Le ralentissement de la croissance a entraîné une hausse de 1,9 à 2,2 millions du nombre de chômeurs, uniquement entre avril 2008 et janvier 2009, soit une progression de 300 000 (+ 16 %). La hausse est deux fois plus forte chez les hommes (+ 22 %) que chez les femmes (+ 10 %). Elle est particulièrement marquée chez les jeunes hommes de moins de 25 ans : + 29 %, soit presque le double de la moyenne, alors que chez les femmes l’âge n’est pas un facteur de différenciation.
Cette situation résulte au premier chef d’une très forte contraction de l’activité - notamment dans le secteur du bâtiment - et de l’arrêt d’un grand nombre de contrats d’intérim, ou de la fin de contrats à durée déterminée. Pour cette seule période, 30 000 jeunes supplémentaires se sont retrouvés sans emploi.
Il faut se garder de tirer des conclusions trop hâtives sur une période aussi courte. Les jeunes filles sont moins souvent employées en intérim et, dans les mois qui viennent, la dégradation pourrait être plus forte pour elles... Toujours est-il que les moyennes masquent les effets d’une crise qui frappe lourdement les jeunes, qui, au passage, ne peuvent disposer du RMI et n’auront pas droit au RSA.
Sur le long terme, l’écart de taux de chômage entre hommes et femmes se resserre. De quatre points jusqu’au milieu des années 1990, il est tombé à un point (voir notre graphique). Les femmes tirent davantage profit des créations d’emplois dans le secteur tertiaire (services domestiques et distribution notamment). Cette relative égalisation ne doit pas faire oublier que les conditions d’emploi elles-mêmes (salaire, statut, responsabilités, temps partiel subi, etc.) restent très déséquilibrées. Et la crise ne va pas contribuer à améliorer les choses.
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Evolution du taux de chômage en France par sexe, en %
Source : Eurostat
Voir aussi :
Le taux de chômage selon l’âge
Observatoires des Inégalités - 24.03.09
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