Daniel Hermant et Didier Bigo
"La menace du Sud permet en effet de ne pas changer fondamentalement le raisonnement stratégique, mais uniquement de le redéployer. Paresse intellectuelle, nostalgie de la situation passée, ou besoin des acteurs du système international de fabriquer un ennemi pour borner un espace géostratégique afin de pouvoir le gérer ? Il est difficile de trancher, d'autant qu'il s'agit peut-être, comme le signale Julien Freund, d'une attitude commune à toutes les sociétés. En effet, le rapport à l'ennemi, qui fonde le pacte social, génère des angoisses et justifie l'enfermement dans des frontières, la soumission à un ordre social coercitif ; bref, assoit l'État contemporain. La menace est un "structurant collectif" autour de laquelle se développe une organisation, une technostructure qui la monopolise et en gère le sens 8. Ainsi, en assurant la pérennité d'une situation d'affrontements potentiels, ce discours justifie le maintien des budgets militaires, permet la survie du complexe militaro-industriel et évite des problèmes de reconversion du personnel et des industries." - Texte
Daniel Hermant et Didier Bigo, « De l'espoir à la crainte? Les lectures de la conflictualité », Cultures & Conflits, Articles inédits, 2008, [En ligne], mis en ligne le 25 février 2005. URL : http://conflits.revues.org/index1151.html. Consulté le 11 janvier 2010.
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
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