À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

29/03/2011

Sortir de l’euro, et puis?

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En janvier j’avais reçu cette article très intéressant dans la boite mail du Blog Economique et Social, mais le logiciel Anti-Spam à bloqué le message. Je ne l’ai découvert qu’il y a peu de temps. Aussi je vous propose cet article fondamentalement intéressant : Sortir de l’euro, et puis ? Par Rudo de Ruijter, Chercheur indépendant, Pays-Bas
L'euro est une monnaie très pratique, mais elle fait des millions de victimes. Cet article explique d’une  façon simple pourquoi l’euro ne peut pas marcher et expose les avantages d’un passage vers un système d’argent d’État.
- Non, la coopération Européenne ne s’arrêtera pas sans l’euro!
- Et oui, nous serions bien mieux avec de l’argent d’État!
L’euro a un problème insoluble. Les pays qui sont sévèrement endettés maintenant, s’ils réussissent à s’en sortir à coups de réductions de dépenses d’État, s’endetteront de manière prévisible à nouveau.
C’est parce que ces pays sont victimes d’un défaut fondamental dans l’euro. Déjà avant le démarrage de l’euro des économistes ont averti, qu’une monnaie unique ne peut fonctionner que lorsque tous les pays participants sont économiquement homogènes. [1] [2] [3]
En ce moment il n’y a rien qui empêche des consommateurs Grecs de préférer des produits d’Allemagne meilleurs et moins chers. Et lorsque la Grèce importe plus qu’elle n’exporte, ses dettes augmentent. La même chose vaut pour tous les pays moins productifs dans la zone euro. Ils pourront réduire leurs dépenses autant qu’ils voudront et privatiser toutes les infrastructures, mais la prochaine crise de dettes ne sera jamais loin!
Voici pourquoi. Lorsque les consommateurs dans des pays moins productifs préfèrent des produits importés moins chers et meilleurs, la dette extérieure augmentera, tandis que la productivité du pays diminuera. Lorsqu’un pays dispose de sa propre monnaie, il peut la dévaluer. Cela augmentera le prix des produits importés et diminuera le prix de ses propres produits à l’exportation. La dette diminuera et la productivité augmentera de nouveau. Des dévaluations étaient habituelles avant le début de l’euro.
Avec l’euro les dévaluations ne sont plus possibles et les pays finissent coincés dans les dettes. Mais lorsque les pays signent pour faire part de la zone euro, ils s’obligent à réduire leur dette publique en dessous de 60% de leur produit national brut (PNB) et leur déficit fiscal en dessous de 3% du PNB. Lorsqu’ils dépassent ces limites les autres pays considèrent cela comme un danger pour la stabilité de l’euro. Ces autres pays imposeront des sanctions au gouvernements endettés pour les obliger à prendre des mesures adéquates (comme si une solution durable existait) et si cela ne fonctionne pas, ces autres pays fourniront des prêts (qui, soit dit en passant, augmentent la dette extérieure!), accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques – licenciements de fonctionnaires, coupures dans les budgets d’éducation, de culture, d’affaires sociales, de l’armée etc. – et des obligations de vendre des propriétés d’État et des infrastructures et services publics! (Méfiez-vous, lorsque vous entendez dire des politiciens de pays plus riches, qu’ils vont aider les plus faibles!)
Ce n’est pas un hasard que ce soit la Grèce, l’Espagne et l’Irlande qui sont touchés le plus sévèrement aujourd’hui. Économiquement ces pays ne peuvent être comparés à un pays comme l’Allemagne. Dès qu’une crise frappe la zone euro, il devient clair que la zone n’est pas homogène; il y a des pays forts et des pays faibles. L’Europe est composée de pays très différents avec des économies très différentes avec des potentiels de productivité très différents.
En fait, il est impossible d’utiliser une monnaie unique dans une zone si hétérogène comme les 27 pays de la zone euro. Malgré les avertissements des économistes, les politiciens ont décidé de l’introduire quand-même. Pour les partisans ce n’était qu’une question d’inventer des règles de jeu et de convaincre les pays de signer des accords, comme quoi ils se tiendraient à ces règles. Eh bien, on peut mettre des signatures sur des bouts de papiers, mais cela ne rend pas possible ce qui ne l’est pas. Aujourd’hui, 20 des 27 pays ne peuvent satisfaire aux exigences budgétaires. [4]
Les différences en productivité ne sont pas que temporaires. Des différences intrinsèques sont relatées au climat local, à la situation géographique, à la fertilité du sol, à la présence d’eau et d’énergie, aux distances à couvrir, aux difficultés de transport et à d’autres choses invariables. Ils déterminent en grande mesure l’échec ou la réussite d’activités économiques. Chaque pays a développé sa propre économie typique, l’un s’appuyant un peu plus sur l’agriculture, l’autre sur l’industrie lourde, encore un autre sur le transport naval et le commerce etc. Pour ces raisons une “politique financière d’ensemble” ne pourra jamais convenir à tous les pays.
L’exemple du dollar?
Souvent on mentionne les États –Unis comme exemple d’un “succès” d’une zone à monnaie unique. Cependant, une différence cruciale est que là-bas tout le monde parle la même langue et ainsi les gens peuvent déménager beaucoup plus facilement vers les endroits où il y a des activités économiques. En Europe la mobilité internationale du travail est relativement restreinte, pas seulement à cause des barrières linguistiques, mais aussi parce que nous avons de vieux pays avec des gens qui sont enracinés dans leurs traditions et cultures.
Ceci étant dit, on peut se demander si l’on peut appeler le dollar un succès d’une monnaie unique. [5] Depuis1973 les États-Unis ont importé beaucoup plus qu’ils n’ont exporté et avec une dette spiralante et non maîtrisable le pays vit comme un parasite qui se nourrit de quasiment tous les pays du monde. L’exemple du dollar serait plutôt une preuve, qu’une monnaie unique dans une zone hétérogène n’est pas possible sans une exploitation massive d’autres pays.
Sortir de l’euro?
Comprendre que l’euro ne peut pas marcher est une chose. La suivante est encore plus importante. Je démontrerai, que retourner simplement vers nos monnaies antérieures est une très mauvaise solution. Certes, nous aurons de nouveau besoin de monnaies nationales, mais si nous voulons éviter les erreurs du passé, nous aurons besoin d’argent émis par l’État. (Ce qui est d’ailleurs comme la plupart des gens pensent que c’est aujourd’hui.)
