Les plans de relance de l’économie ont cédé la place aux plans d’austérité destinés à rassurer les marchés financiers. De nouvelles coupes drastiques sont prévues en Grèce, en Irlande ou au Royaume-Uni. La fonction publique et les ménages sont les premiers touchés.
Plus de 100 000 personnes, record battu, la semaine dernière dans les rues de Bruxelles. Une grève générale le même jour en Espagne, une autre prévue le 24 novembre prochain au Portugal. A chaque fois, l’objectif est le même : dénoncer les plans d’austérité nationaux. Mais, rien n’y fait : en Espagne, au Royaume-Uni ou en France, de nouvelles mesures viennent régulièrement s’ajouter aux plans de rigueur déjà adoptés.
Nouvel exemple avec la Grèce qui compte désormais faire passer son déficit budgétaire sous la barre des 7 % en 2011, et non plus 7,6 % comme prévu lors de l’accord signé au printemps avec le FMI et l’UE. De son côté, L'Irlande, en proie à un déficit public abyssal de 32 %, s'est lancée dans une chasse aux économies tous azimuts pour palier le coût du sauvetage de ses banques. La Banque centrale plaide pour des coupes budgétaires drastiques dans la fonction publique et les dépenses sociales.
Tous les pays européens ne sont pas à ce point au bord du gouffre. Mais, quel que soit le niveau de déficit et l’ampleur des mesures de rigueur, les premiers touchés sont souvent les mêmes : les fonctionnaires dont les salaires seront gelés (Portugal) ou baissés (Espagne, Irlande, Grèce) ; les ménages qui supportent les hausses de TVA (Grèce, Espagne) ou les coupes dans les prestations sociales (Allemagne). Les entreprises sont pour l'instant relativement épargnées.
Le déficit devrait atteindre un niveau record d'environ 7,7 % du PIB à la fin de l'année. L'objectif est de le ramener à 6 % en 2011, ce qui suppose de trouver 40 milliards d’euros. Comment faire ? Le gouvernement mise d'abord la reprise de l'activité. Attendue à 2 % - une hypothèse pour le moins optimiste -, la croissance pourrait faire rentrer à elle seule 12 milliards d'euros en 2011. La fin des mesures de relance rapportera mécaniquement 16 milliards d'euros l'année prochaine. On est encore loin du compte. D’où la mise en place, par petites touches, d’un plan de rigueur qui passe par 7 milliards d'euros de dépenses coupées dès 2011 et 9,4 milliards de recettes du fait de la réduction des niches fiscales et sociales.
C’est d’abord l’Etat qui va devoir se serrer la ceinture : les dépenses de fonctionnement et d'intervention seront rognées de 5 %, les collectivités locales subiront pendant trois ans le gel des dotations budgétaires de l'Etat. Le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique portera à 31 400 le nombre de postes supprimés en 2011. Côté recettes, le gouvernement prévoit – outre le rabotage d’une vingtaine de niches fiscales -, de nouvelles taxes sur les complémentaires santé, les "box triple play" Internet, les banques et l’épargne. Les assurés sociaux seront aussi mis à contribution puisque les dépenses de santé seront moins bien remboursées.
Pour éviter toute dispute interne à la coalition, Angela Merkel a renoncé à relever les impôts, même si les rumeurs reviennent régulièrement concernant une possible hausse du taux réduit de la TVA. Dès 2011, deux nouvelles taxes seront néanmoins créées : un impôt sur le transport aérien et une taxe sur le combustible nucléaire, qui sera exigée jusqu’en 2016 aux sociétés exploitant des centrales nucléaires et devrait rapporter 2,3 milliards d’euros par an.
La cible privilégiée du gouvernement concerne le service public, ce "trop d’Etat" tant critiqué par David Cameron pendant sa campagne électorale. Londres a déjà prévu que 600 000 postes de fonctionnaires seront supprimés, les syndicats estiment ce chiffre supérieur au million. Deuxième cible traditionnelle des conservateurs : le système d’aides sociales. Le gouvernement vient ainsi d'annoncer qu'elles ne pourront plus dépasser le revenu moyen britannique, soit environ 500 livres par semaine (580 euros).
