Pauline Jahan
En prévision de la nouvelle manifestation prévue le 2 octobre contre la réforme des retraites, le point sur la mobilisation de la jeune génération avec Azwaw Djebara du bureau national de l'Unef.
L'Unef va distribuer près de 300.000 tracts et coller 50.000 affiches dans les universités pour encourager les étudiants à protester contre la réforme des retraites.
Pourquoi exhortez-vous les jeunes à se mobiliser massivement samedi 2 octobre?
Tout d'abord parce que le gouvernement a peur de les voir dans la rue. Lorsque la mobilisation de la jeunesse a été massive, elle a souvent été victorieuse. Cela a été le cas pour les manifs anti-CPE, pour les réformes Pecresse et les mobilisations régulières des lycéens. Cette réforme des retraites concerne les jeunes aujourd'hui et les concernera demain. Elle les pénalise dès maintenant à l'entrée sur le marché du travail. Selon la CGT, en tentant de maintenir au travail deux ans de plus les salariés déjà en place, c'est près d'un million d'emplois qui ne seront pas libérés. Le report à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite va accentuer le chômage des jeunes. La réforme les enferme aussi dans la précarité de demain, car aucun jeune ne pourra cotiser pour une retraite à taux plein jusqu'à 67 ans ! Cette réforme, qu'Eric Woerth a vendu au nom de la jeune génération, est contre elle. La promesse d'avenir de cette réforme se résume à être étudiant à 20 ans, chômeur à 25 et toujours précaire à 67 ans.
Les jeunes étaient peu mobilisés lors des dernières manifestations. Sont-ils moins militants que leurs ainés ?
C'est une image d'Epinal à laquelle nous voulons tordre le cou. Il y a eu un écart entre la manifestation du 7 septembre et celle du 23 septembre. Lors de la dernière en date, les jeunes sont descendus de manière naturelle dans la rue. Entre 10.000 et 15.000 jeunes ont grossi les rangs du cortège parisien, et plus d'un milier dans les grande villes étudiantes comme Lyon, Marseille, Toulouse ou Montpellier. Ce n'est pas extraordinaire au vu des chiffres globaux, mais c'est la période de la rentrée universitaire, de la reprise des cours, des réunions d'information et des pré-rentrées. C'est une époque de découvertes dans les facs.
Vous attendez-vous à une plus forte mobilisation des jeunes samedi ?
Nous savons, par tradition, que nous avons plus de mal à mobiliser les jeunes pendant le week-end. Beaucoup d'entre eux quittent leur ville d'études et rentrent chez leurs parents. Mais nous allons mener une campagne nationale d'information sur les retraites dans les universités pour les mobiliser. Ils doivent se dire "ce week-end, je ne rentre pas chez papa-maman : je manifeste". Nous allons organiser des assemblées générales, des actions dans les villes étudiantes. Nous avons notamment prévu un rassemblement devant le siège de l'UMP à Paris.
Quelles sont les revendications de la jeunesse ?
Nous sommes solidaires des salariés et nous manifestons à leurs côtés. Nous avons aussi la volonté de faire sortir des revendications liées à notre génération, afin de prendre en compte ses évolutions. Nous souhaitons une prise en compte des années d'études, de stage et d'intérim dans le calcul des cotisations. Nous voulons que notre génération soit prise en compte dans le débat public et apporter notre contribution. Nous ne manifestons pas pour tout rejeter en bloc, mais nous voulons montrer qu'il existe d'autre solutions pour financer une retraite à haut niveau pour tous. La jeunesse est déterminée dans la nouvelle séquence sociale qui s'ouvre à ne pas subir cette réforme.
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