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28/05/2011

L’Europe contre le monde

Pepe Escobar

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Les européens ne permettent pas le FMI de se « réformer » a point d’être dirigé par le monde émergeant.
Et le procès du siècle ne sera pas après tout celui d’Oussama Ben Laden.
Il opposera d’une part « Ophélia », une immigrante musulmane d’Afrique de l’Ouest ax Etats-Unis, veuve de 32 ans qui nourrit sa fille adolescente en travaillant comme femme de chambre dans un hôtel cinq étoiles de Manhattan.
Et d’autres parts, Dominique Strauss-Kahn (DSK), un français de 62 ans, ex-chef du Fonds Monétaire International [FMI), un ex-vainqueur virtuel des élections présidentielles françaises de 2012 et ex-poids lourd du capitalisme avancé.
Il s’agit d’une métaphore de l’actuelle guerre civile inhérente au capitalisme avancé ou – en réalité – de la vie comme nous la connaissons, où le pouvoir a usuellement raison et où la démocratie est réduite à une mascarade.
Au cours des derniers jours , il fut possible de croire à l’idée selon laquelle l’histoire permettrait une sorte de justice poétique dans la forme duquel le FMI – grâce à une travailleuse africaine musulmane – puisse être dirigé par un technocrate du monde émergeant au lieu que FMI nomme encore un des mêmes anciens visages européen.
Cela ne semble déjà ne plus être le cas.

Les affreuses sœurs

Tous, à Washington et au delà, savent que les « affreuses sœurs » : le FMI et la Banque Mondiale (BM), ont été conçues comme un instrument pour que l’Occident établisse la loi pour les marchés émergents- tout le processus repose sur un supposé matelas de velours « neutre » ou « multilatéral ».
Les nombreux économistes qui ont travaillé pour les affreuses soeurs pendant les dernières décennies ont fini à de postes de haut niveau– des ministères aux Banques Centrales – dans tout le Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine. Cela explique – parmi d’autres absurdités – pourquoi ils ont toujours insisté pour investir les réserves de leurs pays dans des dettes émises par les Etats-Unis ou des nations de l’Union Européenne. Eh bien, parce que c’est « sûr ».
Au même moment, tous ont avalé la fiction dont selon laquelle le FMI était un « associé crédible » pour leurs gouvernements. Mais, il le n’était pas ; le seul « associé crédible » du FMI a toujours été le Trésor des Etats-Unis.
Avant la crise financière globale de 2008 provoquée par Wall Street, la crédibilité du FMI était risible. Pas seulement à cause de la façon dont il avait géré la crise financière asiatique de 1997-1998, détruisant quasiment des économies entières, de la Thaïlande à l’Indonésie, avec son terrifiant ajustement structurel qui ne fait pas de distinctions. Pas seulement à cause de la façon dont il a traité le Brésil et la Russie. Et pas seulement parce qu’il a fait tout son possible pour détruire l’Argentine après que celle-ci ait été en défaut de paiement à la fin 2001.
C’est dans cette étendue politique dévastée que DSK- un économiste, avocat et négociateur super intelligent- a commencé à se distinguer. Il a profité tout de suite pour commencer la discussion sur la crise de 2008 au sein du G20 au lieu du G8 et ainsi a inclus les puissantes voix des marchés émergents.
En 2010 il a même convaincu les Européens du FMI de partager certains de ces obscurs quotas de droits de vote avec les économies émergentes. Et ne parlons pas de partialité. Les Etats-Unis n’ont pas moins de 16,8 % des droits de vote ; l’Europe un impressionnant 35,6 %. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, à eux trois, ont plus de 15,5 %. La Chine a seulement 3,6 %. Le Brésil qui représente à neuf pays sud-américains a seulement 1,3 %.
Quand quelqu’un aussi indubitablement progressiste que le Prix Nobel Joseph Stiglitz, loue ton travail, tu sais que le FMI est réellement en train de changer. Sitglitz n’a pas tardé à reconnaître que DSK essayait de mettre d’implanter un nouveau modèle, moins axé sur les privatisations à la manière du Far West et la main dure contre les syndicats.
C’est comme si le FMI avait vu soudain la lumière, à la manière des Blues Brothers, et se trouvait désormais sr la route de la redistribution de la richesse ; dans l’analyse de Stiglitz : « renforcement de la négociation collective … refonte des politiques fiscales et de dépenses pour stimuler l’économie à travers des investissements à long terme, et l’introduction de politiques sociales qui assurent une chance pour tous ».
Il n’est pas étonnant que ce que DSK essayait de faire n’a pas vraiment plu aux élites financières occidentales. S Une semaine seulement avant sa spectaculaire chute, possiblement auto infligée, il a déclaré à l’Université George Washington : « le pendule oscillera du marché à l’État » et a demandé rapidement « une nouvelle forme de globalisation pour empêcher que la ‘main invisible’ des marchés faiblement réglés devienne un ‘poing invisible’ ».

