L’évolution des inégalités salariales
Un coin du voile se lève sur les inégalités de salaires. Le rapport du directeur général de l’Insee Jean-Philippe Cotis sur le partage de la valeur ajoutée (lire en ligne) confirme pour la première fois officiellement ce que les travaux du chercheur Camille Landais avaient montré : l’élévation des plus hauts revenus. Au cours des dix dernières années, les 0,1 % les mieux rémunérés (environ 13 000 salariés) ont vu leur salaire mensuel brut progresser (inflation déduite) de 19 374 à 24 000 euros, un gain de 28 % soit 5 426 euros. Pour la plupart des 60 % des salariés les moins bien payés, le gain n’a pas dépassé les 130 euros.
|
L’état des lieux en 2007, pour les temps complets
En 2007, la moitié des salariés du privé à temps plein touchent un salaire net inférieur à 1 594 euros mensuels et 90 % moins de 3 163 euros. Si l’on prend les 40 % des salariés du milieu de la répartition (au-dessus des 30 % les moins bien payés et au-dessous des 30 % les mieux payés), on obtient des salaires nets compris entre 1 300 et 2 000 euros pour des temps complets. C’est à ce niveau que se situent les "classes moyennes" du point de vue des salaires nets pour des temps pleins.
|
L’état des lieux en 2007, tous temps de travail confondus
Si l’on prend en compte l’ensemble des temps de travail, complets et partiels (ce que l’Insee appelle le "revenu salarial"), la moitié des femmes touchent moins de 1 173 euros par mois contre 1 442 euros pour les hommes. Le dixième des salariés les moins bien rémunérés touchent au mieux 227 euros pour les hommes et 131 euros pour les femmes.
Ces données ont l’avantage de mesurer ce que touchent réellement à la fin du mois les personnes qui travaillent. Mais elles comprennent une part de temps partiel "choisi" : on ne peut donc les interpréter comme des "inégalités" et les comparer aux écarts de salaires pour des temps complets.
L’écart entre hommes et femmes est encore plus important que pour les temps complets, en partie du fait du temps partiel plus répandu chez les femmes, choisi mais aussi subi. Plus on s’élève dans la hiérarchie des salaires, plus l’inégalité entre hommes et femmes est forte : les 10 % des femmes les mieux rémunérées touchent un salaire d’au moins 2 290 euros contre 3 042 euros pour les hommes.
|
Avertissement : les données de ces tableaux ne sont pas exactement comparables, les années et les sources étant différentes. |
Observatoire des Inégalités - 07.07.09
Sem comentários:
Enviar um comentário