À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

26/03/2009

Le siège du Cnrs occupé depuis ce matin

Plusieurs centaines de personnes occupent le siège du Cnrs. Présent sur place, j'ai pu constater qu’'après avoir bousculé la réunion du Conseil d¹administration qui n’a pu se prononcer que sur des points techniques lors d’une réunion en catimini tenue sans les élus du personnel, une manifestation s’est introduite dans les locaux du Cnrs, à Paris.

Les manifestants ont été réunis à l’appel de plusieurs syndicats et de Sauvons la Recherche. Ils entendent protester contre les réformes qui «découpent le Cnrs», exigent le rétablissement des postes supprimés, contestent le fonctionnement de l’Agence nationale de la recherche... Devant le durcissement de la direction - Catherine Bréchignac a même un instant tenté de refuser de recevoir Alain Trautmann sous prétexte qu’il serait «agent INSERM», alors qu’il est directeur de recherche au Cnrs - les manifestants ont décidé de lancer une occupation du siège. Au moment où je suis parti, ils lancaient des appels téléphoniques à leurs collègues dans les laboratoires pour obtenir du renfort...

Un communiqué paru ce matin informe que :

639 directeurs d’unités associées au CNRS (UMR, UPR, FR, FRE, GDR… ) avaient répondu le mardi 24 mars à minuit à la consultation lancée lors de la journée du 14 mars. 624 directeurs (soit près de 98%) se sont prononcés en faveur du texte des 10 points fondamentaux (les demandes des directeurs de laboratoires,lire ci dessous) et 15 on voté contre.

Sur l’ensemble des exprimés, 78 % se déclarent en faveur d’une suspension des activités de direction à partir du 30 mars tant que les 3 points clefs préalables (lire ci dessous) n’auront pas trouvé une solution satisfaisante permettant de passer à l’examen des 10 points fondamentaux. Il appartiendra bien entendu à chaque directeur de définir les modalités de cette suspension de manière à éviter des conséquences graves pour les personnels de son laboratoire. 20% sont défavorables aux actions proposées.

Les organisateurs de la journée du 14 mars (B. Chaudret, Y. Langevin, Y. Laszlo) tiendront au courant la communauté scientifique au travers des directeurs de laboratoires d'éventuelles avancées du ministère, avec une particulière attention à l’obtention de réponses concrètes aux 3 points clefs préalables.

Les 10 points fondamentaux sont les suivants :

► 1) Les EPST doivent continuer à jouer un rôle majeur pour la structuration nationale de la rechercheLogo_prcaire_inside dans le contexte international, ce qui exige un rôle d’opérateur fort. En ce qui concerne le cas du CNRS, ceci suppose la continuité thématique et la coordination avec les autres acteurs, en particulier les Universités. Pour jouer ce rôle, le CNRS doit disposer d’une direction collégiale avec un conseil scientifique fort.
► 2) Les UMR sont au coeur du système, leur création et leur renouvellement doivent être décidés sur critères scientifiques exclusivement. Elles doivent disposer d’un statut unique.
► 3) Les contrats d’objectifs doivent comporter un engagement sur les moyens nécessaires (notamment humains, chercheurs et ITA) pour le CNRS, les organismes et bien entendu les Universités.
► 4) Il faut définir un plan pluriannuel d’emplois à 3 ans et une prospective à 10 ans pour éviter les effets « d’accordéon » dans le nombre des recrutements des universités et des organismes. Cette programmation doit avoir pour objectif de maintenir et de développer l’emploi scientifique permanent, d’analyser et de réduire la précarité, notamment la proportion de CDD dans les personnels ITA.
► 5) Il est urgent de rééquilibrer les financements actuellement attribués sur projets (ANR…) au bénéfice d’une remise à niveau du soutien de base, soutien de base modulé en fonction de l’évaluation quadriennale des laboratoires. Il faut rationnaliser les appels d’offres en tous genres en ménageant un espace important pour les projets transverses.
► 6) Les directeurs de laboratoires demandent que la communauté scientifique soit associée à l’évaluation du crédit impôt recherche et de son impact, en particulier en terme d’embauche des docteurs en entreprise. Sur la base de cette évaluation, un rééquilibrage vers la recherche publique devrait être envisagé.
► 7) Le programme blanc de l’ANR doit être porté à 50% des crédits comme annoncé. De plus, lesObs_paris_banderole instituts CNRS et autres EPST doivent prendre en charge la définition des programmes thématiques de l’ANR. Les coûts induits de ces programmes doivent être reversés aux laboratoires sous forme de « préciputs labo ».
► 8) Le dispositif des chaires organisme-université est inacceptable. Il doit être remplacé par des délégations renforcées (avec environnement) jusqu’à 5 ans pour des maîtres de conférences nouvellement ou récemment recrutés qui doit garantir qu’une telle délégation ne coûte qu’un poste pour l’ensemble organisme-université. Il faut donc financer le dispositif et récupérer dès 2009 les 130 postes perdus par an. Ce dispositif doit compléter une approche globale du problème de la charge d’enseignement des enseignants-chercheurs
► 9) Les directeurs de laboratoires réaffirment leur attachement au recrutement d’enseignants-chercheurs ou de chercheurs jeunes.
► 10) Les directeurs de laboratoires demandent une mise en oeuvre rapide et significative des points positifs du rapport Aimé sur la gestion des laboratoires.

Les trois points considérés comme un préalable à toute négociations sont les suivants
► Attribution sur liste supplémentaire au concours 2009 des postes supprimés notamment par la mise en place des chaires dont 90 au CNRS ainsi que de postes ITA.
► Engagement du Premier ministre sur l’intégrité des organismes ainsi que sur leur rôle d’opérateurs.
► Mise en chantier d’un plan pluriannuel de l’emploi scientifique.

Libération - 26.03.09

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