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28/03/2010

La France sous surveillance

Commission de Bruxelles, OCDE, FMI incitent notre pays à baisser ses dépenses publiques et à reculer l’âge de la retraite.

Diverses institutions internationales somment la France de réduire ses déficits publics. Pour ces apologues de la finance, un pays endetté n’attire pas les capitaux étrangers, qu’ils jugent être la principale source de croissance. Ainsi, le 17 mars, la Commission européenne constatait que « le solde des finances publiques françaises s’est fortement détérioré en 2009 ». La France avait dû présenter son programme de stabilité, car sous le coup d’une procédure pour déficit excessif.

Comme treize autres pays, son déficit public est supérieur aux 3% du pacte de stabilité inscrit dans le traité de Maastricht. L’idée était alors de concevoir un euro sur les modèles du mark allemand  : une monnaie forte pour un pays exportateur. Or de nombreux pays européens, à l’image de la France font face à un déficit commercial. Dans ce texte, la Commission appelle Paris à prendre des mesures supplémentaires, car son plan « repose sur des hypothèses macroéconomiques très optimistes ». Le ministère des Finances pense possible d’atteindre 2,5% de croissance dès 2011. La très libérale Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), lointaine héritière du plan Marshall (1948-1951), estime ce mois-ci dans un rapport consacré à la France que la crise a accentué « la tendance à long terme à la dégradation des finances publiques ».

L’OCDE profite de cela pour appeler à des réformes structurelles. Il existe, note-t-elle, une « tendance préoccupante compte tenu de l’augmentation à venir des coûts budgétaires liés à l’accroissement des dépenses de santé et de retraite ». Il faut tailler dans les budgets sociaux. Les retraites sont dans le collimateur de toutes les organisations internationales. La Commission proposait hier la stratégie économique Europe 2020, où elle fixe comme objectif 75% de la population entre 20 et 64 ans en situation d’emploi. L’OCDE se plaint de ce que la France dépense plus que les autres pays pour ses retraités. Même le FMI s’y met. Son numéro 2, John Lipsky, prônait « des relèvements de l’âge de la retraite » pour limiter la hausse des dépenses publiques dans les pays développés.

Gael de Santis

http://www.humanite.fr/La-France-sous-surveillance

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