Georges Labica
Or, ils se comportent comme des personnes. C’est pourquoi l’on dit : « la Mondialisation impose que… », « le Marché exige que… », ou « les Bourses se concertent afin de … ». Ces non personnes se soumettent les personnes, car elles sont beaucoup plus puissantes qu’elles. Elles forment une nouvelle Sainte Trinité en quelque sorte, dont les personnes doivent subir les humeurs et les caprices. On évoque « les heurts de la Mondialisation », « la mauvaise santé du Marché » (ex. : son « ébriété financière »), ainsi que « les turbulences de la Bourse ». Et ces trois-là n’entrent jamais en conflit. Au contraire, leurs horloges sont réglées les unes sur les autres, la Bourse jouant le rôle de l’horloge parlante ou de la marionnettiste qui tire les ficelles…des personnes évidemment Lesquelles se voient condamnées à une philosophie de la résignation inspirée, au choix, de l’Anankè, de la Providence ou du Mektoub, aux desseins tout aussi impénétrables.
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