Comme l’affaire se déroule au Portugal, pays délaissé par les médias, elle passe quasiment inaperçue. La même situation, en Grande-Bretagne, ferait pourtant la Une du Financial Times. La BPP, banque privée portugaise , prise d’assaut par ses clients, a décidé de garder porte close vendredi “en raison de l’absence manifeste de conditions de travail permettant de travailler en sécurité” affirme le communiqué.
Si cette banque d’investissements qui compte 3000 clients a été envahie, c’est évidemment parce qu’elle inquiète. Malgré un prêt de 450 millions d’euros garanti par l’Etat accordé par six institutions financières en décembre dernier, la BPP va mal. Très mal ? La société qui audite ses comptes l’affirme. De plus, la banque est soupçonnée d’irrégularités par la banque du Portugal et par les autorités boursières.
L’affaire risque de prendre une tournure politique. Le gouvernement, socialiste, affirme que les dépôts sont garantis mais qu’il appartient aux actionnaires de présenter un plan de sauvetage. Pour maintenant, la nationalisation semble donc exclue. Fin 2008, le gouvernement avait, dans un premier temps, refusé d’accorder une aide de 750 millions d’euros. D’où le prêt garanti qui a suivi.
Cerise sur le gâteau: la banque fait l’objet d’une polémique car un mois avant de demander l’aide de l’Etat, un dossier qui aurait dû recevoir l’aval de la Commissio européenne-, une fondation luso-brésilienne présidée par João Rendeiro, alors directeur de la banque BPP, a financé un voyage Bruxelles -Lisbonne en jet privé à Manuel Barroso (le président de la Commission, qui est portugais) pour lui décerner, ça ne s’invente pas, le prix “Politique et responsabilité”. La Commission reconnaît ce voyage en jet privé , révélé par un quotidien portugais et repris par 20 minutes mais affirme qu’il n’y a aucun lien avec la banque BPP, qui est l’une des principales sources de financement de ladite Fondation.
Le Monde - 09.05.09
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