Il n'y a pas que le piteux état de l'économie qui appelle à la comparaison entre la situation actuelle et les années 30. En effet, pour sortir de la principale crise économique depuis la Grande dépression, l'idée fait progressivement son chemin en Californie de mettre une nouvelle fois un terme à la prohibition. Des drogues cette fois.
C'est d'abord l'élu californien Tom Ammianoa qui a déposé fin février une proposition de loi pour légaliser et surtout taxer la vente de marijuana. Selon lui, une taxe de 50 dollars par once (environ 30 grammes) serait susceptible de rapporter à la seule Californie un pécule de 1 milliard de dollars par an. Il faut dire que l'Etat du sud-ouest américain est peut-être le principal producteur mondial de cannabis.
L'idée qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Selon le site Starpulse, la vedette de Traffic, la super-star Michael Douglas, a en effet invité la semaine dernière l'administration Obama à reconsidérer le système de prohibition des drogues, dans le même esprit qui avait présidé à la fin de la prohbition de l'alcool aux Etats-Unis dans les années 30 :
« Regardez, nous essayons de récolter énormément d'argent pour nos problèmes éducatifs et de santé publique et je me demande, en voyant tous ces gangs et en me rappelant le temps de la prohibition, si l'on ne pourrait pas aller explorer d'autres solutions.
« Rappelez-vous, avant la deuxième guerre mondiale, l'alcool était interdit et qu'avons nous eu ? Des gangs, et quels gangs ! C'est quelque chose qu'il faut prendre en compte. Officialiser l'usage de la marijuana, est peut être l'une des sorties d'accompagnement vers une issue économique et une réponse à certains problèmes de violence ».
Selon un récent sondage, 56% des Californiens soutiendraient la mesure. Peut-être la raison pour laquelle elle ne laisse pas certains politiciens indifférents. Personellement opposé à la légalisation de la marijuana dans son Etat, le gouverneur républicain de Californie et ex-acteur Arnold Schwarzenegger a ainsi dû concéder qu'il accepterait un débat sur la taxation :
« Le moment est venu d'en débattre. Je suis toujours favorable à un
débat ouvert sur des idées permettant d'accroître les recettes de
l'Etat. Nous devons dès maintenant étudier de près les pays qui ont
légalisé la marijuana et d'autres drogues, et voir exactement l'impact
que cela a eu sur leur population. »
Evidemment, le gouverneur risque d'être déçu puisqu'aucun pays au monde n'a « légalisé » et taxé la vente de cannabis pour la simple et bonne raison que les conventions de l'ONU l'interdisent. Aux Pays-Bas, c'est ainsi une simple circulaire policière qui garantit le système de large tolérance.
Reste enfin que la loi fédérale américaine continue à prohiber l'usage et la vente de la marijuana, ce qui constitue encore la principale épine dans le pied des antiprohibitionnistes californiens.
Rue89 - 09.05.09
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