Des heurts entre manifestants et policiers ont éclaté en Egypte où les protestations se sont poursuivies malgré l'interdiction des autorités, au lendemain de la mobilisation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trois décennies.
Au moins 500 personnes ont été arrêtées mercredi après la décision des autorités d'interdire les manifestations, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Parmi les personnes arrêtées figurent 121 membres de l'organisation islamiste des Frères musulmans, officiellement interdite mais tolérée dans les faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne.
2 000 personnes ont manifesté pour la deuxième journée consécutive à Suez, on rapporté des témoins. Trois manifestants avaient trouvé la mort à la suite des affrontements de mardi dans cette ville portuaire, dont l'un est décédé mercredi des suites de ses blessures. Au Caire, les affrontements ont eu lieu dans le centre-ville, près de la Cour suprême. La police a tiré des gaz lacrymogènes face aux manifestants qui jetaient des pierres. Un policier avait été tué mardi au Caire des suites de blessures reçues lors d'accrochages.
Trois manifestants et un policier sont décédés lors des manifestations d'hier
Les manifestations qui ont réuni au total quelque 15 000 personnes selon les chiffres officiels ont faits fait quatre morts. Trois manifestants sont décédés à Suez (nord de l’Egypte) après des heurts avec la police, et au Caire un policier a succombé après avoir été battu par des manifestants. Outre Le Caire, des défilés ont été organisés dans différentes villes de province, notamment à Alexandrie et Suez, malgré un dispositif policier massif. Ces manifestations anti-gouvernementales étaient les plus importantes depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain.
Accès à Facebook et Twitter bloqués
Le mouvement de protestation égyptien a fortement mobilisé parmi les jeunes et les classes moyennes au travers d'internet et des réseaux sociaux, posant un défi aux autorités tout comme à l'opposition traditionnelle. Comme en Tunisie, Facebook et Twitter ont fourni des outils de première importance pour sensibiliser, faire passer des slogans, indiquer des points de ralliement. "Ce qui s'est passé en Égypte a été quasiment entièrement organisé sur Facebook", souligne le politologue et blogueur Iskander al-Amrani. Face à cette nouvelle forme de contestation, le gouvernement égyptien a choisi de bloquer l'accès à Facebook, à Twitter et à d'autres sites.
Michèle Alliot-Marie tente de se racheter
La France déplore les morts lors de manifestations en Egypte, a déclaré mercredi à RTL la ministre des Affaires étrangères, en rappelant la politique française visant à appeler "à plus de démocratie dans tous les Etats". "Il ne s'agit pas pour la France de faire de l'ingérence" mais "nos principes sont des principes de respect de l'Etat de droit, de non-ingérence mais aussi d'appel à ce qu'il y ait toujours plus de démocratie et de liberté dans tous les Etats", a poursuivi la ministre.
Revenant sur sa proposition controversée d'aider les forces de police tunisiennes, Michèle Alliot-Marie a reconnu qu'elle s'était "peut-être mal exprimée". "J'ai été mal comprise", a-t-elle ajouté en assurant ne pas se sentir "affaiblie".
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