de Luc Rousselet, notre directeur", a poursuivi Patrice Bailloux.

Les syndicats réclament des mesures d'accompagnement supplémentaires après un plan de réduction d'effectifs. La suppression de 110 emplois sur les 235 que compte le site a été annoncée pour septembre prochain.

Les syndicats demandent notamment une augmentation des indemnités de départ, un congé de mobilité d'une durée de 24 mois, une prime de transfert et des garanties pour les salariés restants.

"Comme nous l'avons séquestré et que nous le maintenons en l'état en raison du non paiement des jours de grève, le directeur se dit dans l'impossibilité de négocier", a déclaré Jean-François Caparros, délégué Force ouvrière.

Les syndicats demandent désormais que la direction française du groupe 3M, basé à Cergy (Val d'Oise), prenne le relais des négociations, qui se déroulent sous la médiation du sous-préfet de Pithiviers, Christian Piccolo.

Le directeur a été enfermé mardi dans un bureau par une vingtaine de salariés alors qu'il était venu sur le site discuter des modalités du plan social.

Les négociations menées dans la nuit ont échoué vers 03h00 (02h00 GMT) après dix-sept heures d'échanges sur la question du paiement des jours de grève.

L'ARME DE LA SÉQUESTRATION

Luc Rousselet, qui souligne que cinq réunions de concertation ont été tenues depuis février, a expliqué dans la nuit à la presse son refus de payer les jours de grève. Les salariés ont cessé le travail depuis le 20 mars.

"Lorsque l'on fait grève, il faut assumer, et ce serait injuste par rapport à ceux qui ne font pas grève", a-t-il dit.

Il dit ne pas se plaindre du sort qui lui est fait. "Ces gens sont plus à plaindre que moi et je savais qu'il y avait ce risque en venant ici", a-t-il souligné.

La direction a annoncé l'arrêt de la production de médicaments en expliquant vouloir se délester de surcapacités de production rendues inutiles par une baisse de la demande.

L'arme de la séquestration d'un dirigeant d'entreprise a déjà été utilisée en France le 12 mars dans l'usine Sony de Pontonx-sur-l'Adour, dans les Landes, qui va fermer. Un accord a été signé après la remise en liberté du P-DG et de son directeur des ressources humaines.

A Pithiviers, les syndicats ont dit qu'ils assuraient la sécurité du directeur séquestré.

Edwige Ferrage, employée à l'accueil depuis 38 ans, se dit "humiliée" par la situation.

"Je fais partie des 110 personnes licenciées et je sais que je ne retrouverai pas d'emploi à Pithiviers. (...) Je n'aurais jamais pensé finir ma carrière chez 3M comme cela. C'est quelque chose qui fait mal. Je me sens humiliée, comme tous les salariés présents ici", a-t-elle dit.

Le Monde - 25.03.09

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