Evelyne Ritaine
En considérant tous les murs de séparation contemporains (frontières blindées, lignes de cessez-le-feu outrepassées, séparations urbaines, gated communities) comme des gestes comparables (processus de blindage d’une limite territorialisée, destinés à contrôler la circulation des personnes), que peut-on apprendre de leur sens politique dans le contexte de la globalisation ? Le blindage contemporain de la limite territorialisée apparaît comme une réponse asymétrique à la perception d’un péril asymétrique. En se préoccupant d’« enfermer dehors » les indésirables, c’est-à-dire de prévenir un danger asymétrique, cette politique du Mur crée un espace public asymétrique. Asymétrique par le pouvoir de décision de la séparation que s’arroge l’une des parties, la plus puissante, tandis que l’autre est séparée de fait. Asymétrique par le pouvoir de contrôle qui se déploie ainsi, incarné par une lourde technologie militaro-policière, dans le triage des personnes - de leurs statuts. Asymétrique par le pouvoir de catégoriser qui vient légitimer la séparation, en définissant un espace de la sécurité et un espace du risque, un statut de reconnaissance et un statut de suspicion, une liberté de circulation et une limitation de la liberté de circulation, une reconnaissance de la dignité et une imposition de l’humiliation. - Texte
http://conflits.revues.org/index17500.html
À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
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