«Si l’on veut maintenir les dettes d’un gouvernement ou même les augmenter, il suffit de les impliquer dans une guerre ou de menacer de faire la guerre. Plus la menace est grande et plus la guerre est dévastatrice, plus les dettes s’accumuleront.»
C. Edward Griffin: «The Creature from Jekyll Island: A Second Look at the Federal Reserve»
Depuis 1990, l’Allemagne participe peu à peu aux guerres et l’endettement considérable de l’Etat allemand continue de progresser. Il y a des profiteurs de dettes et de guerres. Ils ont la même origine. Mais, face à la banqueroute menaçante de l’Etat allemand, au lieu d’imputer la responsabilité aux responsables, les politiques, et avant tout les leaders du SPD, cherchent des boucs émissaires.
A première vue, les sommes que l’Allemagne a dépensées pour sa participation aux guerres ne semblent pas très élevées. Il n’existe pas de chiffres fiables. Le 16 janvier, Spiegel Online a indiqué que le gouvernement fédéral avait confirmé un article du Bild selon lequel les «interventions à l’étranger de la Bundeswehr ont coûté, depuis 1992, plus de 11 milliards d’euros». Si l’on compare ce chiffre avec les 904 milliards de dollars qui ont été dépensés selon les données officielles du gouvernement jusqu’à la fin de 2008 par les seuls USA pour les guerres en Afghanistan et en Irak (les chiffres réels sont beaucoup plus élevés [cf. «Neue Schätzungen für US-Kriegskosten im Irak und in Afghanistan» (Nouvelles estimations des coûts des guerres en Irak et en Afghanistan), Telepolis du 23/12/2008], cela est relativement peu.
Mais les chiffres officiels mentent.
Les 17 milliards de dollars que, par exemple, le gouvernement allemand a versés au Trésor de guerre américain pour la guerre du Golfe (information du ministère des Affaires étrangères allemand du 1/2/91) n’étaient-ils pas des dépenses de guerre?
Et que penser de ce qu’écrivait l’ancien ministre des Finances Oskar Lafontaine en 2002 dans son ouvrage Die Wut wächst (La colère monte)? 64% des exportations de capitaux dans le monde en 2000 ont afflué vers les USA et le budget militaire américain à ce moment-là équivalait au déficit de la balance des paiements des USA qui s’élevait à 400 milliards de dollars. Il conclut: «L’Amérique fait pour ainsi dire financer son énorme puissance militaire par l’étranger, avant tout par les Japonais et les Européens […]»
Quelle est l’importance actuelle de cette déclaration quand on sait que selon un rapport du Center for Strategic and Budgetary Assessment (CSBA) (www.csbaonline.org), les guerres du gouvernement américain «sont financées en grande partie par des crédits donc par des dettes […]»?
Il est vrai qu’il n’existe aucun chiffre fiable sur les coûts des guerres. Apparemment, ils doivent absolument être camouflés.
Il est également vrai que les chiffres officiels indiqués dans les budgets militaires nationaux ne veulent pas dire grand-chose.
Mais il est certain que les Etats membres de l’OTAN, et en particulier l’Allemagne en tant que «championne mondiale des exportations» détentrice de dollars, contribuent considérablement au financement du crédit des guerres menées par les USA – pour un montant qui n’a jusqu’ici été précisé dans aucune statistique.
Finalement, il est certain que le monde financier a intérêt à ce que les pays soient hautement endettés auprès des institutions financières opérant dans le monde entier; car ensuite les intérêts peuvent circuler à travers le monde pour être à nouveau utilisés afin d’obtenir encore plus d’intérêts.
C’est le gouvernement américain qui a le plus grand besoin de crédits avant tout pour les guerres qui engloutissent des billions de dollars. La guerre représente l’affaire la plus juteuse de ceux qui ont beaucoup d’argent.
C’est pourquoi les intérêts allemands des dettes allemandes sont en même temps de l’argent pour les guerres des USA.
L’Allemagne a accumulé une montagne énorme de dettes. Les derniers chiffres officiels dont nous disposons datent de septembre 2008. A ce moment-là, selon les données de la Deutsche Bundesbank, les dettes de toutes les collectivités publiques d’Allemagne c’est-à-dire celles de la Fédération, des Länder et des communes, s’élevaient à 1 547 336 million d’euros donc à 1547 billions d’euros. C’était encore avant les centaines de milliards de dépenses extraordinaires qui ont dû être aussi financées par des crédits.