Côté recettes, le Gouvernement socialiste de José Luis Zapatero remplit sa promesse de faire participer les plus aisés à l'effort national en augmentant l'impôt sur le revenu pour les ménages gagnant plus de 120 000 euros et plus de 175 000 euros. Ils seront imposés respectivement à hauteur de 44 % et 45 % contre 43 % actuellement. Ce taux pourra atteindre jusqu’à 49 %, en fonction des normes en vigueur dans les communautés autonomes. D'autres mesures fiscales sont prévues qui viennent compléter la hausse de 2 % de la TVA, qui passe de 16 % à 18 %, en vigueur depuis le mois de juillet 2010.
L’état va également ponctionner davantage les banques : il y a fort à parier que la hausse sera répercutée sur les commissions et emprunts. Les particuliers supportent directement l’essentiel des plans de rigueur. Ce sont eux aussi qui en subiront les conséquences : le Bureau international du travail (BIT) a récemment estimé que les programmes d’austérité ont conduit en Europe à une "une détérioration sur le front du chômage". Résultat : "la reprise de l'emploi qui était attendue en 2013 devrait plutôt arriver en 2015". C'est l'autre coût de la crise pour les Européens. Le plus élevé.
http://fr.myeurop.info/2010/10/07/au-palmares-de-lausterite-365
Nouvel exemple avec la Grèce qui compte désormais faire passer son déficit budgétaire sous la barre des 7 % en 2011, et non plus 7,6 % comme prévu lors de l’accord signé au printemps avec le FMI et l’UE. De son côté, L'Irlande, en proie à un déficit public abyssal de 32 %, s'est lancée dans une chasse aux économies tous azimuts pour palier le coût du sauvetage de ses banques. La Banque centrale plaide pour des coupes budgétaires drastiques dans la fonction publique et les dépenses sociales.
Tous les pays européens ne sont pas à ce point au bord du gouffre. Mais, quel que soit le niveau de déficit et l’ampleur des mesures de rigueur, les premiers touchés sont souvent les mêmes : les fonctionnaires dont les salaires seront gelés (Portugal) ou baissés (Espagne, Irlande, Grèce) ; les ménages qui supportent les hausses de TVA (Grèce, Espagne) ou les coupes dans les prestations sociales (Allemagne). Les entreprises sont pour l'instant relativement épargnées.
France : des hausses d’impôts qui ne disent pas leur nom
Le projet de budget pour 2011 prévoit une réduction sans précédent des déficits grâce à une baisse des dépenses et un rabotage des fameuses niches fiscales. Alors que le gouvernement réfute le terme de hausse d’impôts, les statistiques sont sans appel : le taux des prélèvements obligatoires retrouvera en 2012 son niveau de 2007 (43,2 %).Le déficit devrait atteindre un niveau record d'environ 7,7 % du PIB à la fin de l'année. L'objectif est de le ramener à 6 % en 2011, ce qui suppose de trouver 40 milliards d’euros. Comment faire ? Le gouvernement mise d'abord la reprise de l'activité. Attendue à 2 % - une hypothèse pour le moins optimiste -, la croissance pourrait faire rentrer à elle seule 12 milliards d'euros en 2011. La fin des mesures de relance rapportera mécaniquement 16 milliards d'euros l'année prochaine. On est encore loin du compte. D’où la mise en place, par petites touches, d’un plan de rigueur qui passe par 7 milliards d'euros de dépenses coupées dès 2011 et 9,4 milliards de recettes du fait de la réduction des niches fiscales et sociales.
C’est d’abord l’Etat qui va devoir se serrer la ceinture : les dépenses de fonctionnement et d'intervention seront rognées de 5 %, les collectivités locales subiront pendant trois ans le gel des dotations budgétaires de l'Etat. Le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique portera à 31 400 le nombre de postes supprimés en 2011. Côté recettes, le gouvernement prévoit – outre le rabotage d’une vingtaine de niches fiscales -, de nouvelles taxes sur les complémentaires santé, les "box triple play" Internet, les banques et l’épargne. Les assurés sociaux seront aussi mis à contribution puisque les dépenses de santé seront moins bien remboursées.