Pour comprendre pourquoi de l’argent d’État est si important, nous devons comprendre ce qu’est l’argent et comment cela fonctionne. L’argent actuel n’est ni mis en circulation, ni géré par le gouvernement. Au lieu de cela – et pour beaucoup de gens cela peut sembler incroyable – quasiment tout l’argent qui existe aujourd’hui a été mis en circulation par des banques commerciales de façon secrète (et trompeuse). En fait, vous n’avez pas d’argent sur vos comptes bancaires, mais juste des chiffres. Ces chiffres sont une “illusion d’argent”. Sur votre relevé bancaire il est mentionné combien le banquier vous doit, mais cet argent n’existe pas, à part une fraction minuscule. Bien sûr, tant que vous pouvez payer avec ce faux argent, cela vous est égal. [6] Néanmoins, comme je démontrerai ci-dessous, c’est cette tromperie dans le système bancaire, qui permet aux banquiers de faire gonfler la masse d’argent de façon permanente, ce qui forme un danger pour notre société. Les banquiers ont corrompu toutes les monnaies du monde avec leurs tours de comptabilité secrets. L’euro n’est pas une exception.
Le secret de l’argent
Aujourd’hui, moins de 5% de tout l’argent est du vrai argent sous forme de billets et pièces. Le reste a été artificiellement créé par les banques et n’existe que sous forme de chiffres sur des comptes bancaires. Quand vous empruntez de l’argent à la banque, le banquier ne vous prête pas de l’argent existant. Au lieu de cela il crée un nouveau montant, simplement en tapant des chiffres sur votre compte. Ensuite vous payez des intérêts sur cet argent nouveau. Souvent il s’agit de montants importants. Habituellement, quelqu’un qui paye sa maison en 20 ou 30 ans paye à peu près autant d’intérêts que des remboursements. En fait il paye deux maisons. Une pour lui-même et une pour son banquier! [7]
Au moment que quelqu’un achète une maison, l’argent de son emprunt est viré sur le compte du vendeur. Celui-ci dépensera cet argent pour d’autres choses. Ainsi l’argent de l’emprunt commence à circuler dans la société. Tout argent dans la société a commencé comme un prêt. Chaque banquier collecte des intérêts sur l’argent qu’il a créé et tous les banquiers réunis collectent des intérêts sur tout l’argent qui existe. Si vous avez de l’argent dans votre poche ou sur votre compte, il y a quelqu’un quelque part qui paye des intérêts sur cet argent à un banquier. Lorsque quelqu’un rembourse son emprunt, l’argent, qui a été créé en le tapant dans son compte, est détruit en le déduisant de ce compte. À ce moment-là, cet argent n’existe plus.
Tout l’argent est donc temporaire. Le montant total existant représente la part des prêts emis encore à rembourser. Cela veut dire, que le montant d’argent total dans la société est un montant hasardeux. Il n’a rien à faire avec les besoins de la société pour l’échange normal des biens et services.
Inflation éternelle
Encore pire, les banquiers fournissent de plus en plus de prêts et ainsi ils créent de plus en plus d’argent. Quand on utilise plus d’argent pour acheter un même nombre de biens et de services, la valeur de chaque unité d’argent diminue et les prix augmentent. C’est l’inflation bien connue. [8] Le chef d’orchestre de cette inflation est le banquier central. Quand il baisse son taux d’intérêt, il indique aux banques qu’elles doivent accélérer la distribution de crédits (à taux plus bas les gens emprunteront plus et plus facilement) et, à l’inverse, lorsqu’il augmente son taux, la croissance de la masse d’argent ralentira.
Les banquiers ont besoin d’inflation
Les banquiers ont besoin d’inflation. [9] Lorsque la création d’argent s’accélère, il devient plus facile pour l’emprunteur de gagner les sommes dont il a besoin pour payer sa dette. C’est un avantage pour l’emprunteur, mais également pour les banquiers. Cela garantit moins de défauts de paiement.
Le fait que le principal du prêt aura diminué en valeur au moment où il est remboursé, ne nuit pas le banquier. En effet, les montants remboursés pour le principal ne continuent pas à exister. Rappelez-vous, que le banquier a créé ce montant en le tapant dans un compte et le détruit au moment du remboursement en le déduisant de ce compte.
Quant aux intérêts c’est une autre histoire. Ces intérêts ne font pas partie de l’argent que le banquier a créé pour le prêt et ces montants ne disparaîtront pas au moment où ils sont payés. C’est les bénéfices du banquier! Il est vrai que leur valeur aura diminué à cause de l’inflation. Mais n’ayez pas pitié du banquier. Vous pouvez être certain qu’il a vu ce problème d’avance et qu’il a haussé son taux dès le départ pour compenser cette dévaluation.
Pas de possibilité pour une société durable
L’inflation a encore un autre aspect important. Si nous ne voulons pas nous apauvrir, nous devons travailler toujours plus pour compenser la perte de la valeur de notre argent. C’est la raison pourquoi l’inflation cause de plus en plus d’activité économique. Autrement dit, avec un système bancaire inflationniste il ne sera jamais possible d’atteindre une société durable et équilibrée.
Pouvoir financier
La masse d’argent toujours croissante crée une situation dans laquelle tout devient achetable, même l’État. Dans beaucoup de pays des groupes financiers ont déjà acheté des services publics pour les transformer en un fleuve de profits continuels: les services de distribution de gaz, d’électricité et d’eau, les transports publics, les postes, le téléphone et des tâches de gendarmerie, les prisons, la santé publique, les services de collecte de déchets etc. Ceci est un procès continuel. Les banquiers et l’élite financière prennent de plus en plus de décisions d’investissements qui donnent forme à notre société et l’État en prend toujours moins.
Ceci a des conséquences. L’argent et le profit déterminent aujourd’hui ce qui est “bon” pour notre société. Mais ce n’est pas tout. Puisque le gouvernement fournit de moins en moins de services à ses citoyens, elle perd la reconnaissance d’autorité naturelle. Au lieu d’être une institution qui prend soin de sa population, le gouvernement est en train de devenir un squelette, qui a besoin de plus en plus d’oppression pour faire respecter des décisions de courte vue et pour le court terme. Au lieu d’être le garant des libertés individuelles, le gouvernement autorise, et même favorise, que tous les citoyens soient mis sous surveillance électronique, effectuée aussi bien par des organisations d’État que des privées, avec des milliers de caméras, reliées à des bases de données interconnectées. Le KGB était une école maternelle, comparé à la surveillance électronique rapidement croissante d’aujourd’hui.
