« Sur le site de l’APEC 1/3 des offres sont des offres de stage, » et on y trouve des demandes de « responsable RH, analyste financier, libraire , etc. [...] Un stagiaire coûte à son employeur cinq fois moins qu’un salarié au SMIC. Le choix est donc rapide, pour l’entreprise qui s’inquiète de son budget en temps de crise ! Avec 417 euros mensuels un stagiaire touche moins que le RSA et deux fois moins que le seuil minimum de pauvreté. Il n’est pas comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise, n’a pas de droits ouverts au chômage, ne cotise pas pour la retraite ... Les stagiaires étaient 1, 2 millions en France en 2008 soit déjà une hausse de 50% en 3 ans. » Les militants de Génération Précaire dénoncent le recours massif aux stages pour occuper des fonctions qui relèvent de l’emploi.
Communiqué de Génération Précaire, 27 octobre 2010
Un inquiétant phénomène est constaté en ce début d’année universitaire : les étudiants devraient être en cours, les jeunes diplômés à la recherche d’un emploi, or nombreux sont jeunes diplômés qui se réinscrivent à la seule fin d’obtenir une convention de stage... Alors même que cela est devenu illégal !
Pour le diplômé qui voit le trou grandir dans son CV, le stage reste une manière de rester actif et de gagner en expérience professionnelle, même si cela implique détruire son propre emploi en acceptant de se brader. Nombre de jeunes se réinscrivent donc à la fac pour faire des stages, renforçant malgré eux le dumping social. En acceptant cela, les universités bradent leurs élèves, et contribuent à détruire l’emploi des jeunes, en jouant le jeu des entreprises peu scrupuleuses.
Malgré le récent décret applicable au 1er septembre interdisant les stages post formation, des universités se livrent, contre inscription, à une distribution massive de conventions de stage. Ces inscriptions gonflent artificiellement les effectifs. L’intérêt est budgétaire mais met également en exergue la lutte entre universités et Valérie Pécresse sur la question de la professionnalisation des étudiants. Ainsi les organismes de formation pourvoient en stagiaires le marché du travail, laissant aux entreprises un choix que les jeunes n’ont pas : la possibilité d’obtenir pour 5 fois moins cher un jeune diplômé, déjà expérimenté, et d’autant plus flexible et volontaire qu’il acceptera le stage avec la promesse d’une embauche s’il fait l’affaire...
Un stagiaire coûte à son employeur cinq fois moins qu’un salarié au SMIC. Le choix est donc rapide, pour l’entreprise qui s’inquiète de son budget en temps de crise ! Avec 417 euros mensuels un stagiaire touche moins que le RSA et deux fois moins que le seuil minimum de pauvreté. Il n’est pas comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise, n’a pas de droits ouverts au chômage, ne cotise pas pour la retraite ... Les stagiaires étaient 1, 2 millions en France en 2008,(source Min. Ens. Sup.) soit déjà une hausse de 50% en 3 ans. Génération Précaire prévoit depuis la crise une explosion du nombre de stages qui ont remplacé les emplois détruits, et demande l’annonce des chiffres post-crise, qui est sans cesse reportée. Pour Simon, « Le fait que les chiffres post crise ne soient pas annoncés révèle le suivi défaillant du phénomène par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ».
« Pour les jeunes, il y a du travail mais il n’y a plus d’emploi. » affirme Hela. En témoigne le nombre de stages « offerts » sur les moteurs de recherche d’emploi. Sur le site de l’APEC 1/3 des offres sont des offres de stage, sur Monster les recruteurs demandent pour leurs stages à pourvoir immédiatement une « expérience significative » voire un « diplôme validé ». Sont proposés en stage des postes de responsable RH, analyste financier, libraire , etc. Ex. de stage à responsabilités chez Virgin Mobile=181&101[]=155http://www.village-justice.com/annonces/stagiaire-juridique-f-h/offres/26433 ?action=search&6[]=181&101[]=155] : « Diplômé(e ) de 3ème cycle (DEA, DESS, Magistère) en droit de la concurrence ou droit des affaires orienté droit des nouvelles technologies ou droit des communications électroniques, vous souhaitez mettre vos connaissances en pratique grâce à un stage conventionné ». Ou soyez stagiaire vendeur chez Norauto ! ou chez Christian Dior Couture qui recherche du monde pour les fêtes... « Goût prononcé pour l’industrie du luxe et la mode nécessaire ».
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3088
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