Allemagne : coupes claires dans les dépenses sociales
Le plan de rigueur allemand, qui prévoit d’économiser 81,5 milliards d’euros sur quatre ans, porte essentiellement sur les dépenses et les premiers visés sont les chômeurs et les bénéficiaires du minimum social. Avec la réduction des aides allouées, Berlin espère économiser 2,5 milliards d’euros par an. Des mesures d’économies dans le domaine administratif devraient également dépasser les 3 milliards d’euros par an.Pour éviter toute dispute interne à la coalition, Angela Merkel a renoncé à relever les impôts, même si les rumeurs reviennent régulièrement concernant une possible hausse du taux réduit de la TVA. Dès 2011, deux nouvelles taxes seront néanmoins créées : un impôt sur le transport aérien et une taxe sur le combustible nucléaire, qui sera exigée jusqu’en 2016 aux sociétés exploitant des centrales nucléaires et devrait rapporter 2,3 milliards d’euros par an.
Royaume-Uni : l’un des pires budgets d’austérité de l’histoire
Le Royaume-Uni se prépare à l’un des pires budgets d’austérité depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. L’objectif est de rendre bénéficiaire, en 2015, les comptes de l’Etat. Comme le déficit public s’élève cette année à 10,8 % du PIB, le nouveau Premier Ministre conservateur compte économiser 80 milliards. Son plan détaillé sera annoncé le 20 octobre. On sait déjà que les hausses d’impôts compteront pour 23 % du montant des économies et les coupes budgétaires pour 77 %.La cible privilégiée du gouvernement concerne le service public, ce "trop d’Etat" tant critiqué par David Cameron pendant sa campagne électorale. Londres a déjà prévu que 600 000 postes de fonctionnaires seront supprimés, les syndicats estiment ce chiffre supérieur au million. Deuxième cible traditionnelle des conservateurs : le système d’aides sociales. Le gouvernement vient ainsi d'annoncer qu'elles ne pourront plus dépasser le revenu moyen britannique, soit environ 500 livres par semaine (580 euros).
Espagne : participation des plus riches à l’effort
L'objectif du budget 2011, en cours d'examen au Parlement, est de permettre au pays de retrouver un déficit public de 6 % du PIB en 2011, contre 11,2% en 2009, autrement dit d’économiser 15 milliards d'euros en deux ans. Il prévoit donc de réduire les dépenses de près de 7,9 %. Les investissements baissent de 38%, ce qui pourrait freiner la reprise économique, encore fragile. La baisse de 5 % du salaire des fonctionnaires, en vigueur depuis juin, est confirmée. Il est prévu que seul un fonctionnaire sur dix qui partent à la retraite soit remplacé.Côté recettes, le Gouvernement socialiste de José Luis Zapatero remplit sa promesse de faire participer les plus aisés à l'effort national en augmentant l'impôt sur le revenu pour les ménages gagnant plus de 120 000 euros et plus de 175 000 euros. Ils seront imposés respectivement à hauteur de 44 % et 45 % contre 43 % actuellement. Ce taux pourra atteindre jusqu’à 49 %, en fonction des normes en vigueur dans les communautés autonomes. D'autres mesures fiscales sont prévues qui viennent compléter la hausse de 2 % de la TVA, qui passe de 16 % à 18 %, en vigueur depuis le mois de juillet 2010.
Portugal : gel des salaires dans la fonction publique
Après un déficit de 9,6 % du PIB en 2009, le gouvernement espère revenir à 7,3 % cette année puis à 4,6 % en 2011. Pour cela, les dépenses publiques devraient diminuer de 6,7 %. Au gel des salaires de la fonction publique, s’ajoute la réduction de 5 % de la masse salariale des fonctionnaires. La TVA déjà passée de 20 à 21 % au 1er juillet, va augmenter de nouveau de deux points. Les aides familiales seront supprimées à partir de 650 euros par mois, une mesure qui concerne près de 1,5 millions de personnes.L’état va également ponctionner davantage les banques : il y a fort à parier que la hausse sera répercutée sur les commissions et emprunts. Les particuliers supportent directement l’essentiel des plans de rigueur. Ce sont eux aussi qui en subiront les conséquences : le Bureau international du travail (BIT) a récemment estimé que les programmes d’austérité ont conduit en Europe à une "une détérioration sur le front du chômage". Résultat : "la reprise de l'emploi qui était attendue en 2013 devrait plutôt arriver en 2015". C'est l'autre coût de la crise pour les Européens. Le plus élevé.
http://fr.myeurop.info/2010/10/07/au-palmares-de-lausterite-365
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