L’euro
L’euro est une monnaie appartenant à la Banque Centrale Européenne (BCE) à Frankfurt. [10] La BCE appartient aux banques centrales des pays participants. [11] Malgré leurs noms, qui ressemblent à ceux d’institutions d’État (Deutsche Bundesbank, Banque de France, etc.), elles sont toutes indépendantes du gouvernement et la plupart sont dirigées par des conseils privés. [12]
Malgré son caractère privé, la BCE est un organe officiel de l’Union Européenne. Grâce à l’article 7 du Système Européen des Banques Centrales (SEBC) et l’article 107 du Traité de Maastricht, la BCE jouit d’une indépendance totale. [13]
Notez, que cette indépendance ne provient pas de quelque nécessité logique ou organisationnelle, mais est purement issue de la croyance, que seuls des banquiers centraux indépendants sont capables de gérer le système d’argent convenablement. Eh bien, si nous ne mettons pas en question cette croyance aujourd’hui, quand le ferons-nous? [14]
Le gouvernement Européen
La Communauté Européenne a débuté comme la Communauté Économique Européenne (CEE) en 1957. Dès le départ il a manqué de gouvernance démocratique: le parlement n’avait qu’un rôle consultatif. (Et c’est toujours le cas à ce jour!) Le Conseil est composé de représentants ministériels des pays participants. Par contre, la Commission n’a pas de liens avec les gouvernements nationaux et constitue un pouvoir supranational. Les buts de la CEE étaient la coopération économique et politique entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
En 1967 une concentration de pouvoir a eu lieu, lorsque la CEE a absorbé l’Euratom et la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Par ailleurs, les droits de veto des pays individuels étaient abolis dans beaucoup de domaines. Lorsque ceci fût réglé les banquiers sont entrés. En 1970 Pierre Werner, un banquier Luxembourgeois influant [15] , a préparé les plans pour la monnaie collective.
Bretton Woods
Pierre Werner était l’un de participants à la Conférence de Bretton Woods en 1944,  qui était fortement dominée par l’esprit agressif de la Seconde Guerre Mondiale. Lors de cette conférence les principes ont été décidés pour le commerce et la finance mondial. Dorénavant les pays devaient accorder leur monnaie au dollar et garder leur taux de change stable. Cela était bénéfique pour le commerce et la finance international. En fait, ce que ce principe exprimait, c’est que l’aisance pour le commerce et la finance international était plus importante que la faculté des pays de pouvoir s’adapter à l’environnement international changeant. Implicitement, par ce même accord, les États-Unis étaient proclamés “maître du monde”, puisque tous les pays auraient à adapter leurs taux de change au dollar, tandis que les États Unis pouvaient faire ce qu’ils voulaient.
À cette même conférence le Fond Monétaire International (FMI) a été établi, de même que les précurseurs de la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce. Les messieurs à Bretton Wood savaient fort bien, que les pays plus faibles souffriraient de leurs projets. Le FMI, et plus tard également la Banque Mondiale recevaient le rôle de fournir des crédits à ces pays. Ils étaient accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques, ce qui entaîna généralement de graves conséquences pour l’éducation et la santé publique. Dans la pratique le FMI et la Banque Mondiale noyaient les pays en développement dans des crédits. Les dettes de ces pays devenaient alors tellement élevées, qu’ils ne pouvaient plus payer les intérêts et donc encore moins les remboursements. Et dès qu’un pays se trouvait dans une position sans issue, il était obligé de vendre tout ce qu’il avait (particulièrement ses minerais et son pétrole) le plus souvent à des entreprises des États-Unis. [16]
Prêts de l’étranger
Bien que la Banque Mondiale ait enseigné le contraire à ses employés, les crédits étrangers forment la plus mauvaise manière pour aider un pays en difficulté. La seule chose qu’il peut faire avec de l’argent étranger c’est acheter des produits à l’étranger et s’endetter davantage. [17]
Uniquement dans le cas où un pays a vraiment besoin d’une machine ou d’autre chose qu’il ne peut fabriquer lui-même et où, en outre, le fournisseur refuse la monnaie du pays, un prêt de l’étranger peut être justifié.
Libre mouvement de capital
Et que signifierait Euroland pour les banquiers? Les banquiers perdraient une source de revenues importante: les commissions sur l’échange des nombreuses monnaies nationales. Mais ils gagneraient une source de revenus bien plus importante: le libre mouvement de capital. C’était une pré-condition pour une monnaie unique. Grâce à cela les banquiers pouvaient facilement fournir des prêts partout où des bénéfices pouvaient être faits.
Le boom de la construction en Europe du Sud
Internationalement les banquiers ont convenu d’un nombre de règles pour eux-mêmes, qui fixent des limites au montant total des prêts qu’ils peuvent émettre par rapport à leur capital. La norme est qu’ils doivent disposer d’au moins 8 euros de capital pour chaque 100 euros de prêts en cours dans le commerce et l’industrie. Cependant, pour la construction de maisons, ils peuvent prêter deux fois autant et donc collecter deux fois autant d’intérêts.  [18] Il y a peu de temps les banquiers pensaient encore que les prix des maisons ne pouvaient qu’augmenter et que les prêts pour la construction de maison étaient pour ainsi dire sans risque. Ainsi naissait le boom de la construction en Espagne, au Portugal, en Irlande et ailleurs. Ce que les banquiers oubliaient, c’est que pour rembourser les crédits leurs clients devaient pouvoir gagner de l’argent. Il aurait donc fallu également des activités économiques. Mais pour financer des activités économiques, comme de l’industrie et des commerces, les banquiers ne peuvent collecter que moitié autant d’intérêts...
Au secours!
La Grèce fait déjà l’expérience de ce que c’est d’avoir des “amis” Européens, qui arrivent avec des prêts et exigent simultanément des réductions énormes dans les dépenses publiques. Ces amis ont tellement de confiance dans leur solution, qu’ils ont fait entrer le chien de sauvetage enragé FMI pour avoir sa part dans la tragédie Grecque. [19] Notons en passant, que l’euro est maintenant “assisté” par le FMI. Rigolo, si ce n’était pas une réalité si tragique.
L’Irlande, le Portugal et l’Espagne se trouvent en difficulté aussi. Tant qu’ils restent dans l’euro, ils ne pourront pas dévaluer leur monnaie. L’euro fonctionne maintenant comme un taux de change invisible et imposé entre les différents pays. Les pays endettés ont un double problème. En premier lieu ils doivent réduire leurs dettes jusqu’au niveau convenu pour la zone euro et deuxièmement ils doivent éviter de s’endetter à l’avenir.
Le premier problème est généralement résolu avec des mesures extrêmement dures, comme des coupes dans les dépenses sociales et culturelles, dans l’éducation et la santé publique, puis le licenciement de fonctionnaires et la privatisation d’infrastructures (comme des aéroports Espagnols) et des services publics et, pour couronner le tout, une forte hausse d’impôts. Ces mesures sont agressives et très injustes pour les gens ordinaires, qui ne sont pas responsables de cette tragédie. Beaucoup de gens tomberont dans la pauvreté. Ont-ils une chance de s’en sortir?
Est-ce que les choses pourront aller mieux?
Pour en avoir une idée, il faut voir le deuxième problème. Comment peut-on éviter, que des pays moins productifs s’endettent? Eh bien, on ne peut pas. Il n’y a aucune manière pour empêcher que les gens dans de pays moins productifs importent plus qu’ils n’exportent. Il est même logique de supposer, qu’ils préfèreront acheter des produits moins chers et meilleurs importés de pays plus productifs de la zone euro. C’est le défaut fondamental de la monnaie unique dans un marché commun composé d’économies très hétérogènes.
D’après moi, les mesures dures que ces pays prennent en ce moment sont complètement inutiles, si ces pays ne quittent pas l’euro.
