À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

03/02/2011

Chômage: 2010, l'année noire

Emmanuel Lévy

4,65 millions de chômeurs. Le bilan de l'année 2010, contrairement aux prédictions sarkoziennes, est dramatique. Tous les indicateurs sont au rouge. Pour les nouveaux entrants sur le marché du travail, les jeunes, c'est toute leur carrière qui en sera affectée.

Chômage: 2010, l'année noire
Pour que Le Figaro titre « 2010, annus horribilis pour l’emploi », il faut que la situation soit grave au point de ne donner aucune branche positive à laquelle se raccrocher. Ce qui est effectivement le cas. Au sens du baromètre Marianne du chômage, qui somme les catégories A, B, C, D, E, le nombre de demandeurs d’emploi a fini l’année sur un record: 4,65 millions de personnes. Pour retrouver les niveaux atteints durant 2010, il faut remonter plus de 10 ans auparavant, en juin 1999. A cette date, le nombre de demandeurs d’emplois s’établissait à 4,37 millions. Des chiffres qui invalident la prédiction de Nicolas Sarkozy, qui fin décembre 2009, augurait que « le chômage baisserait dans les mois à venir ».
Quand Sarkozy promettait la baisse du chômage en 2010

Résultat inverse : ce sont 272 000 personnes supplémentaires qui se sont inscrites sur les listes du Pôle emploi, + 6,2 % en rythme annuel, +0,7% sur un mois. Outre la légère éclaircie d’octobre, la progression fut continue à raison de 22 666 inscriptions supplémentaires en moyenne par mois. On comprend dès lors que l’emploi soit redevenu la « priorité des priorités du gouvernement ».

Chômage: 2010, l'année noire

Comme le sociologue Louis Chauvel le décrivait récemment dans une tribune dans Le Monde, hors les périodes de forte baisse du chômage, comme celle des trois glorieuses sous le gouvernement de Michel Rocard, celle de la fin des années 90, ou la petite baisse des années 2006-2008, la massification du chômage est pour les nouveaux entrants sur le marché du travail une calamité dont ils souffriront tout le long de leur vie active. Et plus c’est dur, plus cet effet mémoire, mauvaise rémunération, entrée dans un boulot moins qualifié, sera pénalisante.

Chômage: 2010, l'année noire
Non seulement le chômage augmente mais il se dégrade qualitativement. Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d’un an a explosé, donnant à voir une précarisation accrue de ces actifs. Fin décembre 2010, ils étaient 1,5 millions à pointer au Pôle emploi depuis plus d’un an, 250 000 personnes supplémentaires, une hausse de près de 20%. Et la dynamique à l’œuvre n’annonce rien de bon. La progression pour les personnes inscrites entre 2 ans et 3 ans culmine à presque 40%, avec 336 900. Ce sont donc près de la moitié des 735 100 personnes inscrites entre un an et deux ans qui n’ont pas retrouvé de travail durant l’année qui s’est écoulée.
Pour François Fillon, la faute en revient à la crise, rien qu'à la crise. Et le Premier ministre de tout miser sur 2011. « Si on n'a pas d'accident en terme de crise de la dette souveraine, l'année 2011 sera une année de reprise économique (...). Je suis convaincu qu'en 2011 on fera reculer le chômage grâce à une croissance économique forte et aux mesures que nous avons prises », a assuré le Premier ministre jeudi, lors d’un déplacement au siège de Microsoft, à Issy-les-Moulineaux. Une chose est sure, il y a de la marge. Depuis son arrivée au pouvoir, 1 millions de personnes ont grossi les listes du Pôle emploi. 

http://www.marianne2.fr/Chomage-2010-l-annee-noire_a202156.html

Sem comentários:

Related Posts with Thumbnails