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23/12/2009

En 2009, la solidarité ne connaît pas la crise

Á l’heure ou les besoins n’ont jamais été aussi importants, les associations notent que les formes de la solidarité se transforment. Constatant les carences de l’État, les Français continuent de verser aux associations mais se mobilisent plus ponctuellement. Passant parfois d’une cause à une autre.
Eclairage avec la solidarité autour des travailleurs sans papiers : dans les sondages, mais aussi financièrement, les Français soutiennent ce mouvement historique qui réunit déjà 6 000 grévistes.

Á l’approche de Noël, le piquet de grève des travailleurs sans papiers de la Porte des Lilas a des allures de fêtes. Des deltaplanes chatoyants ornent les arbres ; de faux tournesols égaillent les barrières et un sapin de Noël a même trouvé sa place sous une poulie. Depuis la mi-octobre, vingt-cinq grévistes vivent ici, jour et nuit. Anciens ouvriers du chantier du tramway, ils occupent leur lieu de travail : une portion du trottoir sur les maréchaux.

Des conditions de grève extrêmement difficiles, qui ont été un peu adoucies par une solidarité rapidement mise en place : le syndicat Solidaires a donné des tentes ; la mairie du 19e a posé des toilettes ; la ville de Paris un Algeco avec un chauffage. Et tous les jours, les riverains se relaient pour apporter nourriture, bois pour se chauffer, vêtements ou tout simplement quelques billets.

Casque de moto sur la tête, Michel a fait une halte en moto pour donner 10 euros : « C’est malheureux d’avoir à donner de l’argent, lâche-t-il. C’est l’État qui devrait organiser ça, c’est comme pour les Restos du cœur. » Le quinquagénaire ne cache pas que ce don représente aussi « un acte politique ». « Sarkozy construit une France à deux vitesses : survie pour les uns, bling-bling pour les autres. » Son billet de 10 euros arrive à point pour remonter le moral des grévistes : ce matin, pour la première fois depuis le début du mouvement, la caisse de solidarité était vide. « Nous avions plus d’argent au début », soupire Moussa Camara, leur porte-parole, qui rappelle que cet argent leur sert chaque jour à acheter de quoi se nourrir. Plus la lutte est longue, plus le risque d’isolement s’accroît… L’aide morale est aussi décisive. « Tous les soirs, ils restent avec nous jusqu’à une ou deux heures du matin », ajoute Moussa.

La solidarité autour des travailleurs sans papiers s’organise aussi au niveau national, ou une grande collecte a été lancée par les onze organisations qui soutiennent le mouvement. Á ce jour, 30 000 euros ont déjà été collectés. « Les sondages et les dons le montrent, ce mouvement est bien soutenu par la population. La solidarité est massive autour des grévistes qui n’ont jamais été si nombreux : 6 000 ! » Cet argent devrait être intégralement reversé aux piquets de grève d’ici à la fin de l’année.

Marie Barbier

http://www.humanite.fr/La-solidarite-n-est-pas-un-vain-mot

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