Mauvaises solutions
Une mauvaise solution serait de retourner vers la situation d’avant l’euro et de laisser les banquiers créer l’argent et de les laisser gonfler la masse d’argent avec leur inflation éternelle.
Il y a des gens qui pensent, que si les banquiers ne sont plus autorisés à créer de l’argent simplement en le tapant dans un compte bancaire, l’inflation s’arrêterait. La seule chose qui s’arrêterait est l’effet multiplicateur des avoirs bancaires. [20] Il est vrai, qu’on aurait alors du vrai argent sur nos comptes bancaires, mais, comme indiqué plus haut, les banquiers ont besoin d’inflation. Ils continueraient donc à fournir de plus en plus de prêts, mais au lieu de créer de l’argent du néant, ils devraient l’emprunter à la banque centrale. Celle-ci peut créer de l’argent indéfiniment. Et bien entendu, les banquiers feraient porter ce coût supplémentaire par leurs clients. Les prêts deviendraient plus chers et l’inflation ne cesserait pas pour autant.
Une autre mauvaise solution serait de choisir une monnaie basée sur de l’or. Bien que de pareilles monnaies aient existé dans le passé (aux États-Unis jusqu’en 1971), de l’argent basé sur de l’or a beaucoup de désavantages. Les pays sans mines d’or seraient obligés d’en acheter (c’est à dire, livrer des biens et services aux pays fournisseurs d’or) dans le simple but de disposer d’un moyen d’échange national. Et chaque fois que plus d’or arrive sur le marché, ils seraient obligés d’en acheter plus pour éviter que leur monnaie dévalue par rapport aux pays qui continuent à augmenter leurs réserves d’or. L’industrie des mines d’or détiendrait en bien des aspects un pouvoir supranational, même plus que la Réserve Fédérale aujourd’hui. L’or n’a pas de valeur stable. Son prix peut être influencé par ceux qui détiennent de grands stocks (comme ces industries des mines d’or et les banques centrales). Même de grands nombres de petits vendeurs et d’acheteurs, lorsqu’ils agissent par peur ou par avidité, peuvent influencer le prix. Encore plus qu’aujourd’hui l’or causerait des conflits, de l’oppression et des guerres.
Toute couverture de l’argent par des biens commerciaux, que ce soit de l’or, de l’argent ou autre chose, aura un impact sévère sur la monnaie en question, de même que sur le prix des biens commerciaux choisis.
La solution avec de l’argent d’État
La plupart des gens pensent que l’argent est émis par l’État. C’est ainsi que cela devrait être. L’argent doit appartenir à la société et non pas aux banquiers. C’est la seule manière d’obtenir un système d’argent honnête et un gouvernement qui ne dépend pas des banquiers.
En ce moment nous avons un système d’argent très onéreux, avec des banquiers qui, chaque année, augmentent leur capital avec des bénéfices gigantesques. Les banquiers diront, qu’ils ont besoin de ce capital pour le cas où ils doivent absorber des pertes. Ces pertes seraient alors à déduire du capital. Eh bien, objectivement, leurs capitaux sont énormes, mais simultanément ils ne couvrent qu’une fraction infime des prêts en cours. Si les pertes sont trop grandes, le capital aura vite disparu. Mais si nous regardons de plus près les accords internationaux entre banquiers, on constate, qu’ils ne peuvent même pas utiliser leur capital obligatoire pour absorber des pertes. S’ils déduisent quelque montant que ce soit du capital obligatoire, il y a immédiatement vingt fois plus de prêts sur leur bilan qui ne sont plus couverts par du capital. Donc, ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des banquiers qui, au lieu de subir leurs pertes, courent simplement voir le ministre des finances pour lui dire qu’ils ont besoin d’argent frais, puis qu’autrement ils n’auront plus assez de capital!
- Banque d’État
Eh bien, nous pouvons en finir avec ce système onéreux et malhonnête en créant une banque d’État, qui sera la seule banque autorisée à créer de l’argent dans le pays. Celle-ci créera l’argent nécessaire pour les prêts dans le pays, de même que pour l’avance des dépenses de l’État. Et quant aux banquiers privés, il leur serait désormais interdit de créer des avoirs sans disposer de l’argent correspondant. Si les banquiers veulent, ils pourront opérer comme intermédiaires entre la banque d’État et le public pour l’émission de crédits. Pour ceci ils recevraient une provision et non pas d’intérêts. Ils pourront également gérer les comptes clients au nom et pour le compte de la banque d’État. De cette façon les clients peuvent garder leurs comptes bancaires et hormis l’instant de la mutation vers la monnaie nationale, il n’y aura pas d’interruption dans les services de paiements interbancaires. (Dans le cas où les banquiers ne voudront pas coopérer, la banque d’État devra ouvrir ses propres guichets, par exemple dans les bureaux d’impôts.)
A côté de leur nouvelle fonction comme intermédiaire pour les prêts de la banque d’État au public, les banquiers pourront toujours réunir de l’argent existant pour former des fonds qui pourront être prêtés à intérêt. Puis qu’il s’agira d’argent existant, cela ne créera pas d’inflation.
- Arrêt de l’inflation
Avec cette réforme le gouvernement dispose des moyens pour arrêter l’inflation. Disposer des moyens ne veut pas dire, qu’il faut le faire. Il est plus probable, que les gouvernements freineront l’inflation progressivement, lorsque pas à pas la philosophie de “l’avidité est belle” sera infléchie en “soin pour l’environnement et l’avenir”. Et quelle que soit la forme que cela prend, nous ne serons plus obligés de travailler tout le temps plus pour faire plaisir aux banquiers.
- Plus de dette publique
Si le gouvernement peut créer l’argent dont nous avons besoin, la dette publique peut disparaître.
La dette publique se forme lorsque le gouvernement fait des dépenses pour lesquelles les impôts correspondants n’ont pas encore été levés. En ce moment nous payons beaucoup d’intérêts pour les Bons du Trésor que l’État émet pour financer ces dépenses. Les banquiers aiment bien investir dans ces Bons du Trésor, comme ils délivrent des intérêts quasiment sans risque. Donc, d’un côté le gouvernement devait s’endetter pour sauver les banquiers et, de l’autre côté les banquiers reçoivent des intérêts sur ces mêmes dettes!
- Fonds de retraites complémentaires
D’autres profiteurs de la dette publique sont les fonds de retraite complémentaires, qui y puisent une partie de leurs revenus. Nos retraités sont payés pour une partie consistante de ces intérêts, qui, à leur tour, sont payés par les payeurs d’impôts. Une autre partie est payée par les primes de retraite de la population active. Donc, derrière la façade, qui fait penser que les gens mettent de l’argent de côté pour leur retraite, la majeure partie de l’argent que reçoivent nos retraités provient des primes et impôts payés par la population active.
