Deux syndicalistes français de l'usine française de l'équipementier américain, qui a fermé le 1er octobre, se sont rendus à Chicago la semaine dernière pour assister à une assemblée générale d'actionnaires. En vain. Témoignage de Denis Parise, secrétaire du CE de Molex.
Partis mercredi de Villemur-sur-Tarn pour les Etats-Unis, Guy Pavant, délégué syndical, et Denis Parise, secrétaire du CE de Molex France, ont eu le sentiment d'être "persona non grata" outre-Atlantique. Venus pour assister à une assemblée générale d'actionnaires le jeudi 30 octobre, au siège de l'équipementier automobile, à Chicago, ils ont été refoulés par le service d'ordre de la société
Les deux syndicalistes CGT avaient pourtant été officiellement invités par leurs homologues américains de l'AFL-CIO, la principale centrale syndicale américaine de Molex, pour témoigner sur "la façon dont les dirigeants de Molex ont bafoué les lois françaises" pour la fermeture de l'usine de Villemur-sur-Tarn , n Haute-Garonne, le 1er octobre dernier.
Mais la direction de Molex ne l'entendait pas de cette oreille ; les difficultés ont commencé pour nos deux cégétistes dès que leur avion a atterri à Chicago. "A peine avons-nous posé le pied sur le sol américain que la douane et la police nous ont embarqué pour un interrogatoire qui a duré plus de quatre heures", confie Denis Parise. "Nous étions fichés comme des terroristes ! Ils nous ont même sorti des articles de presse pour voir si c'était bien nous qui étions en photo", ajoute-t-il.
Finalement autorisés à pénétrer sur le sol américain, Guy Pavant et Denis Parise se rendent comme convenu à l'assemblée générale des actionnaires de leur ancienne direction. Mais là, c'est le service d'ordre de Molex, flanqué de la police, qui les attendait pour leur barrer la route. Les deux Français ont été priés de quitter les lieux. Ils disposaient pourtant d'un mandat fourni par l'AFL-CIO.
En France, le combat pour la survie del'usine continue
Les représentants de cette centrale syndicale américaine, qui est portant actionnaire de l'équipementier automobile, ont eux aussi été refoulés. Selon Denis Parise, le syndicat américain AFL-CIO devrait engager des poursuites judiciaires contre la direction de Molex pour délit d'entrave.
Déçus ? "Pas vraiment. Molex a toujours été dans l'irrégularité", explique Denis Parise, qui rappelle que pas moins de quatre procès ont été intentés en France contre la direction. Le secrétaire du CE et son comparse en ont profité pour jouer les touristes à Chicago. Ils sont rentrés lundi dans le Sud-Ouest de la France.
Pour eux, le combat continue. Après onze mois de lutte contre le projet de fermeture de l'usine française de son actionnaire américain, le CE de Molex avait accepté le 16 septembre de cesser de bloquer le plan social, ce qui a entraîné l'envoi des lettres de licenciements le 1er octobre à l'ensemble du personnel (283 personnes), sauf la trentaine d'élus du CE.
Un fonds d'investissement américain, HIG, a annoncé qu'il reprendra le site, et une petite partie des salariés, à savoir une vingtaine à la réouverture de l'usine et une soixantaine au bout d'un an. Des engagements trop timides selon Denis Parise qui espère obtenir plus de gages d'emploi en organisant prochainement une table ronde entre le repreneur, les représentants des salariés, les constructeurs automobiles français et les élus régionaux. "Les dirigeants de Moles sont partis en laissant les machines, explique le secrétaire du CE. Il est donc possible de refaire rapidement tourner l'usine."
L'Expansion.com - 02.11.09
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