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11/06/2010

Manifeste pour l’indépendance de l’Organisation mondiale de la santé

Appel

Pourquoi l’OMS doit-elle demander la révision de l’accord du 28 mai 1959 avec l’AIEA ?

L a controverse sur la gestion, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de la « pandémie » de grippe A (H1N1) jette une lumière crue sur l’action de cette agence de l’ONU. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, sur la proposition du docteur Wolfgang Wodarg, ancien président de la sous-commission de la Santé, a décidé de préparer un rapport qui abordera la question d’une éventuelle connivence entre les fabricants de vaccins et certains experts conseillers de l’OMS.

Nous aimerions que ce souci de transparence s’étende à d’autres domaines, et en particulier à ses rapports avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont l’un des objectifs est la promotion du nucléaire civil. En effet, rares sont ceux qui savent que l’OMS et l’AIEA ont signé un accord, le 28 mai 1959 (WHA 12-40), par lequel ces deux agences de l’ONU ne peuvent prendre de position publique qui puisse nuire à l’une ou l’autre. Cet accord peut expliquer la désinformation entretenue par l’OMS à l’égard du nucléaire, notamment sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl. Le communiqué du 5 septembre 2005, cosigné par l’OMS et l’AIEA, est un exemple de cette désinformation quand il donne pour bilan « définitif » de la catastrophe une cinquantaine de morts et environ 4 000 décès potentiels des suites d’une radio-exposition consécutive à l’accident. Pas un mot sur les centaines de milliers de liquidateurs venus de toute l’URSS pour décontaminer le site. Or sur les 173 000 liquidateurs russes, enregistrés comme victimes malades du fait de leur passage à Tchernobyl, 10 % étaient décédés en 2001 et 30% avaient été reconnus comme invalides (déclaration du directeur de la santé de Russie à la à la Biélorussie  : en 2000, selon le vice-ministre de la Santé, seuls 20 % d’entre eux étaient considérés en « bonne santé », alors qu’ils l’étaient à 80 % en 1985.

Le dernier communiqué commun de l’OMS et de l’AIEA, daté du 24 avril 2009, implique que les territoires affectés par l’accident ne sont plus dangereux pour les populations, qu’il faut seulement « rassurer par des conseils pratiques » et convaincre « d’un retour à la vie normale »… C’est dans ce contexte que l’institut indépendant Belrad, à Minsk (Biélorussie), qui mesure depuis 1990 la radioactivité incorporée chez les enfants et les traite par des cures de pectine pour réduire leur taux de césium 137, s’est vu refuser les subsides qu’il demandait à l’Union européenne au motif suivant  : « La thématique de votre projet n’est plus d’actualité. »

Or, un ouvrage scientifique, Chernobyl  : Consequences of the Catastrophe for People and the Environment, d’Alexei Yablokov, Vassily Nesterenko et Alexei Nesterenko, vient d’être publié, dans sa version anglaise, par l’Académie des sciences de New York. Il présente une synthèse de 5 000 études de terrain dans les pays contaminés, qui s’inscrit en faux contre le bilan de l’OMS-AIEA (1).

Les soussigné(e)s demandent à l’OMS de défendre son indépendance en révisant l’accord de 1959 avec l’AIEA pour  :

– remplir son mandat constitutionnel, qui est « d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible » et d’« aider à former parmi les peuples une opinion éclairée »  ;

– encourager les études de terrain sur la contamination radioactive par des chercheurs indépendants qu’on veut ignorer (tel Youri Bandajevsky), avec notamment l’organisation de forums  ;

– soutenir les projets de ceux qui tentent de lutter contre les effets de la catastrophe.

http://www.nyas.org/AboutUs/MediaRelations/Detail.aspx ?cid=16b2d4fe-f5b5-4795-8d38-d59a76d1ef33

Les premiers signataires

Raymond Aubrac, ancien résistant, Paris. Robert Barbault, écologue, professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, Paris. Bernard Doray, psychanalyste et anthropologue, Paris. Jean-Pierre Dupuy, philosophe, professeur à l’université Stanford (Californie). Mgr Jacques Gaillot, évêque, Paris. Françoise Héritier, professeur au Collège de France, Paris. Stéphane Hessel, ambassadeur de France, Paris. Corinne Lepage, députée européenne, ancienne ministre de l’Environnement, Paris. Mère Hypandia, Higoumène, monastère de Solan, 30330 La Bastide d’Engras. Danielle Mitterrand, présidente de la fondation France Libertés, Paris. Edgar Morin, sociologue, philosophe, Paris. Rémi Pagani, maire de Genève (Suisse). Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie, Metz. Pierre Rabhi, agro-écologiste et écrivain, Ardèche. Michèle Rivasi, députée européenne, Valence. Philippe Roch, ancien ministre de l’Environnement, Russin, Suisse. Jacques Testart, biologiste, Paris. Gérard Toulouse, physicien, membre de l’Académie des sciences, Paris. Jean Ziegler, sociologue, vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme, Genève (Suisse). Et dans l’ex URSS : Hanukova M. Abramovna, sociologue, Saint- Pétersbourg (Russie). Oksana Bezuglaya, étudiante, Kiev, (Ukraine). Vlatcheslav Charskyi, représentant l’ONG du club AGAT, Bishkek (Kirghizistan). Evgeni Gayev, mathématicien, Institut de mécanique des fluides, Kiev (Ukraine). Helen Goncharenko, professeure de radiobiologie, Moscou (Russie). Paul Igor Hadjamberdiev, médecin et écologue, Bishkek (Kirghizistan). Albert Kalashnikov, porte-parole régional (Amour) du parti Yabloko, Blagoveshchensk (Russie). Natalia Kalinina, professeure assistant à la faculté de journalisme de l’université d’État de l’Amour, Blagoveshchensk (Russie). Julia Kalmykova, chef de projet à l’ONG EcoMuseum, Karaganda (Kazakhstan). Valeriya Kotovets, ingénieur, journaliste, Volgograd (Russie). Feodor V. Kronikovsky, retraité, Roshchino (Russie). Yurij B. Kudriashov, professeur de radiobiologie, Moscou, (Russie). Soniya Kurbanova, Union socialécologique tadjike, Douchanbé (Tadjikistan). Anatoly Lebedev, comité du service d’assistance régionale, Vladivostok (Russie). Ludmila Morozova, écologue, Petrozavodsk (Russie). Dr. Iaroslav Movchan, enseignant, naturaliste, Kiev, (Ukraine). Valeria I. Naydich, radiobiologiste, Moscou (Russie). Irina I. Pelevina, radiobiologiste, Moscou (Russie). Vitaly Servetnik, écologiste, Mourmansk (Russie). Anatoli Shpunt, physicien, écologue, République de l’Altay (Russie). Sergey Simak, co-porte-parole de l’Union internationale sociale-écologique, Samara (Russie). Alexey Toropov, écologiste, directeur régional de l’ONG Agence écologique sibérienne, Tomsk (Russie). Alexey Zimenko, écologiste, Moscou (Russie).

http://www.humanite.fr/2010-06-10_Idees-Tribune-libre-Histoire_Manifeste-pour-l-independance-de-l

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