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26/12/2009

Serbie et Bosnie: et si le méchant n'était pas celui qu'on croit?

Daniel Salvatore Schiffer

Le discours dominant depuis les années 90 consiste à dépeindre les Serbes comme les Nazis de l'Europe de l'est, et les Bosniaques comme les parangons du multiculturalisme. A la lumière de quelques faits récents, Daniel Salvatore Schiffer nous explique qu'il n'en est rien.

Quel extraordinaire, paradoxal et historique retournement de situation, au regard de l’opinion publique internationale, que celui que vivent actuellement, depuis ce mardi 22 décembre 2009, deux des pays les plus douloureusement touchés, lors de la guerre civile qui les vit s’affronter entre les années 1991 et 1995, de l’ex-Yougoslavie : la Bosnie et la Serbie.

La Bosnie, tout d’abord, celle-là même que ne cessèrent d’encenser au prix de mensonges souvent éhontés, en voulant nous la présenter comme un modèle de société multiculturelle et pluriethnique, quelques-uns de nos intellectuels les plus médiatisés, au premier rang desquels émerge un imposteur de taille : Bernard-Henri Lévy. Je me souviens, en particulier, de la manière, aussi partisane qu’effrontée, dont ce grand mystificateur s’évertua, durant toutes ces années de guerre et contre le sens de la vérité elle-même, à glorifier les soi-disant mérites de son idole politique d’alors : Alija Izetbegovic, premier Président de la Bosnie indépendante, mais, surtout, fondamentaliste musulman dont la tristement célèbre « Déclaration Islamique », publiée à Sarajevo en 1970, affirme textuellement, niant là les valeurs de nos sociétés laïques, qu’ « il n’y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales et politiques non islamiques ». Et encore, ces mots terribles, dignes de l’intégrisme religieux le plus dangereux pour la sauvegarde de nos démocraties mêmes, sinon du sens de la fraternité entre les peuples : « Avant le droit de gouverner lui-même et son monde, l’islam exclut clairement le droit et la possibilité de la mise en œuvre d’une idéologie étrangère sur son territoire. Il n’y a donc pas de principe de gouvernement laïc, et l’Etat doit être l’expression et le soutien de concepts moraux de la religion. ». Edifiante, cette étrange conception de la tolérance chez les amis de BHL et Cie, pour la plupart anciens « maoïstes » ou « trotskystes-léninistes » repentis de surcroît !

Eh bien c’est cette Bosnie prétendument multiculturelle et pluriethnique, celle-là même que Bernard-Henri Lévy et ses acolytes « nouveaux philosophes » (André Glucksmann, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner…) s’échinèrent à angéliser, qui vient à présent (et enfin !) de jeter le masque : elle s’est vue très justement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ce 22 décembre 2009 donc, pour discrimination raciale à l’encontre de ses minorités ethniques. Et, en particulier, des Juifs et des Roms, interdits, par la Constitution Bosniaque actuelle, de se présenter à certains scrutins nationaux et élections de toute première importance pour la vie politique du pays, dont la présidence de l’Etat.

le vrai visage des états de l'ex-yougoslavie

Le motif de cette condamnation, de la part des juges européens, de la Bosnie ? Celle-ci, aussi fondée qu’imparable : l’interdiction faite aux minorités de se présenter à certains scrutins « ne repose pas sur une justification objective et raisonnable » et est donc contraire, comme telle, à la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

A propos : ces Juifs et ces Roms, n’étaient-ils pas déjà ceux-là mêmes que les divisions SS «Handjar» du grand mufti de Sarajevo, alors alliées inconditionnelles des encore plus terrifiants «Oustachis » d’Ante Pavelic, persécutèrent avec une effroyable cruauté, à faire pâlir d’horreur les nazis eux-mêmes, lors de la Seconde Guerre Mondiale ?

La Serbie, ensuite, ce pays que ces mêmes « nouveaux philosophes », et l’impayable BHL en tête toujours, s’acharnèrent, avec un zèle inégalé, à démoniser systématiquement, jusqu’à contribuer, y compris lors de la guerre du Kosovo (1997-1999), à sa longue et éprouvante mise au ban des nations.
Et bien, c’est cette Serbie, guidée aujourd’hui de main de maître par son Président pro-occidental, le très éclairé et très démocrate Boris Tadic, qui a déposé formellement, ce même 22 décembre 2009, sa candidature à l’adhésion, après avoir obtenu quelques jours auparavant la libéralisation des visas pour ses citoyens, à l’Union Européenne.

Reste à espérer que l’Europe accédera rapidement à cette demande, en tout point légitime, de la Serbie. Et que le manichéisme pour le moins étriqué de ces intellectuels en chambre, aveuglément « pro-bosniaques » et unilatéralement « anti-serbes », retrouvent enfin les lumières, qui leur a si longtemps fait défaut, de la raison.

Quel cinglant démenti, par les voix les plus officielles, à leurs diverses manipulations idéologiques: un véritable boomerang ! Et quelle leçon d’Histoire, magistrale, pour eux !

http://www.marianne2.fr/Serbie-et-Bosnie-et-si-le-mechant-n-etait-pas-celui-qu-on-croit_a183252.html

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