La catastrophe nucléaire en cours au Japon était prévisible. Et prévue, par au moins un expert japonais. Mediapart a retrouvé (accès payant) un article paru en août 2007 dans la version japonaise du International Herald Tribune (éditée en partenariat avec le grand quotidien Asahi Shimbun). Son auteur est le sismologue Ishibashi Katsuhiko, qui, explique le site, "faisait partie du comité d'experts chargé d'établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises. Il en avait démissionné pour protester contre la position du comité. Il estimait que les recommandations fixées par le comité étaient beaucoup trop laxistes". |
"A moins que des mesures radicales ne soient prises pour réduire la vulnérabilité des centrales aux tremblements de terre, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche, écrivait le prof d'université (son article est à lire ici).
"Katsuhiko a lancé son alerte en 2006, année où les normes de sécurité anti-sismiques japonaises ont été renforcées. Selon le sismologue, ce renforcement étaient encore très insuffisant. Les faits lui ont donné raison dès l'année suivante, indique Mediapart. Le 16 juillet 2007, un séisme de magnitude 6,8 a provoqué des incidents sérieux à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, la plus importante unité de production d'électricité nucléaire au monde. (…) Ainsi, l'accident qui vient de se produire à Fukushima ne peut être considéré comme une véritable surprise."
L'article indique une donnée jusqu'ici peu mise en avant : si les centrales japonaises sont vulnérables aux séismes, c'est qu'elles auraient "été construites pendant une période où il s'est trouvé que l'activité sismique était relativement faible - du moins pour le Japon. On s'est basé sur cette activité pour définir la résistance anti-sismique des installations nucléaires, et on en a construit 55, ce qui fait du Japon le troisième producteur mondial d'électricité nucléaire. Or, à partir de 1995 et du grand tremblement de terre qui a dévasté la ville de Kobe, il y a eu un regain d'activité sismique sur l'archipel. Il aurait été donc nécessaire de revoir à la hausse la protection anti-sismique des centrales. Pour Katsuhiko, les centrales qui ne pouvaient pas être suffisamment sécurisées devaient être fermées. Cela n'a pas été fait."
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