Ce qui n’a pas été rendu public, c’est à combien s’élèvent les dettes de l’Allemagne et qui sont les créanciers. Ce sont en majorité des banques indigènes et étrangères qui opèrent au niveau international. Les statistiques de la Bundesbank (datant du 19 février) indiquent uniquement les chiffres valables jusqu’à la fin de l’année 2007: 409 milliards d’euros étaient dus à des établissements de crédit allemands et 814 milliards à des créanciers étrangers.
La Bundesrepublik Deutschland Finanzagentur GmbH, qui est chargée d’obtenir des crédits, a donné, dans un communiqué de presse du 16 décembre 2008, les noms des dix plus importants créanciers pour les différents types d’emprunts fédéraux: Barclays Bank, Deutsche Bank, Merill Lynch, UBS, Morgan Stanley, The Royal Bank of Scotland, Société Générale, J.P. Morgan, Goldman Sachs et Citygroup, autant de banques qui appartiennent en même temps aux financiers des guerres américaines.
C’est ici qu’on fait de l’argent. Année après année, l’Allemagne paie des intérêts qui vont remplir les poches des créanciers et les caisses destinées aux guerres.
Ces paiements d’intérêts ne cessent d’augmenter. Selon des chiffres officiels du ministère des Finances allemand, les intérêts à payer par la Fédération s’élevaient en 1991, première année après l’adhésion de la RDA, à 20 milliards d’euros; en 2000, ils étaient déjà de 39 milliards et en 2008, ils s’élevaient à près de 42 milliards et la planification financière à moyen terme de la Fédération prévoit que ce chiffre continuera d’augmenter jusqu’en 2012 pour atteindre 47 milliards d’euros.
Le service de la dette est le poste le plus important du budget fédéral après celui du ministère du Travail et des Affaires sociales. La troisième place revient au budget militaire, poste qui augmente en permanence avec environ 31 milliards d’euros pour 2009, deux milliards de plus qu’en 2008.
A cela s’ajoutent les paiements annuels d’intérêts des Länder et des communes allemandes. Ils s’élevaient en 2007 – dernière année pour laquelle on dispose de chiffres – à près de 30 milliards d’euros. Cela fait donc plus de 70 milliards d’euros par an uniquement pour les intérêts, et la tendance est à la hausse.
Et les citoyennes et les citoyens? Ils ne profitent absolument pas quand l’Allemagne paie des intérêts pour des guerres et quand elle les conduit! Plus de 100 milliards d’euros issus des impôts sont versés année après année au monde de la finance et aux militaires – et en même temps, la pauvreté augmente en Allemagne. L’argent manque partout où il s’agit d’assurer les besoins existentiels de la population: dans l’éducation, le système de santé, l’assurance vieillesse et beaucoup d’autres domaines.
Et voilà maintenant qu’arrive la campagne électorale.
Le SPD allemand, qui a perdu toute crédibilité et qui baisse toujours plus dans les sondages cherche maintenant à obtenir un «succès» à l’arraché. Le parti qui est essentiellement responsable de l’énorme montagne de dettes, de la catastrophique politique économique et financière néolibérale, de l’appauvrissement de plus en plus de personnes en Allemagne, de la participation du pays à des guerres, veut faire croire qu’il est tout particulièrement social et qu’il aspire tout particulièrement à la justice. En vérité, il veut extorquer de l’argent à d’autres pays.
En février, le candidat du parti à la chancellerie Frank-Walter Steinmeier et l’actuel ministre des Finances Peer Steinbrück ont publié un document de 19 pages intitulé «Die Finanzmärkte grundlegend neu ordnen – Unsere Finanzgrundsätze» (Réformer en profondeur les marchés financiers – Nos principes financiers). Alors qu’ils évoquent la «justice», l’«économie sociale de marché» et la «responsabilité», ils demandent en vérité des mesures coercitives contre d’autres Etats souverains.
Il existe une formule qui s’applique très bien à ceux qui sont aux commandes: elle dit que «ceux qui sont dans une large mesure responsables de la crise, doivent aussi en supporter les conséquences». Il faut donc penser aux puissances militaires que sont les USA, Israël, la Grande-Bretagne et l’Allemagne et à leurs banquiers à New York et à Londres.
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