La grève dans les ports s'est poursuivie samedi, pour le deuxième jour consécutif, et l'activité doit rester perturbée jusqu'à lundi compris, en raison d'un appel de la CGT des ports et docks pour la défense de départs anticipés en retraite au titre de la pénibilité.
A Fos, le trafic marchandises (conteneurs et vrac) était perturbé samedi à hauteur de 80-90%, selon Serge Coutouris, responsable de la CGT des dockers du golfe.
A Marseille-Est, le trafic marchandises était paralysé à 100% pour les conteneurs, d'après Daniel Manca, secrétaire général CGT des dockers du port.
En outre, concernant le trafic passagers, "on a invité l'ensemble des croisiéristes à éviter Marseille", a-t-il déclaré.
Au Havre, deuxième port français après Marseille, le mouvement se poursuivait aussi, paralysant notamment les terminaux conteneurs. En raison de cette grève, plusieurs navires ont été détournés vers des ports du nord de l'Europe, a indiqué la CGT.
A Nantes/Saint-Nazaire, sept bateaux étaient bloqués samedi à quai et 12 au large, a précisé Yves Tual (CGT). Une nouvelle assemblée générale des salariés en grève doit se tenir lundi matin.
A La Rochelle, les dockers prolongeaient leur grève pour des revendications dans le dossier de l'amiante, produit cancérigène dont les victimes peuvent sous certaines conditions bénéficier de départs anticipés.
La CGT des ports et docks veut faire valider un accord sur la prise en compte de la pénibilité trouvé fin octobre avec les organisations patronales, qui devait permettre des départs à la retraite quatre à cinq ans avant l'âge légal pour 5 à 6.000 travailleurs portuaires, avec un financement reposant sur la branche mais également sur des fonds publics.
Le gouvernement demande lui une reprise des négociations "dans le cadre défini par la loi de novembre 2010 portant réforme des retraites", ce qui réduirait à deux ans l'anticipation des départs et ferait que moins de personnes seraient concernées.
Pour Jérémy Julien, secrétaire général adjoint de la CGT dockers au Havre, il est "incroyable de revenir sur tout ce qui était quasiment acquis".
"La mobilisation est toujours au rendez-vous", estime la CGT à Fos. "On essaie de nous noyer dans le dossier des retraites, alors que notre dossier était complètement déconnecté depuis deux ans", souligne le responsable Serge Coutouris.
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