À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

13/02/2011

Areva comme j’te pousse

Chaque week-end (ou presque), le blog télé fait de la réclame pour un spot contribuant au bien-être social. Cette semaine, Ma vie au poste célèbre le désintéressement d’un industriel qui réalise de somptueuses publicités. Pour notre seul plaisir, puisqu’il n’a rien à nous vendre.

Vous n'auriez pas besoin d'une centrale nucléaire, par hasard ? Pour agrémenter votre jardin… Non ? Mais peut-être recherchez-vous de l'uranium enrichi pour dépanner un ami coréen… Non plus ? Vous préférez l'uranium naturel, le yellow cake, un produit bio issu du commerce équitable avec le Niger… Non, toujours pas ? Alors, vous avez quelque part chez vous une poubelle remplie de tritium, d'americium, de césium 135 et d'iode 129 dont vous souhaitez vous débarrasser… Non ? Rien de tout cela ?

Tant pis. Vous aurez quand même droit
à une luxueuse campagne à 20 millions d'euros de la part d'Areva. Si vous y aviez échappé, la voilà :

Alors, vous êtes sûrs ? Vous ne prendriez même pas un mignon EPR soldé à cinq milliards d'euros ? Il est tout nouveau, il vient de sortir – enfin, il essaie… Non, vous ne voulez pas. Vous êtes vraiment de mauvaise volonté. Je vais finir par croire les discours alarmistes des écoterroristes de Greenpeace. Selon eux, si Areva fait de la pub, c'est seulement pour travailler à l'acceptation politique et morale de l'énergie nucléaire. Et pour séduire quelque investisseur qatari qui regarderait la réclame en attendant la météo d'Evelyne Dhéliat ?

Sous l'influence de réalisateurs divers et variés qui m'ont inspiré maints articles, je n'ai pu résister à l'envie de concocter (avec mes gros doigts pas très doués) une contre-publicité, emplie de mauvaise foi, exploitant sans vergogne et sans autorisation les images de leurs films. La voici :



Par ordre d'apparition, vous avez pu voir :
- Le début de la publicité d'Areva.
- La mesure de la radioactivité à proximité d'une ancienne mine d'uranium gabonaise exploitée par la Comuf, filiale d'Areva, dans Uranium, l'héritage empoisonné, de Dominique Hennequin et Pascal Lorent (diffusé sur Public Sénat).
- Le travail des « jumpers », qui, équipés d'une combinaison « Muru » (pour Mururoa), assurent la maintenance du réacteur d'une centrale, dans RAS, nucléaire, rien à signaler, d'Alain de Halleux (Arte).
- Le largage de fûts de déchets radioactifs sur des militants de Greenpeace (avant que cette pratique soit interdite) dans Déchets, le cauchemar du nucléaire, d'Eric Guéret et Laure Noualhat (Arte).
- Les « liquidateurs » de la centrale de Tchernobyl dans RAS, nucléaire, rien à signaler.
- Une montagne de déchets issus de la transformation du minerai d'uranium en uranate (ou yellow cake), à proximité de la mine d'Arlit, au Niger, et le résultat de l'analyse d'une poignée de ces « stériles », dans Uranium, l'héritage empoisonné.
- La fin de la publicité d'Areva.

Bip-bip-bi-bip-bi-bip-bip. Merci à tous les réalisateurs et producteurs, aussi courageux que talentueux, qui m'ont autorisé à piller leurs images à l'insu de leur plein gré – et pardon à ceux et celles, au pluriel, que je n'ai pas cités. Pas la peine de m'adresser des réclamations, je répète que je suis en vacances. (J'hésite encore entre le Niger et le Cotentin. Vous me conseillez quoi ?)

http://television.telerama.fr/television/areva-comme-j-te-pousse,65619.php

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