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20/03/2009

La statistique mensuelle de l'emploi modifiée

La statistique mensuelle des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi va être modifiée avec pour principal changement le remplacement des actuelles catégories 1 à 8 par cinq nouveaux segments censés être plus lisibles.

La refonte de la statistique n'entraînera pas d'évolution notable du nombre de demandeurs d'emploi, qui était de 2,3 millions en janvier pour la principale catégorie et de 3,3 millions en tenant compte de toutes les catégories.

L'ancienne classification datait de 1995 mais dans les faits n'était commentée que le seul nombre de demandeurs d'emploi en catégorie 1, c'est-à-dire des personnes inscrites à l'Agence nationale pour l'emploi et déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité réduite d'au plus 78 heures par mois.

Le nombre de chômeurs en catégorie 1 était de 2,2 millions en janvier alors que les sept autres catégories réunies en regroupent environ 1,5 million.

"Centrer la publication sur la catégorie 1 conduisait certes à se focaliser sur la catégorie numériquement la plus importante mais cela amenait à exclure de l'analyse d'autres catégories de demandeurs d'emploi aux effectifs globalement importants", expliquent dans un communiqué Pôle emploi, issu de la fusion de l'Anpe et des Assedic, et la Dares, service statistique du ministère du Travail.

La définition même de la catégorie 1 "ne faisait plus réellement sens au regard des réalités actuelles du marché du travail," ajoutent-ils.

DEUX MILLIONS DE CHÔMEURS QUI EN CACHENT TROIS

Le nouveau système de classification s'appuie sur les recommandations de deux rapports, établis l'un par l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'autre par le Conseil national de l'information statistique. Tous deux visaient à clarifier le débat public sur les chiffres du chômage après une polémique sur leur mesure qui a amené l'Insee à cesser de publier un taux de chômage mensuel.

Concrètement, la nouvelle catégorie A regroupera les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, "tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi" et sans occupation professionnelle, une définition qui englobe les anciennes catégories 1, 2 et 3 hors activité réduite.

La catégorie B concerne les mêmes personnes mais ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins) dans le mois, et la catégorie C celles ayant exercé une activité de plus de 78 heures.

Les catégories ABC regroupent ainsi les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi et tenus de faire une recherche - soit l'équivalent des catégories 1,2,3,6,7,8 dans l'ancienne statistique.

Dans les catégories C et D sont rangés les demandeurs d'emplois non tenus de faire des actes positifs de recherche parce qu'en stage, en formation, en maladie ou bénéficiaires de contrats aidés.

Les catégories ABCDE regroupent ainsi l'ensemble des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi.

"Il s'agit d'apporter une vision à la fois claire, précise, complète de la réalité complexe du chômage dans ce pays," a fait valoir Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, lors d'une conférence de presse vendredi.

Pour janvier, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie 1 avait été annoncé en hausse de 90.200, chiffre qui passe à 86.900 en tenant compte d'une nouvelle correction des variations saisonnières et des jours ouvrables mise en oeuvre à partir des données de février.

Pour la nouvelle catégorie A, le chiffre de janvier aurait été de 89.800 (100.400 en données CVS-CJO), et pour l'ensemble ABC il aurait été de 95.000 (87.100 après correction).

Suivant les nouvelles estimations, 3.335.800 demandeurs d'emploi étaient inscrits à Pôle emploi en catégories ABC en janvier 2009. Le nombre d'inscrits en catégorie A était de 2.304.900, à comparer aux 2.203.500 de l'ancienne catégorie 1.

Les chiffres de février seront publiés mercredi prochain.

Les syndicats de Pôle emploi et de la Dares reprochent d'ores et déjà au service statistique de mettre en avant la sous-catégorie A dans sa communication, puisque ce chiffre sera le premier cité dans le tableau publié chaque mois.

"Le premier chiffre annoncé est crucial puisque c'est bien celui-ci qui est majoritairement repris dans les médias," regrettent-ils dans un communiqué commun intitulé "Deux millions de demandeurs d'emploi qui en cachent trois."

REUTERS - 20.03.09

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