En fait c’est assez logique. Si l’on stockait simplement de l’argent pendant des décennies et qu’on le liberait ensuite, on ne provoquerait que de l’inflation. Ce que l’on peut faire avec l’argent quand on est vieux dépend en grande mesure de la force de travail et de la productivité de la population active à ce moment-là.
Une autre partie des revenus de nos retraités provient de placements à l’étranger, où, pour le dire plus clairement, du travail de gens à l’étranger. Éthiquement c’est comme du colonialisme financier. Rien pour être fier.
C’est pour cela que ce serait plus logique d’avoir une caisse de retraite gérée par la banque d’État. Ou pour le dire différemment, la population active devra tout simplement accepter qu’elle doit prendre soin de la population âgée. Les citoyens, qui voudraient transférer leurs droits acquis dans les caisses de retraite privées vers la caisse d’État, doivent avoir la liberté de le faire.
- Intérêts
Beaucoup de gens trouvent, que les intérêts ne sont pas éthiques. Cependant, si une partie du produit des intérêts est utilisée pour absorber les pertes sur les prêts qui ne peuvent pas être remboursés, et quand le reste va au Trésor du pays, je ne vois pas d’inconvénient. Cette dernière partie diminuerait les impôts à lever.
Le gouvernement pourrait mettre en place des taux d’intérêts variés selon le secteur et le type d’investissements qu’il veut privilégier. Au lieu de conduire bêtement un seul taux d’intérêt, comme le font les banques centrales d’aujourd’hui, le gouvernement pourrait diriger les prêts et les investissements dans les directions nécessaires.
Les intérêts sont également un moyen utile pour inciter les emprunteurs de payer leurs dettes à temps.
- Riches et pauvres
Aujourd’hui, lors de la délivrance de prêts, les banquiers exigent un gage qu’ils peuvent saisir si l’emprunteur ne paye pas sa dette. De cette façon les riches peuvent toujours obtenir des prêts et investir plus facilement et donc s’enrichir davantage plus facilement. L’écart grandissant entre riches et pauvres est dangereux pour la société. La banque d’État n’a pas besoin de gages. On peut comparer les prêts qu’elle fournit avec des dettes d’impôts. S’ils ne sont pas remboursés, ils peuvent être traités de façon similaire. En principe, les pauvres pourraient emprunter et investir aussi facilement que les riches.
Comme expliqué plus haut, dans un environnement sans inflation il est plus difficile de rembourser des emprunts. Cependant, ceci sera compensé par le fait que les taux d’intérêts pourront rester plus bas, puisque nous n’aurons plus à contribuer à la capitalisation chère et inutile des banques privées. En outre, si nécessaire, des compensations supplémentaires peuvent être offertes aux emprunteurs via la politique d’impôts.
- Est-ce que ça coûte cher de quitter l’euro?
Quelques politiciens cherchent à effrayer les gens et prétendent que ce serait extrêmement coûteux de quitter l’euro et que cela mettrait le développement économique des années en arrière et ainsi de suite, etc. Eh bien, pour commencer, des pays n’arrêtent pas de commercer parce qu’un pays a quitté l’euro et a une nouvelle monnaie. Et si ce pays opte pour de l’argent d’État, les coûts sont principalement organisationnels et relativement minimes par rapport aux gains obtenus.
Tout l’argent nécessaire à la mutation peut simplement être créé du néant par la banque d’État. Tous les euros en circulation dans le pays pourront être achetés par la banque d’État par l’émission d’argent nouveau. Ces euros pourront être mis de côté comme réserve stratégique ou pour régler des importations.
Le gouvernement pourra racheter toutes les infrastructures essentielles et services publics du pays. La reconstruction d’entreprises nationales à partir des nombreuses entreprises privées et fragmentées dans les domaines de l’énergie, postes, téléphone, chemin de fer et autres mènera certainement à des services beaucoup plus fiables. Dans ces services essentiels la qualité et le client devraient avoir la priorité. Cela ne signifie pas un retour vers les entreprises d’État poussiéreuses d’autrefois. Des entreprises d’État peuvent parfaitement être gérées d’une façon moderne et efficace et, pourquoi pas, offrir des services bien meilleurs que n’importe quelle entreprise privée à la recherche de profits.
Je ne dis pas que tous ces changements sont faciles. Mais si nous voulons atteindre une société durable, où la démocratie et la liberté veulent encore dire quelque chose lorsque nos enfants et petits-enfants seront grands, c’est le chemin qu’il faut prendre.
- Résumé
La réforme, telle que je la vois, peut être résumée comme le schéma ci-dessous. Veuillez prêter attention aux notes sous le schéma.
Notes et références:
[1] Dans les études scientifiques sur le “optimum currency areas” (régions optimales pour une monnaie) nous pouvons distinguer des études centrées sur les conditions nécessaires et celles d’après 1970 (lorsque les politiciens avaient décidés qu’ils voulaient une monnaie unique), qui sont davantage centrées sur les coûts et bénéfices.
Roman Horvath and Lubos Komarek dans “OPTIMUM CURRENCY AREA THEORY: AN APPROACH FOR THINKING ABOUT MONETARY INTEGRATION” (2002)
(Traduction Française, voir en dessous.)
“It is possible to distinguish two major streams of the optimum currency area literature. The first stream tries to find the crucial economic characteristics to determine where the (illusionary) borders for exchange rates should be drawn (1960s-1970s). The second stream (1970s-till now) assumes that any single country fulfills completely the requirements to make it an optimal member of a monetary union. As a result, the second approach does not continue in the search for characteristics, identified as important for choosing the participants in an optimum currency area. This literature focuses on studying the costs and the benefits to a country intending to participate in a currency area.”
“Il est possible de distinguer deux courants majeurs dans la littérature sur les régions optimales pour une monnaie. Le premier courant tente de trouver les caractéristiques clefs pour déterminer où les frontières (imaginaires) pour des taux de change devraient être établies (années 60 et 70). Le deuxième courant (de 1970 jus qu’aujourd’hui) suppose que n’importe quel pays individuel répond entièrement aux exigences pour en faire un membre optimal d’une union monétaire. Par conséquent, la deuxième approche ne continue pas à rechercher les caractéristiques, qui ont été identifiées comme importantes pour choisir les participants dans une région monétaire optimale. Cette littérature-ci est centrée sur l’étude des coûts et bénéfices pour un pays qui a l’intention de participer dans une région [union] monétaire.”
