Bloqué à cause du gel des crédits, l'argent des plans de relance servirait aux banques à spéculer en Bourse et acheter du pétrole ! Une analyse troublante de Patrick Artus que les Etats ont surtout relancé... le cours des actions !
«Les marchés voient la vie en rose», s'amusait La Tribune face aux montagnes russes de la Bourse de Paris. Selon l'analyse Patrick Artus, les boursicoteurs peuvent remercier les plans de relance ! Depuis une semaine, plus une Bourse occidentale ne boucle dans le rouge : à l'heure où nous écrivons ces lignes, le Cac s'est surpris à gagner 1%, le Dow Jones monte de 0,5%... Autant de progrès que l'économiste de Natixis attribue dans une étude paru ce mardi 21 juillet aux subsides des divers plans qui, ne trouvant pas preneur sous forme de prêt, auraient été largement dépensés en achat d'actions.
Plans de relance : du pétrole et des actions !
Tout cela serait une bonne nouvelle si cette valorisation boursière n'était pas purement spéculative. Selon les calculs de Patrick Artus, l'injection massive de liquidités dans l'économie autour de novembre 2008 précède de quelques mois une reprise très nette des indicateurs boursiers : le S&P (regroupant 500 grandes entreprises américaines côtées), descendu sous la barre infernale des 70 points fin 2008, remontait brutalement au delà des 80 en quelques semaines. Même chose pour l'Eurostox 50 et, surtout, pour l'indice asiatique, Shanghai Composite. Or, comme le démontre les graphiques, chaque rebond suit de quelques mois l'intervention des Etats et l'augmentation des réserves des banques centrales, notamment en Chine.
Renflouées pour redistribuer sous forme de prêts les milliards d'aide, les banques hésitent à prêter à des entreprises branlantes et pas forcément très solvables... Alors que la grande loterie de la Bourse est ouverte ! Laissant filer une pénurie de crédit dénoncée par les PME, les banques courent remonter les actions des grandes sociétés côtées.
Autre bénéficiaire de ces Bacchanales spéculatives : le prix du pétrole qui, alors que la production mondiale augmente et que la consommation baisse, voit son cours progresser sur les marchés spot à la faveur de réserve «d'essence spéculative» achetée avec l'argent des plans de relance. Un effet démultiplié par l'achat massif de matières premières par la Chine, utilisant ainsi les dollars qu'elle ne dépense plus en achat de dette américaine. Merci l'Etat providence !
Renflouées pour redistribuer sous forme de prêts les milliards d'aide, les banques hésitent à prêter à des entreprises branlantes et pas forcément très solvables... Alors que la grande loterie de la Bourse est ouverte ! Laissant filer une pénurie de crédit dénoncée par les PME, les banques courent remonter les actions des grandes sociétés côtées.
Autre bénéficiaire de ces Bacchanales spéculatives : le prix du pétrole qui, alors que la production mondiale augmente et que la consommation baisse, voit son cours progresser sur les marchés spot à la faveur de réserve «d'essence spéculative» achetée avec l'argent des plans de relance. Un effet démultiplié par l'achat massif de matières premières par la Chine, utilisant ainsi les dollars qu'elle ne dépense plus en achat de dette américaine. Merci l'Etat providence !
Sans les plans, point de ruée sur la Bourse !
Comme le montraient Emmanuel Lévy, Hervé Nathan et Marc Perelman dans le Marianne du 18 juillet, «pour les banquiers, la fête continue». Au regard de l'analyse de Patrick Artus, les formidables résultats des banques américaines, convalescentes il y a encore quelques semaines, paraissent suspects : comment croire que JP Morgan a réalisé 2,1 milliards de dollars de résultats net au premier trimestre en utilisant les 25 milliards d'aide du trésor américain pour de simples prêts commerciaux ? Pendant ce temps, le new-yorkais CIT Group, spécialisé dans le prêt aux PME, se prépare à déposer le bilan faute d'aide financière de Washington.
Pour l'économiste de Natixis, «sans la liquidité excessive, les cours n'auraient peut-être pas remonté depuis le début 2009.» Autrement dit, plutôt que de «faire leur travail» en mettant de l'huile dans les rouages de l'économie, comme leur demandait poliment Nicolas Sarkozy avant de leur signer un chèque à 10 zéros, les banques auraient cédé à leur goût des profits à deux chiffres pour aller jouer l'argent des ménages au casino. Si certains doutaient que le monde de la finance ait retenu la leçon de la crise, la réponse semble très claire.
Marianne2 - 22.07.09
Pour l'économiste de Natixis, «sans la liquidité excessive, les cours n'auraient peut-être pas remonté depuis le début 2009.» Autrement dit, plutôt que de «faire leur travail» en mettant de l'huile dans les rouages de l'économie, comme leur demandait poliment Nicolas Sarkozy avant de leur signer un chèque à 10 zéros, les banques auraient cédé à leur goût des profits à deux chiffres pour aller jouer l'argent des ménages au casino. Si certains doutaient que le monde de la finance ait retenu la leçon de la crise, la réponse semble très claire.
Marianne2 - 22.07.09
Sem comentários:
Enviar um comentário