Les manifestants, belges pour la plupart, arboraient les couleurs des trois grands syndicats du pays.
Quelque 50.000 personnes ont défilé vendredi dans le centre de Bruxelles pour réclamer plus d'efforts de l'Europe en faveur de l'emploi. "Le but de cette manifestation, c'est de demander une Europe sociale qui nous protège de la dérégulation de l'emploi", indiquait vendredi John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), organisatrice de la manifestation.
"Nous voulons voir les travailleurs bénéficier d'autant d'aides que celles dont ont bénéficié les banquiers", a-t-il ajouté. Les manifestants, belges pour la plupart, ont pacifiquement mais bruyamment défilé entre la gare du Nord et celle du Midi, dans le centre de Bruxelles coupé en grande partie à la circulation automobile.
Venus aussi bien du nord que du sud du pays, les manifestants arboraient pour la plupart les couleurs d'un des trois grands syndicats du pays. On relevait notamment la présence de métallurgistes de d'ArcelorMittal et de Carsid, d'ouvriers d'Audi à Bruxelles, d'employés de la fonction publique, ou encore de travailleurs du secteur de la distribution ou d'ateliers protégés.
A côté des traditionnels pétards et coups de sifflet, plusieurs manifestants brandissaient des pancartes proclamant: "A social Europe? , yes we can! ", en écho au slogan de campagne du président américain Barack Obama. Certains, déguisés en poulets, portaient quant à eux des panneaux demandant à l'Europe de "ne pas les plumer".
Plusieurs personnalités politiques belges se sont jointes au cortège. Organisée à trois semaines des élections régionales et européennes, cette manifestation intervient alors que la crise fait de plus en plus sentir ses effets en Europe, notamment par une lente progression du chômage qui devrait atteindre un niveau historique en 2010, selon de récentes prévisions de la Commission européenne.
"Les travailleurs n'ont plus d'enthousiasme pour l'Europe", reconnaissait vendredi Luc Cortebeek, président de la CSC, peu avant le début de la manifestation. "Nous attendons à présent une Commission européenne qui va en avant, qui a des objectifs et une dynamique pour réguler les marchés financiers et assurer la relance au niveau européen". Pour financer celle-ci, la CSC prône le lancement d'obligations européennes. "Cela aurait de grands effets, mais malheureusement, certains grands pays freinent", a-t-il déploré.
Pour Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, cette manifestation vise aussi à réclamer plus de justice dans les salaires. "Un PDG gagne en trois semaines ce que les travaillent touchent en un an! ", a-t-elle dénoncé vendredi, appelant également à plus d'efforts en Europe pour lutter contre la fraude fiscale, évaluée à 200 milliards d'euros en Europe, dont 10 milliards rien qu'en Belgique.
A côté des manifestants belges dans les rues de Bruxelles, plusieurs centaines de travailleurs français étaient également présents, arborant fièrement les couleurs de la CFDT, de Force Ouvrière ou encore de la CGT. On relevait aussi la présence de Luxembourgeois et de quelques Allemands.
Les syndicats s'étaient fixés pour objectif de réunir 40.000 manifestants. Selon leur propre estimation, ils étaient 50.000 vendredi dans le centre de la capitale. La police de Bruxelles de son côté faisait état, selon des estimations encore provisoires, de quelque 40.000 personnes.
Cette manifestation est la deuxième d'une série de trois journées de manifestations organisées par la Confédération européenne des syndicats en Europe. La première, organisée jeudi à Madrid, avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Les dernières sont programmées ce samedi, respectivement à Prague et Berlin.
La Libre Belgique - 15.05.09
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
15/05/2009
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