Les questions de sécurité figurent parmi les plus importantes dans les discours politiques et les rhétoriques électorales en France. Dans ces débats que répercutent fortement les médias, les statistiques servent généralement d’arguments d’autorité. Elles sont convoquées pour prouver le bien fondé de l’action d’un gouvernement, ou son échec selon ses opposants. Cela donne des « batailles de chiffres » auxquelles le citoyen ne comprend souvent pas grand-chose, qui n’éclairent guère le débat public et surtout permettent rarement d’évaluer correctement tant l’état des problèmes que l’efficacité des politiques publiques. On s’efforcera ici de clarifier les choses du point de vue de la construction et de l’usage des statistiques, en rappelant d’abord ce que nous appellerions volontiers trois « règles d’or » de l’analyse statistique en sciences humaines : 1) on ne peut rien dire d’un chiffre si l’on ignore comment il a été fabriqué ; 2) un seul chiffre ne saurait permettre de décrire ni mesurer un phénomène social complexe ; 3) les chiffres ne « parlent pas d’eux-mêmes », c’est nous qui les faisons parler.
- Lire l'intégralité de cet article de Laurent Mucchielli (CNRS) paru sans la revue Savoir/Agir (2010, n°93).
- Lire également "Le savant, l’expert et le politique : la production de connaissances sur les délinquances" (entretien de L. Mucchielli avec Louis Weber et Laurent Willemez) paru dans ce même numéro de revue.
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