Friedman décrit les avantages de cours de change flexibles comme suit : « Comme on le constate habituellement, les prix et les salaires dans un pays sont relativement rigides et [ces] facteurs sont immobiles entre pays. Par conséquence, lors d’une demande négative ou d’un choc dans l’approvisionnement, le seul instrument pour éviter une plus grande inflation ou du chômage est un changement dans le taux de change flexible (ce qui veut dire réévaluer ou dévaluer la monnaie). Cela ramènera l’économie vers l’équilibre interne et externe initial. (...) Sous le régime de taux de change fixes, il y aurait toujours l’impact déplaisant du chômage ou de l’inflation. »
[2] Yrd. Doç. Dr. Hüseyin Mualla YÜCEOL, Mersin Üniversitesi İktisadi ve İdari Bilimler Fakültesi, Maliye Bölümü, dans “WHY THE EUROPEAN UNION IS NOT AN OPTIMAL CURRENCY AREA: THE LIMITS OF INTEGRATION” (« POURQUOI L’UNION EUROPÉENNE N’EST PAS UNE REGION DE MONNAIE OPTIMALE : LES LIMITES D’UNE INTÉGRATION »)
« L’Europe n’est pas une région de monnaie optimale. Néanmoins, le 1er janvier 1999 onze pays de l’UE ont démarré une Union Monétaire Européenne en adoptant une monnaie partagée, l’euro, tandis que l’UE ne répond pas à tous le critères pour une région monétaire optimale. Aussi, joindre l’UE n’est pas la même chose que joindre l’euro, aussi bien pour les anciens et les nouveaux membres. »
[3] Paul de Grauwe, parties d’un speech:
(Traduction Française, voir en dessous.)
“With up to twenty-seven members instead of the present twelve, the challenge for ensuring a smooth functioning of the enlarged Eurozone will be daunting. The reason is that in such a large group the probability of what economists call ‘asymmetric shocks’ will increase significantly. This means that some countries may experience a boom and inflationary pressures while others experience deflationary forces. If too many asymmetric shocks occur, the ECB will be paralyzed, not knowing whether to increase or to reduce the interest rates. As a result, member countries will often feel frustrated with the ECB policies that do not (and cannot) take into account the different economic conditions of the individual member countries. This leads us to the question whether the enlarged EMU will, in fact, be an optimal currency area.” (...)
“If a country is hit by negative shocks brought about by agglomeration effects, the wage cuts necessary to deal with these shocks will inevitably be very large. To give an example: If Ford Motor were to close down a plant in Belgium and to invest in Poland instead, the wage cut of Belgian workers that would convince Ford Motor not to make this move would have to be 50% or more given that the wage not feasible, then flexibility dictates that the Belgian workers be willing to move.”
« Avec vingt-sept membres au lieu des douze d’aujourd’hui, le défi pour s’assurer d’un fonctionnement fluide de la zone euro élargie sera terrible. La raison en est que dans un groupe si large la probabilité de ce que les économistes appellent des ‘chocs asymétriques’ augmente de façon significative. Cela veut dire, que certains pays peuvent avoir une hausse et une pression inflationniste, tandis que d’autres ont des forces déflationnistes. Si trop de chocs asymétriques surviennent, la Banque Centrale Européenne sera paralysée, ne sachant pas si elle doit augmenter ou réduire les taux d’intérêt. Par conséquence les pays membres se sentiront souvent frustrés par la politique de la banque Centrale Européenne, qui ne tient pas compte 9et ne peut pas tenir compte) les conditions économiques différentes dans les pays membres individuels. Cela nous mène à la question si l’Union Monétaire Européenne élargie sera une région de monnaie optimale. » (...)
« Si un pays est touché par des chocs négatifs causés par des effets d’accumulation, les baisses de salaires nécessaires pour gérer ces chocs seront inévitablement très importantes. Si Ford Motors fermerait une usine en Belgique et, à la place, investit en Pologne, les baisses de salaires des travailleurs Belges devraient être de 50% ou plus pour convaincre Ford Motors de ne pas déménager. Et vu que de tels salaires ne sont pas faisables, la flexibilité dicte que les travailleurs Belges accepteraient de déménager. »
[4] NRC Handelsblad, le 3 juin 2010
“De Europese Commissie heeft op dit moment tegen 20 van de 27 EU-landen een procedure lopen omdat deze landen de interne begrotingsregels van de Europese Unie overschrijden.”
“La Commission Européenne a entamé des procédures contre 20 des 27 membres de l’Union Européenne, puisque ces pays enfreignent les règles budgétaires de l’U.E.”
[5] Julius Horvath in “Optimum currency area theory: A selective review”
Ghosh and Wolf (1994), for example, conclude the US is not an optimum currency area and tentatively suggest separate currencies for different parts of the United States.
Ghosh et Wolf (1994), par exemple, concluent que les États Unis ne sont pas une région monétaire optimale et tentent de suggérer des monnaies séparées pour différentes parties des États-Unis.
[6] Bien que ça en ait l’air, nous ne pouvons pas payer avec le “faux” argent sur nos comptes bancaires et cela ne se fait pas. Avec le tout petit peu de vrai argent qui reste, les banquiers réussissent à exécuter nos ordres de paiement. Pour une explication simplifiée, voyez  “Débit, crédit, banco!”, paragraph “Jongler avec les paiements”
[7] Inflation et taux d’intérêt varienet énormément au cours du temps. Voyez graphique “US rates 1940-1999”  http://www.courtfool.info/US_inflation_1940_1999.htm  Ces taux ne montrent pas les frais supplémentaires, que les clients doivent souvent débourser pour obtenir leur prêts, comme des assurances. Des assurances réduisent les risques pour le banquier, donc augmentent ses bénéfices des prêts. Donc même si vous payez ces assurances à une compagnie d’assurances et non pas à votre banquier, elles forment une forme d’intérêts déguisés.
[8] L'inflation des prix mène au mécontentement de la population. C'est pourquoi beaucoup de pays utilisent un Indice des Prix à la Consommation (IPC), qui montre des chiffres plus agréables.
  “… the reference value (4.5%) of m3 growth on an annual basis. This reference value for monetary growth is based on a potential economic growth of 2.0% to 2,5%, an inflation of less than 2.0% in the medium term and a long-term decline of the velocity of money by 0.5% to 1.0%, per annum.”
« ... la valeur de référence (4,5%) de la croissance de M3 sur une base annuelle. Cette valeur de référence pour la croissance monétaire est basée sur une croissance économique potentielle de 2,0% à 2,5%, une inflation de moins de 2% dans le moyen terme et un déclin sur la longue durée de la vitesse de l’argent de 0,5% à 1,0% par an. »
http://www.dnb.nl/dnb/home/file/ar03_tcm47-146939.pdf (page enlevée / ne plus accessible)
“In 2003, the money supply (m3) in the euro area grew at a rate of 8.0%, well above the official reference value of 4.5%.”
« En 2003, la croissance monétaire (M3) dans la zone euro était de 8%, bien au dessus la valeur de référence officielle de 4,5%. »
http://www.dnb.nl/dnb/home/file/ar03_tcm47-146939.pdf  (page enlevée / ne plus accessible)
Rappelez-vous, quand des politiciens, des fonctionairs ou le banquier central parle en public de l’”inflation”, ils veulent dire le changement dans l’Indice des Prix à la Consommation.
