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09/12/2011

Le troisième millénaire : guerres, diktat de la finance et grogne populaire

Claude Jacqueline Herdhuin - Mondialisation.ca, Le 8 decembre 2011

Les États-Unis veulent rester le chien de garde du monde, peu importe si ce chien, aujourd'hui galeux et aveugle, n'est plus à la hauteur. Parfois, la sagesse et l'intelligence veulent qu'on se replie, mais l’Administration états-unienne, sous la houlette des industries de la finance et militaire, continue de prétendre dominer la planète.
Il suffit cependant d’un peu de perspicacité et de bon sens pour constater que cette puissance moribonde ne fait plus trembler le monde. En Europe, le couple Merkel-Sarkozy mène la danse. À croire que l’Union européenne se limite à eux deux. Les États-Unis n'y sont plus considérés comme le modèle du succès. Au mieux, ils y sont vus comme un grand frère souffreteux qu'on plaint à l'occasion et dont on utilise les dernières forces dissuasives dans des intérêts bien européens face au Moyen-Orient et à la montée de la Chine. Contrairement aux États-Unis, l’Europe n’est pas (encore) épuisée par plusieurs décennies de guerre menées sur plusieurs fronts.
Après avoir décapité et mis à genoux la Libye, dans le but de fragiliser la région et d’isoler l’Iran, force est de constater que l’Occident est en très mauvaise position. Nous le savions déjà. Les pays membres de l’OTAN sont pris à la gorge. Leur économie subit les conséquences d’une crise savamment orchestrée par le monde de la finance. Et le symbole du monde des finances demeure encore à ce jour les États-Unis, à tort ou à raison… L’économie américaine va mal, l’Europe « tient encore le coup » sous la houlette d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, mais le chien de garde moribond ne s’avoue pas vaincu et menace de mordre : l’agence de notation américaine Standard & Poor’s menace de baisser la note de six pays de la zone euro notés AAA, dont la France et l’Allemagne.  Les populations manifestent leur mécontentement en organisant une série de manifestations pacifiques connue sous le nom de mouvement des indignés. Nous nous devons de constater un ras-le-bol populaire généralisé de payer pour les frasques du monde de la finance, mais aussi une prise de conscience de ces mêmes populations que l’avenir du monde est désormais entre les mains de quelques milliers de financiers qui font l’ordre et la loi. L’intervention armée est certes utilisée, mais la véritable guerre se joue dans le monde de la finance. La menace de Standard & Poor’s en est la preuve flagrante. Et les populations sont les otages et les principales victimes de cette guerre.
La situation économique et géopolitique actuelle est le résultat d'intérêts uniquement financiers. Les peuples ne comptent pas. La preuve en est l'intervention massive de l’OTAN en Libye, qualifiée d’humanitaire… qui n’est pas sans rappeler les bombardements du Kosovo par l'OTAN de mars à juin 1999. Après la Libye , l’OTAN a un œil sur la Syrie. Cela lui permettra d’isoler davantage l’Iran. Mais la République islamique d’Iran est une cible beaucoup plus difficile. En s’attaquant à cette dernière, l’Occident se mettra à dos les pays de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), créée en 2001 par les présidents de cinq pays eurasiatiques :  la Russie , la Chine , le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, auxquels s’est joint l’Iran en 2005. L’OCS représente clairement une volonté de ces pays de s’unir face à l’Occident. Cela peut être interprété comme un nouveau bloc de l’Est. Et cela représente un avantage indéniable : le retour à un équilibre après la chute du bloc de l’Est qui a permis une « dictature » mondiale des États-Unis.
Dans leur volonté de mettre l’Iran à genoux, les États-Unis et l’Europe ne tiennent pas compte de cet aspect. Même un embargo sur le pétrole iranien n’y suffira pas, car l’essentiel des exportations pétrolières va vers l’Asie (22 % pour la Chine , 14 % pour le Japon, 13 % pour l'Inde). Le prétexte allégué est que l’on soupçonne l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Une fois de plus, les pays dominants appliquent deux poids deux mesures : Israël (soutenue par Washington) a le droit de menacer l’Iran avec son arme nucléaire, mais Téhéran n’a pas le droit à cette arme sous prétexte que cela serait une menace pour la sécurité d’Israël… et du monde dit civilisé.
Le chien galeux veut encore mordre, toutefois la démence sénile le pousse à frapper à l’aveuglette.

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