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02/04/2010

Les occupations d'usines se multiplient

France Champignon et Jacob Delafon: après l'usine Sodimatex, deux nouvelles usines étaient occupées vendredi pour protester contre leur fermeture.

Conserverie France Champignon : une fermeture d'ici octobre 2011

La conserverie du groupe France Champignon à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire) était occupée depuis vendredi matin par les salariés après l'annonce la veille de la fermeture du site d'ici octobre 2011, a-t-on appris de source syndicale. Les grévistes, qui refusent la disparition de leur site employant quelque 150 personnes, ont décidé de maintenir le blocus tout le week-end avant une assemblée générale lundi, a-t-on précisé de même source.

Le projet, annoncé en début de semaine aux représentants des salariés, devrait être détaillé lors d'un comité d'entreprise le 8 avril. Il devrait se traduire par une première vague de suppression de 90 emplois entre mai et juin prochains. Puis une seconde vague, à la fermeture de l'usine en octobre 2011.

L'activité de la conserverie sera rapatriée sur les deux autres sites de conditionnement de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) et Thouars (Deux-Sèvres). Numéro deux mondial du secteur, France Champignon emploie près de 1.300 salariés. Il a réalisé un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en 2009.

Jacob Delafon à Brive : fermeture d'ici cet été

Près de la grille d'entrée de leur usine, les salariés ont installé 139 cuvettes de WC surmontées de croix symbolisant la disparition de "139 CDI et 21 intérimaires", a expliqué Sinan Civan, membre CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) de l'entreprise de mobilier sanitaire.

"In memoriam, les gens de Kohler sacrifiés sur l'autel de la rentabilité", pouvait-on lire sur une banderole tandis qu'une autre proclamait: "On fabrique des WC mais nous ne sommes pas de la merde". La direction de Kohler France, dans un communiqué, a indiqué comprendre "l'émotion et les interrogations" des salariés et s'engager "à prendre le temps nécessaire à la discussion".

La fermeture de l'usine, décidée dans le cadre d'un projet de réorganisation industrielle de l'activité céramique de Kohler France, est "une délocalisation", selon les syndicats. M. Civan affirme que les pièces fabriquées à Brive seront désormais principalement produites à Tanger (Maroc) mais aussi à Saragosse (Espagne) et en Inde. Les salariés, qui ont reçu la visite du maire PS de Brive, Philippe Nauche, ont ensuite distribué des tracts sur un rond-point proche de l'usine.

"On a la haine. La moyenne d'âge, ici, c'est 45 ans et à Brive l'emploi est limité. Aujourd'hui, c'est le début d'une guerre, on va se battre pour essayer d'obtenir le maximum. Certains ont tout donné pendant 30 ans. On a cassé notre santé, notre dos, certains portent jusqu'à 25 tonnes par jour, pour un smic", s'est énervé Mohammed Aimam, représentant CFDT. Patrice Madiot, un salarié de 44 ans a ajouté: "On se bat pour toucher quelque chose de raisonnable à notre départ et c'est tout. Je fais partie de la tranche d'âge où ce n'est pas évident de retrouver un emploi.".

Les salariés, qui ont cessé leur action vers 17h, doivent reprendre le travail mardi tout en poursuivant un blocage des expéditions, effectif depuis mercredi, selon M. Civan. Dans son communiqué, la direction a précisé qu'elle "est prête à travailler avec les élus locaux (...) afin d'envisager et d'étudier ensemble des projets de reconversion" et "réaffirmé toute sa disponibilité pour venir régulièrement rencontrer et discuter avec les salariés concernés".

Dans un entretien à La Montagne, le PDG de Kohler France, François Guigues, a indiqué que les "quatre unités en France tournent à 60% de leur capacité de production. Il fallait réagir face à ce problème de compétitivité. D'où notre volonté de redistribuer le schéma industriel de la céramique".

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/les-occupations-d-usines-se-multiplient_229814.html

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