Il est enfantin de détruire la fonction publique et les fonctionnaires. D’autres pays l’ont fait avant nous. Si cela passe, Sarko et sa bande s’en prendront aux retraités de la Fonction publique, dont les pensions sont, jusqu’à présent, garanties par l’État. Sur les antennes d’Europe 1, Fillon a parlé de “ polémique grotesque ” et de “ mauvais procès ”. Mon œil !!!
Cette attaque va de pair avec les attaques contre l’école, l’hôpital, la DDE – j’en passe – et aussi contre les retraites de cette même fonction publique, jusqu’à présent calculées en fonction des six derniers mois de carrière (ce qui va changer au nom de l’équité public/privé chère à Chérèque qui s’était couché en 2003 en trahissant les autres centrales syndicales en rase campagne).
Cette décision procède de la volonté ultralibérale de précariser l’ensemble du monde du travail pour aboutir un jour à l’abolition du salariat. Chaque individu serait censé être une "EURL" (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), astreint périodiquement à passer des contrats – si possible à durée la plus limitée – avec leurs employeurs. C’est-à-dire qu’on en reviendrait aux manouvriers du début du XXe siècle qui, chaque jour, se “ louaient ” aux gros paysans pour les travaux, et dont la durée d’emploi était la journée. Si les fonctionnaires – salariés au meilleur statut – sont ainsi abaissés, il n’est pas besoin de dessin pour s’imaginer ce que deviendront les autres !
Ce qui est lamentable, c’est le silence assourdissant des socialistes. Car, qu’est-ce que le Parti socialiste, si ce n’est un parti de fonctionnaires ? Plus de fonctionnaires, plus de PS.
Cette « réforme » « moderne » est pilotée par Éric Woerth. Woerth fut, quatre ans durant, directeur associé chez Andersen, le cabinet qui, ayant fermé les yeux sur la comptabilité frauduleuse (on dit « créative » chez les capitalistes, de l’anglais creative accounting), détruisit des documents comptables lors d’une enquête fédérale. Une des conséquences fut la ruine de milliers de salariés d’Enron qui, ayant confiance dans leur entreprise et dans Andersen, avaient mis tous leurs œufs dans le même panier, à commencer par leurs cotisations à la caisse de retraite de la multinationale. La femme de Woerth, Florence, copropriétaire d’une écurie de course, gère la fortune de Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France.
On comprend que ce couple de lycaons ne déborde pas d’un amour immodéré pour la Fonction publique, le service de l’État, les fonctionnaires, le bien commun. Il est en revanche un violent adepte de la lutte des classes.
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