Ce qui m'impressionne dans la crise financière actuelle, c’est la l’absence quasi totale de soi-disant progressistes, pour apprécier l'ampleur de ce qui se passe ou le degré d'intelligence derrière elle. Combien diront, par exemple, que la débâcle a été manigancée délibérément, par la création puis la destruction des bulles d'investissement de la dernière décennie ?
Quand le système financier crée une bulle, il fait monter le prix des avoirs au-delà de leur valeur réelle en tant que richesse en production ou en stock. Quand la bulle éclate, la valeur des avoirs chute. Ceux qui ont des liquidités les achètent alors à bon marché. Quand la poussière est retombée, un peu plus de richesse a été concentrée dans moins de mains. Les riches s'enrichissent, et les gens ordinaires se retrouvent dans un état d'endettement plus profond, dans la pauvreté, et la pression s’exerce au bon plaisir des maîtres financiers.
Les progressistes pensent que le système devrait être « réformé. » Peut-être que le système bancaire a besoin d'être réglementé à nouveau ou même nationalisé. Peut-être serait-il possible aux familles confrontées à la perte de leur maison d’obtenir des mensualités de remboursement plus basses auprès du tribunal des faillites. Peut-être que le gouvernement plutôt que le secteur privé devrait gérer le prêt aux étudiants.
Ce que nous ne parvenons pas à reconnaître, c’est que le système lui-même est totalitaire. Cela signifie qu'il est conçu pour exercer un contrôle total sur la vie des individus. Nous sommes habitués à utiliser cette étiquette en pensant à des anachronismes de l’histoire, comme le Communisme ou le Fascisme. Nous ne comprenons pas que le Capitalisme mondialiste financier et le gouvernement qui le protège, le permet ou même le contrôle, sont aussi totalitaires.
Ce qui est arrivé au cours de la dernière année, quand le système financier a fait apparemment faillite pour renaître seulement grâce à l’énorme renflouage gouvernemental, fait partie d'un mouvement qui existe depuis des décennies, voire des siècles. La manière dont les contrôleurs travaillent a été étalée en 1967, quand Dial Press a publié la copie d’une fuite du Rapport de l’Iron Mountain. Il s'agissait d'une étude mise sur pied par une équipe d’universitaires et d’analystes, qui s’étaient rencontrés à New York, dans l'installation souterraine abritant le Hudson Institute.
Ce rapport commençait par assimiler la guerre à un principe central organisateur de la société. Il déclarait : « La guerre elle-même est le système social de base, dans lequel d'autres modes d'organisations sociales secondaires sont en conflit ou conspirent. C'est le système qui a gouverné la plupart des sociétés humaines connues, comme il le fait aujourd'hui. »
Le rapport disait que, « L'autorité fondamentale d'un État moderne sur sa population réside dans sa puissance militaire. » Il disait que toute défaillance de volonté de la part de la classe dirigeante pourrait entraîner une « véritable dissolution des institutions militaires. » L'effet sur le système serait, selon le rapport, « catastrophique. »
L'apparition de ce rapport a fait sensation lors de sa sortie au début de la guerre du Viêt-nam. Dans le gouvernement, les fonctionnaires n'ont pas fait de commentaire, et le rapport s'est évanoui dans l'histoire. Mais certaines de ses parties correspondent précisément à la situation en 2009.
Ceci parce que le rapport esquissait comment la population civile d'un pays développé pourrait être contrôlée, même en l'absence de grande guerre perturbant leur vie quotidienne. L’un de ces moyens était défini ainsi : « Un ... substitut possible au contrôle d’ennemis potentiels de la société est la réintroduction, sous une forme compatible avec la technologie moderne et la marche politique, de l'esclavage .... La mise au point d'une forme sophistiquée d'esclavage pourrait être une condition préalable absolue au contrôle social .... » (Cité dans Rule by Secrecy de Jim Marrs, 2000).
Nous voyons aujourd'hui le développement de ce genre de « forme sophistiquée d'esclavage. » Comment pourrait-on appeler autrement le système qui soumet la population à la hausse vertigineuse de l’endettement des individus et des ménages, à un écart grandissant entre les riches et les autres, à une guerre justifiée par la lutte contre le « terrorisme, » à l'érosion des libertés individuelles, à l’expansion incessante du pouvoir alloué aux militaires et à police, à l'écoute électronique généralisée, à l'absence totale pour les hommes politiques de l’obligation de rendre compte de leur malhonnêteté et délits, à des médias se consacrant exclusivement à la mise sur pied de la propagande, etc
Rien de tout cela ne semble être en déclin sous l’administration de Barack Obama. Même la reprise économique, que Obama tente d'organiser grâce à un énorme déficit budgétaire keynésien, est attendue par les économistes comme une nouvelle période de « chômage, » comme celle de 2002-2005. Naturellement, les chômeurs ou ceux qui craignent le chômage sont faciles à contrôler. Et la série permanente de guerres terrestres en Asie, provoquées par George W. Bush pour le contrôle des ressources et la puissance géopolitique contre la Russie et la Chine, se poursuivent sans relâche.
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