Les banquiers gagnent encore

La majorité des français sont sûrs que DSK a été piégé. C’est quelque chose que les français ont à résoudre sur leur divan collectif. Quoiqu’il soit arrivé dans le suite du Sofitel proche de Times Square, le fait est que le dirigeant post-DSK du FMI (avec un salaire annuel de 521.000 dollars plus des incommensurables prestations), ne sera , sans aucune doute, pas révolutionnaire.
La chancelière allemande Angela Merkel, le néo-napoléonien président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre italien Silvio « bunga-bunga » Berlusconi et le président de la Commission Européenne (CE) José Manuel Barroso se sont hâtés de souligner que le prochain chef du FMI devrait être Européen. Beaucoup l’ont justifié en invoquant sans honte les actuelles règles tordues, après tout, l’Union Européenne est le plus grand « contributeur ».
Il est essentiel de remarquer que tous ceux qui en font l’apologie se trouve entre conservateurs et ultraconservateurs. Et peu leur importe les pays émergeants ; la priorité ce sont « les paquets » pour des économies européennes souffrantes comme la Grèce et le Portugal ; c’est-à-dire, comment rembourser les grandes banques européennes au détriment des travailleurs locaux.
Et peu importe que la Chine ait insisté pour que le nouveau dirigeant soit originaire des pays émergents. Et peu importe qu’il y ait de nombreux candidats compétents, depuis le Turc Kemal Dervis au Sud-Africain Trevor Manuel, du Mexicain Agustín Carsten à l’indien Montek Singh Ahluwalia.
Pour finir cela pourrait être finalement Christine Lagarde, 55 ans, encore une fois la France (qui a dirigé le FMI pendant 26 des 33 dernières années). Une autre métaphore splendide : une européenne qui essaie de freiner la décadence vertigineuse de l’Europe après que la Grèce ait menacé d’abandonner l’euro assiégé et a eu à être raisonné, par la force, par les puissantes banques européennes qui lui ont prêté ces euros.
Eh bien, au moins cette fois, ce serait une femme, une ex-championne de natation synchronisée, avec un penchant pour les élégants Tailleurs Chanel ; une ex dirigeante du cabinet d’avocats Baker Mackenzie de Chicago ; l’ex-Meilleur Ministre des Finances en Europe en 2009, selon le Financial Times ; et surtout, quelqu’un en qui Washington et Wall Street ont confiance pour ne pas présenter des idées « exotiques » de redistribution de richesse.
* Pepe Escobar est correspondant de l’Asie Times.
Pepe Escobar es autor de « Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War » (Nimble Books, 2007) y « Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge ». Su último libro es « Obama does Globalistan » (Nimble Books, 2009). Puede contactarse con él en : pepeasia@yahoo.com.
Al-Jazeera. Qatar, Doha, le 21 mai 2011.
Traduit de l’anglais pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

http://www.elcorreo.eu.org/?L-Europe-contre-le-monde&lang=fr

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