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Joseph Macé-Scaron
La manifestation syndicale européenne a rassemblé 100 000 personnes à Bruxelles tandis que l'on manifestait contre la rigueur au Portugal, en Espagne, en Pologne, en Irlande, en Italie, en Lettonie et en Serbie. Pour Joseph Macé-Scaron, ce mouvement social peut réveiller la gauche.
La révolte sociale redevient une idée neuve en Europe. Normal. Décidément, la purge administrée aux salariés par les gouvernements de l’Union a bien du mal à passer. Plus question d’entendre asséner comme des vérités premières et indiscutables le fait de devoir travailler plus longtemps et d’accepter le bloquage des salaires alors que l’actualité récente multiplie les exemples de gabegie bling-bling de nos « élites ».
La décision de la Commission européenne de présenter des plans pour sanctionner les pays de la zone euro jugés trop « laxistes » (sic) d'un point de vue budgétaire en menaçant d’imposer des amendes, a été ressentie comme une nouvelle provocation. D’où la centaine de milliers de manifestants à Bruxelles venus, aujourd’hui, de toute l’Europe. Cette démonstration de force (la première d’une telle importance depuis neuf ans) était conduite à l’initiative de la Confédération européenne des syndicats (CES).
Un véritable mercredi noir pour la pensée unique néo-libérale puisque, le même jour, la première confédération syndicale portugaise CGTP, proche du parti communiste, avait organisé des manifestations à Lisbonne et à Porto. Les deux principales centrales syndicales en Pologne, Solidarité et OPZZ, ont également appelé à manifester devant le siège du gouvernement. Et d'autres rassemblements se sont tenus en Irlande, en Italie, en Serbie, en Lettonie...
En attendant la grande manifestation en France, samedi prochain, contre la réforme des retraites. Enfin, l’Espagne a mené sa première grève générale de l’ère Zapatero. Cela bouge à gauche en Europe. Et cela semble donner tort à tous ceux qui prophétisent le déclin de la gauche occidentale. Il faut se méfier des prophètes de malheur même quand ils font preuve d’une belle intelligence. Le philosophe italien, Raffale Simone est devenu ainsi en peu de temps la coqueluche des médias. Son analyse du déclin intellectuel de la gauche est juste. Le problème est que cette critique date et qu’il faut se méfier de l’emploi du gramscisme à tort et à travers. La conquête des esprits précède celle du pouvoir ? Sans doute. Mais dans l’histoire des gauches européennes, il y a toujours eu un accélérateur qui a permis de court-circuiter la somnolence idéologique : la crise sociale.
http://www.marianne2.fr/Europe-le-reveil-social-peut-nourrir-la-gauche_a197968.html
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