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06/07/2009

Malgré la crise, Wall Street prépare de gros bonus

Malgré la pression du gouvernement et du Congrès américains, les banques sont déterminées à maintenir des niveaux de rémunérations élevés, même si leur composition change. Goldman Sachs mettrait 20 milliards de côté cette année.

La rémunération des banquiers n'a pas fini de faire du bruit aux Etats-Unis. Alors que le gouvernement et le Congrès veulent à tout prix encadrer des salaires et des bonus jugés excessifs parce qu'ils ont suscité des comportements à risque, certaines banques continuent à mettre des milliards de dollars de côté pour leurs salariés. S'inspirant de plusieurs rapports d'analystes, le « Wall Street Journal », la semaine dernière, a relevé que Goldman Sachs prévoyait une enveloppe de 20 milliards de dollars à cet effet, tandis que Morgan Stanley partait sur une fourchette comprise entre 11 et 14 milliards de dollars. Ces deux banques ont remboursé l'argent public et ne sont donc pas tenues par les restrictions sur les bonus imposées par le gouvernement.

La destination de l'argent mis de côté peut encore évoluer et les rémunérations dépendront in fine des performances de l'année. Reste que les chiffres continuent à donner le tournis. La plupart des banques essaient pourtant de modifier la répartition entre salaire et bonus. Cela augmente de façon générale leurs coûts fixes, mais elles espèrent éviter ainsi les réactions épidermiques des élus ou du Trésor. Des provisions de « clawback » sont aussi maintenant imposées, qui obligeront le salarié à rembourser le bonus si la performance ne se confirme pas à plus long terme.

A titre d'exemple, Bank of America a relevé de 70 % le salaire fixe de ses banquiers d'investissement. Morgan Stanley a augmenté la rémunération d'un millier de cadres au 1 mai, dont la part du fixe représentera désormais 35 % à 30 % de leur rémunération annuelle, contre 15 % à 20 % précédemment. Les adjoints de John Mack, par exemple, seront payés 800.000 dollars par an. De son côté, Citi, a augmenté de 300.000 à 400.000 dollars annuels le salaire fixe de ses dirigeants, pour compenser la diminution des bonus. Une initiative qui a été fortement décriée à Washington. Reste à voir de quelle façon interviendra l'avocat Kenneth Feinberg, chargé de valider les plans de rémunération des 25 premiers dirigeants des banques ayant reçu l'argent du « Troubled Asset Relief Program » (TARP), comme Bank of America ou Citi.
Pour attirer les talents

Mais quelle que soit la volonté du gouvernement de provoquer des changements substantiels dans les pratiques salariales de Wall Street, il apparaît très clairement que celles-ci ne sont pas prêtes à y renoncer. L'argument est toujours le même : c'est la seule façon d'attirer les talents qui feront croître les profits de la firme. Le Trésor a d'ailleurs renoncé à plafonner les salaires pour se préoccuper de la structure des bonus.

Certaines banques étrangères, comme Société Générale ou Deutsche Bank, ont commencé à profiter des difficultés de leurs rivales à Wall Street pour embaucher de nouveaux salariés. Au plus fort de la crise, alors que les emplois financiers disparaissaient en masse à New York, elles pouvaient attirer de nouveaux salariés à bon prix. Cette époque semble maintenant révolue. Selon le « Wall Street Journal », de nouveaux contrats à plusieurs millions seraient maintenant négociés dans l'établissement allemand.
Les Echos - 06.07.09

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