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28/09/2010

13% de pauvres en France... ou 20%

Arnaud Bihel

3 %, c'est la proportion de personnes pauvres en 2008 en France selon l'INSEE, sur la base de critères monétaires. Mais si on croise ce chiffre avec celui de la pauvreté « en conditions de vie »,  20 % de la population est touchée.


En 2008, la France comptait 7,8 millions de pauvres, selon les dernières statistiques de l'INSEE. Soit 13% de la population. En 2007, 13,4% des Français  vivaient sous le taux de pauvreté. Le chiffre est donc en légère baisse sur un an, mais l'INSEE tempère : ce recul s'explique notamment par le report de la date d’actualisation des ressources des allocataires de la Cnaf. Les prestations sociales jouent, de fait, un rôle majeur pour réduire le risque de pauvreté. Elles représentent plus du tiers des revenus des 10% de Français les moins riches.
Par ailleurs, davantage de personnes aux faibles revenus vivent seules ou en couple sans enfant, alors que les plus touchés par la pauvreté sont les familles monoparentales, « le plus souvent constituées d’une mère et de ses enfants ». Elles sont 30% à être touchées par la pauvreté, et « le sont aussi avec plus d’intensité que les familles biparentales. »
Au final, le taux de pauvreté en France peut être considéré comme stable sur un an, juge l'INSEE. Il est d'ailleurs stabilisé depuis 2004, après avoir décru entre 1996 et 2004.

La pauvreté monétaire et ses paradoxes

Mais quelle pauvreté est ainsi mesurée ? La pauvreté monétaire. Ce calcul prend en compte les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ; lequel correspond, c'est la norme en Europe, à 60% du revenu médian. Soit, en 2008 en France, 949 euros par mois.
Mais attention à ne pas se focaliser sur ce seul indicateur, avertissait l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) dans son dernier rapport annuel, publié en mars 2010.
Pour cet organisme officiel, l'indicateur monétaire rend difficilement compte des situations de pauvreté réelle, tout particulièrement en période de crise économique. Il permet en effet de mesurer un taux de pauvreté relative, en comparant la situation des plus défavorisés à celle du reste de la population, sur une année donnée. Ce qui peut conduire à des paradoxes, comme celui-ci : « un appauvrissement général fait apparaître une situation relativement moins défavorable des personnes pauvres. »

Croiser les indicateurs

L'ONPS constatait « un écart significatif entre les observations des acteurs de terrain, qui signalent une dégradation déjà effective de la situation économique et sociale des plus pauvres, et les données de mesure de la pauvreté ». Et rappelait alors la pertinence de croiser deux indicateurs : ce taux de pauvreté monétaire, mais aussi celui de la « pauvreté en conditions de vie », mesuré depuis 2004, dont les indicateurs mesurent l’absence ou la difficulté d’accès à des biens d’usage ordinaire ou à des consommations de base (1). Elle affectait, en 2007, 12,2% des Français.
Pauvreté monétaire et en conditions de vie, deux situations bien distinctes. Moins de 5% des personnes concernées cumulent ces deux formes de pauvreté. « La prise en compte simultanée de ces deux dimensions aboutit à estimer la population touchée par l’une ou l’autre de ces formes de pauvreté à 20 % environ », soulignait l'ONPES.


(1) La « pauvreté en conditions de vie » est calculée sur la base de vingt-sept questions relatives à quatre grands domaines (contraintes budgétaires, retards de paiement, restrictions de consommation et difficultés de logement.

http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/34-civilisation-categorie/672-13-de-pauvres-en-france-ou-20

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