Du savoir faire technique dont il relève, par étymologie, à la négativité du concept d’artificialité qui lui est contigu, l’artifice a bien du mal à éviter de se penser comme, au mieux, une valeur éthique, au pire un jugement de valeur. L’artificiel, c’est le fabriqué, le factice, l’art, certes, mais dans la tromperie. Le terme d’artifice, dans les domaines littéraires et artistiques, renvoie à une notion ambivalente : si l’artifice transforme la nature, c’est soit pour l’orner, pour l’embellir, soit pour en masquer une réalité. Mais on sait aussi, depuis Baudelaire, que « l’artifice n’embelli(t) pas la laideur et ne (peut) servir que la beauté ». Il ressortit à ce qu’on appellera avec Yeats « l’anti-nature » et permet à l’homme d’échapper à la déchéance de la chair. Plus encore qu’une philosophie paradoxale, l’artifice devient, sous la plume de certains dont Oscar Wilde par exemple, et après Baudelaire et son « Eloge du Maquillage », une véritable métaphysique : l’être est dans l’artifice et l’opposition entre naturel et artificiel, entre être et paraître, se trouve en un instant résorbée.
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Partie I : Lectures Théoriques
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Partie II : Théâtre
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Partie III : Poésie
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Partie IV : Roman
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Partie V : Arts visuels
- L’exemple de A Little Touch of Harry: The Making of Henry V
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