L'espérance de vie progresse (voir notre article), mais les écarts entre catégories sociales se maintiennent, indique une étude de l'Insee. Entre la période 1976-1984 et 2000-2008, l'espérance de vie des hommes à l'âge de 35 ans est passée de 37,8 à 42,8 années, soit un gain de cinq ans, celle des femmes de 45 à 49,4 années, une hausse de 4,4 années.
Cette durée de vie moyenne masque des inégalités importantes entre groupes sociaux. A 35 ans, un cadre supérieur peut espérer vivre 47 ans, contre 41 ans pour un ouvrier. Au total, l'écart entre cadres et ouvriers est resté quasiment stable entre la fin des années 1970 et les années 2000 : six ans chez les hommes et trois ans chez les femmes.
De très nombreuses raisons expliquent ces inégalités. Les moins qualifiés commencent à travailler plus tôt et travaillent plus durement : comme le note l'Insee, 55 % des hommes ouvriers citent la saleté comme un des inconvénients de leur travail, sept fois plus que les cadres. Les différents milieux sociaux ne portent pas la même attention à leur corps, qu'il s'agisse d'alimentation, de tabagisme et de prévention. Les ouvriers sont deux fois plus souvent fumeurs que les cadres par exemple. Enfin, les catégories favorisées, souvent mieux couvertes par leur assurance complémentaire, ont un accès plus facile aux soins les plus onéreux.
On notera tout de même qu'un rapprochement est possible. Les femmes ouvrières vivent moins longtemps que les femmes cadres, mais leur espérance de vie, 48,7 ans, est supérieure à celle des hommes cadres.
Evolution des inégalités d'espérance de vie entre cadres supérieurs et ouvriers
Espérance de vie à 35 ans, données en années
Source : Insee
Pour en savoir plus :
- "L'espérance de vie s'accroît, les inégalités sociales face à la mort demeurent", Insee première n°1372, octobre 2011.
- "Les inégalités d'espérance de vie entre les catégories sociales", Observatoire des inégalités, octobre 2011.
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