L'indice est basé sur une comparaison annuelle du coût d’un panier de produits pour un ménage « moyen ». Le contenu du panier varie d'un pays à l'autre, et il en est des même pour les méthodes pour calculer l’indice. Un pays peut inclure le coût de la nourriture, du carburant et du logement; un autre pays peut laisser ces coûts en dehors. http://bigpicture.typepad.com/comments/2005/09/the_history_of_.html
Certains pays publient les catégories de produits qu’ils ont dans le panier.  mais, en général, les produits précis restent secrets. Néanmoins, certains bureaux de statistiques révèlent quelques tours de passe-passe, qu'ils pratiquent pour obtenir des indices flatteurs. Par exemple, ils changent périodiquement le contenu du panier. Les produits dont le prix augmente trop en sont sortis et remplacés par d’autres meilleur marché. Ou, quand le prix d'un produit reste stable, mais que la qualité s'améliore, ils comptent l'amélioration de la qualité comme une baisse de prix. Ainsi, pour les ordinateurs dans le panier, le Bureau Central des Statistiques (CBS) au Pays-Bas compte une baisse de prix de 64 pour cent entre 1998 et 2003! Et voilà l’indice qui baisse !
graphique page 6
Donc, le contenu du panier est adapté périodiquement. La justification est : « quand les prix montent, les ménages adaptent leurs achats aussi ». Et que signifie cette politique d’adaptation pour l'indice ? Eh bien, puisque le ménage moyen défini ne peut pas dépenser plus qu'il ne gagne, l’augmentation du coût du panier est automatiquement limitée à l'augmentation de ses revenus. L’ICP vous fera donc toujours croire que l’inflation ne dépasse pas l’augmentation des revenus.
Dans une région large et hétérogène comme la zone euro les pays ne seront jamais touchés de la même façon par des grands shocks comme la crise financière. Pour la BCE il est alors impossible de réagir avec une politique qui serait bonne pour tous les pays. La BCE sera contrainte de choisir une politique qui convient à certains, mais pas à d’autres. Et lorsque la politique monétaire n’est pas adaptée cela peut provoquer de grosses inflations. Dans ces cas aussi l’IPC fera de son mieux pour masquer la réalité.
[9] Le banquier central prend soin que l’inflation continue éternellement en guidant le taux d’intérêt.
[10] Les bureaux de la Banque Centrale Européenne sont à Frankfurt. C’est la ville historique des Rothschild. Des représentants des familles Rothschild et Morgan étaient à la base de la création de la Réserve Fédérale aux États Unis en 1913. (G. Edward Griffin in “The Creature of Jekyll Island”)
[11] Propriété BCE:
[12] Par exemple, la banque centrale Néerlandaise c’est la Nederlandse Bank N.V. (DNB), où N.V. signifie Société Anonyme. C’est une forme juridique commune pour des entreprises avec un capital en actions. Aux Pays-Bas ces entreprises ont l’obligation de toujours mentionner N.V. avec leur nom. En 1929 une loi spéciale dispensait De Nederlandse Bank N.V. d’imprimer N.V. sur leurs billets de banque, permettant de câcher à la population que leur monnaie appartenait à une société anonyme.
The 4 members of DNB’s governing board, the day-to-day direction, are appointed by the Crown.
Of the 10 members of the supervisory board one member is appointed by the government.
All these members have strong bonds in the economy.
Of the 14 members of the bank council, one is the member of the supervisory booard who is appointed by the government. (Nevertheless, he is as independent from government as all others.)
Notez, que pour la banque centrale il s’agit de pouvoir, influence et l’élargissement du bilan et, en règle générale, pas tant l’obtention de bénéfices, que beaucoup de banques centrales reversent au Trésor du pays.
[13] Indépendance des banques centrales: http://www.ecb.int/press/key/date/1997/html/sp970513.en.html
[14] Les banquiers centraux ont le pouvoir sur le système d’argent (et veulent le conserver). Une raison étant qu’ils ont désespérément besoin de maintenir l’inflation, car sans cela le système trompeur ne peut pas fonctionner. Comme expliqué, les banques feraient faillite très vite. Donc les banquiers centraux veulent le contrôle total sur le taux d’intérêt. Cependant, pour le monde extérieur ils prétendent vouloir exercer ce control, puisque les gouvernements ne seraient pas capables de mener une politique monétaire consistant sur le long terme. Ils réfère à une situation où un gouvernement a causé une grosse inflation. Des banquiers centraux se conduiraient de façon plus responsable (!) et donc avoir le controle sur le système d’argent sans aucune interférence du gouvernement. Voici un exemple de comment ils présentent la chose.
Alexandre Lamfalussy, President of the European Monetary Institute, at the Oesterreichische Nationalbank, Vienna, 13 May 1997
“Modern economic theory emphasises the inflationary bias in economic policy, which relates in particular to the so-called time-inconsistency issue, i.e. the problem of convincing the public that the monetary authorities will resist the temptation to stimulate output growth in the short run by creating "surprise inflation". Against the backdrop of negative past experience, the public is unlikely to have much faith in the authorities' promises to maintain low inflation. Unless these promises are underpinned by a credible form of pre-commitment, the equilibrium inflation rate will be higher than needed, with no better performance in terms of output and possibly even a deterioration. As a solution to this problem, it has been suggested that responsibility for monetary policy be separated from political control and to enshrine this in legislation. According to this view, central banks should be given the freedom to formulate and execute monetary policy in line with their primary objective as determined by the legislator, to whom they are accountable. Accountability may involve either a legal obligation for the central bank to give reckoning for the conduct of monetary policy or a commitment to explain its actions, for example, in regular reports and to parliament. This allows central banks to take a medium-term orientation and not to be distracted by short-term political motives, an approach which benefits the credibility, transparency and efficiency of monetary policy.”
[15] Pierre Werner était un banquier Luxembourgeois très influent. En 1944 il avait participé à la Conférence de Bretton Woods, qui donna le jour à la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (International Bank for Reconstruction and Develop­ment, IBRD), le Fonds Monétaire International (FMI) et les Accords Généraux sur la Tarification et le Commerce (General Agreement on Tariffs and Trade, GATT). En 1970 il était également Ministre des Finances et Premier Ministre du Luxembourg. Par dessus, en 1969, il avait présidé le Conseil de la Communauté Économique Européenne. http://www.terra.es/personal2/monolith/eu.htm
[16] John Perkins dans un interview on Talkstick TV (Traduction Française et lien YouTube, voir en dessous.)
"The fact of the matter is our job was to convince other countries to take very large loans [given by the World Bank]... Let's say a billion dollars to Ecuador to build big infrastructure projects: power plants, ... ports, highways, industrial parks. Things that didn't benefit anybody except the very wealthy people in those countries who were quite corrupt, and we corrupted them... 90% of that billion dollars would come back to the United States to pay for Halliburton, Bechtel, these types of companies to build the infrastructure.
