À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

19/06/2009

Une centaine d'agences Pôle emploi fermées jeudi

Six mois après sa naissance, Pôle emploi a connu jeudi une nouvelle grève, moins suivie et moins unitaire que celle de début janvier, pour exprimer "la colère" et "le malaise" de salariés confrontés aux double effet de la fusion ANPE-Assedic et de l'explosion du chômage.

Près de 14% des salariés ont, selon la direction, cessé le travail et près de 100 sites ont été fermés en métropole sur environ 1.500 (Dom compris), dans le cadre d'un appel à la grève lancé par trois syndicats (Snu-FSU, CGT et Sud Emploi) pour dénoncer notamment la détérioration des conditions de travail.

Scandant "Pôle emploi en colère, les chômeurs dans la galère" et dénonçant souvent "une fusion à marche forcée", de 250 à 400 salariés franciliens, selon la police et les syndicats, ont manifesté à Paris, à l'appel de six syndicats.

Le 5 janvier, jour d'ouverture du nouvel organisme chargé d'inscrire et d'indemniser les demandeurs d'emploi, 18,9% du personnel, selon la direction, avait répondu à l'appel à la grève lancé par les syndicats pour s'opposer à la fusion ANPE-Assedic qui a créée Pole emploi.

Le Snu, principal syndicat, a fait état jeudi d'"un peu moins de 20% des effectifs mobilisés", avec une participation "forte" dans des régions comme la Basse-Normandie (40%), l'Ile-de-France (près de 30%) ou la Bretagne (27%). Pôle emploi compte environ 45.000 salariés.

Les salariés demandent un moratoire sur la fusion ANPE-Assedic

"Colère et lassitude" prédominent chez les salariés de Pôle emploi, et du côté des chômeurs "la file d'attente existe mais n'est pas visible en agence, car les gens sont renvoyés sur le téléphone 39 49", selon Stéphane Guillou (CGT).

"Nous avons redemandé un moratoire de la fusion, Christian Charpy nous a dit que ça aggraverait les choses", a-t-il rapporté après un rendez-vous de l'intersyndicale avec le directeur général, jugeant que la fusion n'apportera ni proximité ni simplification aux usagers, mais "la casse du service public".

Après un entretien avec le Premier ministre François Fillon mercredi, M. Charpy, contesté récemment par plusieurs administrateurs de Pôle emploi mais conforté par le gouvernement, avait considéré de sa "responsabilité d'apporter des réponses" aux "inquiétudes" des personnels.

Formations trop courtes à leurs nouveaux métiers (accompagnement des demandeurs d'emploi ou indemnisation) et effectifs insuffisants pour faire face à un afflux d'inscrits au chômage sont en tête des motifs de "ras-le-bol" exprimés par les agents.

Dans beaucoup d'endroits, le nombre de demandeurs d'emplois suivis par conseiller avoisine 120 à 130, voire 200 à 300, assurent plusieurs agents. "Les demandeurs d'emploi arrivent dans un état d'angoisse épouvantable et ne nous trouvent pas à la hauteur", a témoigné Annette Dubois, une manifestante jeudi.

Les 1.840 postes supplémentaires, dont 1.000 CDI, annoncés par Nicolas Sarkozy, auxquels Pôle emploi a décidé d'ajouter 500 CDD dévolus à des plateformes téléphoniques régionales restent loin du compte à leurs yeux.

L'Expansion.com - 18/06/2009

Sem comentários:

Related Posts with Thumbnails