Then the country would be stuck with this huge debt, which over time would continue to be refinanced and get larger and larger and larger. So that in fact today Ecuador owes more than 50% of its national budget just to pay down its debt service which means there's very little money left to pay for education and health services for the poor people who are the ones who suffer from these projects. It was their rivers that were destroyed when we built these hydro-electric plants, it was their land that was destroyed...
Now they're saddled with this incredible debt that they can't possibly pay. And so we go in and demand our pound of flesh, very much like the mafia... We need Ecuador's oil... We tell Ecuador, 'Since you can't pay off your loans, what you need to do is to turn over your Amazon to our oil companies... What it is all about is building empire. We've done this in every country around the world that has resources that we covet, often this is oil in places like Indonesia, Nigeria, Ecuador, Venezuela, and. Colombia. But sometimes its other resources, for example in Panama it was the Panama Canal. "
‘Le fait est que c’était notre travail de convaincre d’autres pays de prendre des emprunts très larges [ fournis par la Banque Mondiale] ... Disons un milliard de dollars pour l’Équador pour construire de grands projets d’infrastructures : centrales électriques, autoroutes, parcs industriels. Des choses qui ne profitaient à personne à part les gens très riches dans ces pays, qui étaient relativement corrompus, et nous les corrompions... 90% de ce milliard de dollars retourneraient aux États-Unis pour payer Halliburton, Bechtel, ce type d’entreprises qui construisaient l’infrastructure.
Ensuite le pays serait coincé avec cette dette énorme, qui avec le temps devait être refinancée chaque fois et devenir de plus en plus grande. De telle sorte qu’aujourdhui l’Ecuador doit plus de 50% de son budget national pour payer ces dettes, ce qui veut dire qu’il ne reste que très peu pour payer l’éducation et les services de santé publique pour les gens pauvres, qui sont les gens qui souffrent de ces projets. C’étaient leurs rivières que nous détruisions en construisant ces centrales électriques, c’étaient leurs terres que nous détruisions...
Maintenant ils ont cette dette incroyable sur les bras qu’ils ne pourront jamais payer. Et nous entrons et demandons notre livre de viande, assez semblable à la Maffia... On a besoin du pétrole d’Équador.. Nous disons à l’Equador : ‘Puis que vous ne pouvez pas payer votre dette, ce que vous devez faire c’est de livrer votre Amazone à nos compagnies de pétrole.... Tout cela, c’est pour construire un empire. Nous avons fait cela partout sur le globe dans tous les pays qui ont des ressources que nous désirons, souvent il s’agit de pétrole dans des endroits comme l’Indonésie, le Nigéria, l’Equador, le Vénézuéla et la Colombie. Mais quelquefois leurs autres ressources, par exemple, au Panama c’était le Canal de Panama. »
Joseph E. Stiglitz, in an interview in 2001:
"As the chief economist at the World Bank from 1997 to 2000, I have seen firsthand the dark side of globalization; ... how so-called structural-adjustment loans to some of the poorest countries in the world 'restructured' those countries' economies so as to eliminate jobs, but did not provide the means of creating new ones, leading to widespread unemployment and cuts in basic services..”
« Comme économiste principal à la Banque Mondiale de 1997 à 2000 j’était au premier rang pour voir le revers sombre de la globalisation ; ... comment des soi-disant prêts d’ajustement structurel à quelques-uns des pays les plus pauvres du monde restructuraient l’économie de ces pays pour en éliminer des emplois, mais sans en fournir les moyens d’en créer des nouveaux, menant à un chômage étendu et des coupes dans les services de base. »
Voir également : THE IMF AND IRELAND: WHAT WE CAN LEARN FROM THE GLOBAL SOUTH
[17] David C. Korten, in “One World--One World Government Bretton Woods or The United Nations?”
(Traduction Française, voir en dessous.)
“It was all so simple. The World Bank trained cadres of young economists, teaching them to believe that rapid development depends on foreign borrowing to supplement investment based on domestic savings. Few seemed to notice the obvious -- that when you borrow abroad you are borrowing foreign money that is only useful to buy foreign products, thus increasing your economy's dependence on imports. You are also building up foreign debts that can only be repaid by exporting ever more of your domestic resources and production. Almost inevitably you end up at the mercy of foreign lenders -- like the World Bank.”
« C’était tout tellement simple. La Banque Mondiale formait de jeunes cadres, leur inculquant que le développement rapide dépendait des prêts étrangers pour compléter des investissements basés sur l’épargne des ménages. Il n’y en avait que peu qui semblaient s’apercevoir de l’évidence – que lorsqu’on emprunte à l’étranger on emprunte de l’argent étranger, qui n’est utile que pour acheter des produits étrangers, ce qui n’augmente que la dépendance de votre économie sur des importations. Vous construisez des dettes extérieures qui ne peuvent être remboursées en exportant toujours plus de vos ressources et de votre production. Quasiment inévitablement vous finissez à la merci des prêteurs étrangers – comme la Banque Mondiale. »
[18] Les accords de Bâle
[19] NRC Handelsblad, 11 februari 2010
Le parlementaire Néerlandais Frans Weekers disait que la Grèce doit les problèmes entièrement à elle-même. Selon lui les Grecques ont « trompé et roulé » l’Union Européenne pendant des années avec de faux chiffres sur leur position financière. « C’est la punition du marché pour la Grèce », d’après Weekers. (Suite en dessous...)
Eh bien, si Weekers s’était renseigné un peu, il aurait pu savoir ceci :
Selon Nikolaos Salavrakos, Membre du Parlement Européen, dans “The Greek Fiscal Crisis: Is there a way Out?” / « La crise fiscale Grecque : Y a-t-il un moyen d’en sortir ? »
« En 1974 la dette publique Grecque n’était que 22,5% de son Produit Intérieur Brut (PIB), et en 1979, lorsque la Grèce signait son entrée dans la Communauté Économique Européenne, c’était 31, 7%. Elle atteignait 36,1% en 1981 et en 1989 elle était 85,3%. La dette publique continuait à monter et ainsi, en 1993 elle avait atteint un niveau surprenant de 110,1% du PIB. C’était légèrement ramené à 106,6% en 2001 et 102,4% en 2003. Ainsi, même avec les statistiques officielles dela période 2000-2003, la dette Grecque était toujours élevée. Cependant, la Grèce entra dans l’Union Monétaire Européenne le 1 janvier 2001 comme son douzième membre. Il est évident que tout le monde (les marchés, les politiciens, la Commission Européenne) savait qu’un pays avec une dette supérieure à 100% de son PIB devenait membre de l’Union Monétaire Européenne. »
Jusqu’au 18 décembre 2010 le FMI a fournit plus de 10 milliards d’euros de crédit à la Grèce. Apparemment les conditions n’ont pas été rendues publiques.
[20] C. van Ewijk & L.J.R. Scholtens dans “Geld, Financiële Markten & Financiële Instellingen” (en Néerlandais) Voir « Multiplication de l’argent »/“Geld vermenigvuldiging”
Rudo de Ruijter,
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